Les assises nationales des états généraux de l’éducation, de la formation et de la recherche se sont tenues du 25 au 29 janvier 2024, au Palais des congrès de Brazzaville, sous le thème: «Engageons-nous fermement pour la transformation de l’éducation nationale, la formation et la recherche, en vue du progrès d’un avenir meilleur de la jeunesse et du développement durable du Congo». Un communiqué final a sanctionné ces assises, en plus de l’adoption de quelques documents, notamment un projet de loi sur l’école, un projet de budget et des décisions comme l’enseignement des langues nationales dès l’école primaire, la suppression du Cepe (Certificat d’études primaires élémentaires) et l’institution d’un mois dédié à l’éducation, pendant lequel chacun de nous doit repartir à son école pour accomplir une tâche. Les actes des assisses ont été remis par le Haut-commissaire Hellot Matson Mampouya au Premier ministre Collinet Makosso, qui les transmettra au Président de la République, pour un traitement en conseil des ministres, afin que le gouvernement mette en œuvre les réformes décidées.
La cérémonie d’ouverture, sous le patronage du Premier ministre chef du gouvernement, Anatole Collinet Makosso, a revêtu un caractère solennel, avec la présence de quelques membres du gouvernement, de hauts-commissaires dont le haut-commissaire à l’organisation des états généraux de l’éducation, de la formation et de la recherche, des représentants des partenaires qui accompagnent ce projet, des membres du corps diplomatique, des présidents des commissions éducation du sénat et de l’assemblée nationale, des représentants des agences du système des Nations unies, des préfets des douze départements du pays, des anciens ministres en charge de l’éducation, de l’administrateur-maire du quatrième arrondissement, Moungali, des promoteurs des établissements scolaires publics et privés, des responsables des confessions religieuses, des organisations de la société civile dont l’Apeec (Association des parents d’élèves et étudiants du Congo), des responsables des syndicats des élèves et étudiants, des enseignants, des élèves et des étudiants, sans oublier la délégation de la diaspora congolaise en Europe.
Plusieurs discours ont marqué la cérémonie d’ouverture. Au nom du maire de Brazzaville, l’administrateur-maire de Moungali, Bernard Batantou, a adressé la bienvenue aux participants. Représentant adjoint de l’Unicef au Congo, Georges Gonzalès, a confié que son institution entend contribuer à la réforme du domaine de l’éducation au Congo. La représentante de l’Unesco, Mme Fatoumata Marega, a exprimé «sa confiance dans le succès des assises nationales sur l’éducation». Elle est convaincue que ces rencontres déboucheront sur «des politiques innovantes et des actions concrètes à la hauteur des attentes». «L’Unesco continuera à apporter son soutien au Congo et renforcera son engagement pour accompagner la mise en œuvre des résolutions qui émergeront de ces importantes discussions sur l’éducation, la formation et la recherche», a-t-elle rassuré.
Hellot Matson Mampouya a fait l’historique des états généraux, depuis le lancement des consultations départementales, et le diagnostic de l’école congolaise, avec des élèves ayant perdu espoir au regard de leur environnement scolaire devenu incertain, des salles de classe pléthoriques, avec absence ou insuffisance de manuels et autres supports pédagogiques, les violences et règlements de comptes devenus monnaie courante, des enseignants au statut précaire et peu fiers de leur profession ne donnant aucune envie à leurs élèves d’être à leur place, etc. «L’amélioration du système éducatif congolaise n’est pas une option, mais un devoir et une obligation», a-t-il affirmé. Le haut-commissaire a insisté sur la nécessité «des réformes approfondies, avec le soutien des partenaires techniques et financiers comme l’Unesco et l’Unicef». «Le colloque sur l’éducation congolaise vise à donner vie à une nouvelle architecture du système éducatif national. Cette refonte devrait répondre de manière plus adéquate aux défis actuels et contribuer à la réalisation de l’Objectif 4 du développement durable des Nations unies», a-t-il poursuivi.
Dans son discours d’ouverture, le Premier ministre Anatole Collinet Makosso a appelé les participants «à réfléchir profondément sur les thématiques retenues, en vue des résultats probants en faveur du système éducatif congolais». «Vous donnerez vos avis, formulerez des recommandations et des propositions innovantes, pertinentes, opérationnelles tout à la fois financières, humaines, organisationnelles et infrastructurelles, pour l’édification d’un système éducatif crédible, équitable et efficace», a-t-il déclaré. Anatole Collinet Makosso croit à «la construction d’une école congolaise capable de relever les défis du développement durable».
Les travaux des assises nationales des état généraux ont été marqués par les communications des préfets qui ont dressé une situation complémentaire de l’école congolaise, d’un département à un autre. Partout, la situation de l’école est la même, dramatique et préoccupante. Il y a eu trois ateliers dirigés par des professeurs d’universités et sanctionnés par une plénière pour la mise en commun des sujets traités.
Un communiqué final a sanctionné les travaux. Parmi les documents adoptés, il y a un projet de loi sur l’école, la révision à la hausse du budget consacré à l’éducation, des projets de décision pour instituer l’enseignement des langues nationales, dès l’école primaire, la suppression du Cepe, l’obligation du cycle préscolaire et la consécration d’un mois à l’éducation, pendant lequel les cadres doivent repartir dans leurs écoles, pour accomplir une tâche.
Dans son discours de clôture, Anatole Collinet Makosso a remercié les participants pour le travail abattu et le respect du chronogramme. «Cinq jours durant, vous avez, dans la symbiose et la synergie, passé au peigne fin notre système éducatif de formation et de recherche. Vous en avez défini la nouvelle vision et les principales orientations politiques et stratégiques. Vous avez établi les grandes actions prioritaires à entreprendre et estimez le coût de sa mise en œuvre et de son financement. Vous avez su gérer les instances de mécanisme de coordination, de suivi et évaluation», a-t-il affirmé.
Chrysostome
FOUCK ZONZEKA