Accueil National Est-ce la crise d’autorité au niveau de l’Etat, face aux scandales financiers?

Est-ce la crise d’autorité au niveau de l’Etat, face aux scandales financiers?

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Trésor public.

Parler de lutte contre la corruption est devenu rébarbatif ou ringard dans notre pays. Ce n’est pas que le phénomène ait disparu, mais parce qu’on est las d’entendre toujours la même chose. Dans son discours sur l’état de la Nation, le Président de la République n’a pas parlé de corruption. Et pourtant, les révélations de scandales financiers qu’il a faites nous renvoient à ce phénomène. Les exemples donnés prouvent que la corruption ou les antivaleurs continuent de miner la gestion publique, sapant ainsi les efforts de développement du pays. Malheureusement, le Chef de l’Etat ne s’est arrêté qu’à l’indignation. Il n’a évoqué aucune suite judiciaire ni des mesures pour mettre fin à ces pratiques. Surtout que ce qu’il a dit n’est pas du tout nouveau. Ce qui laisse supposer l’Etat souffre d’une crise d’autorité, en n’étant plus capable de flétrir la dilapidation des deniers publics.

Le Président de la République a de la peine à croire que six milliards de francs Cfa s’envolent chaque année en fumée, au nom des bourses versées aux étudiants. Et pourtant, c’est la triste réalité. Cet argent ne se volatilise pas. Il est détourné par des cadres qui ne sont pas du tout inquiétés.
«A titre d’illustration, le recensement biométrique des étudiants inscrits dans les universités publiques à Brazzaville a permis de constater que l’Etat ne devrait décaisser que 3 milliards de francs Cfa par an, au lieu de 9 milliards exigés pour le paiement des bourses. Est-ce à croire que 6 milliards de francs Cfa se dissipent chaque année sans jamais laisser de traces?
En outre, les enquêtes diligentées dans certains établissements à budget de transfert ont révélé des écarts considérables entre les ressources financières sollicitées et les coûts réels des charges à couvrir, causant de la sorte un grave préjudice à l’Etat.
Enfin, les contrôles organisés dans la Fonction publique permettent souvent de débusquer de nombreux faussaires et autres agents fictifs. L’assainissement régulier des fichiers des personnels civils de l’Etat devrait, entre autres, contribuer à l’intégration des jeunes dans les administrations et les services publics», a dit le Chef de l’Etat dans son discours sur l’état de la Nation.
Les cadres congolais savent fort bien que le Président de la République n’a rien dit de nouveau à ce sujet. Même son institution, la Présidence de la République, n’a pas échappé au phénomène d’agents fictifs, destinés à gonfler la masse salariale, pour le bonheur des gestionnaires. Dans la Force publique, partout, ce phénomène de gonflement des effectifs ou des charges, de surfacturation, de surévaluation existe et prospère à l’ombre de l’impunité et de la crise d’autorité de l’Etat. Puisqu’on ne fait confiance qu’aux mêmes cadres, une fois qu’ils ont commis ici, sans les blâmer, on les place là-bas et la danse continue, au détriment de l’Etat.
Pourquoi s’en émouvoir aujourd’hui? Et surtout, pourquoi s’en émouvoir sans taper du point sur la table, en faisant ouvrir des procédures judiciaires? Six milliards qui partent en fumée chaque année! Rien qu’au nom des bourses des étudiants. Si on rentre dans les salaires des fonctionnaires, les pensions des retraités, c’est pas la peine! L’Etat congolais souffre d’hémorragie financière. C’est devenu comme une maladie incurable, malgré les opérations de contrôle organisées ici ou là, tous les deux, trois ou cinq ans.
Les cadres présumés auteurs de ces pratiques, qui ont suivi le message présidentiel sur l’état de la Nation, ont leur saint sommeil. Ils n’ont pas eu à s’inquiéter, en suivant le Chef de l’Etat s’indigner. Et si on verrouille du côté des bourses des étudiants, ils trouveront d’autres créneaux au niveau de l’Etat, pour continuer à s’adonner à leur pratique de gonfler les dépenses, pour s’en mettre plein les poches. Ils savent que le chef ne punit pas ou que la punition ne concerne que les petits poissons. Dans cette histoire, il faut savoir que les gens vont toujours voler, dès qu’ils en ont l’occasion. C’est à l’Etat de savoir sévir, pour protéger ses intérêts. La punition a une dimension pédagogique qui donne l’exemple de nature dissuasive. Quand cet exemple fait défaut, le vol prospère.

Jean-Clotaire DIATOU

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