F.o.p (Fédération de l’opposition congolaise)
Demba-Ntélo appelle le pouvoir au dialogue, pour sortir le Congo de l’impasse
Dans un long mot liminaire de neuf pages, Jean-Félix Demba-Ntélo, président de la F.o.c (Fédération de l’opposition congolaise), n’y est pas allé par quatre chemins, pour présenter la situation du pays, devant la presse nationale et internationale, au cours d’une conférence de presse qu’il a tenue, lundi 9 septembre 2024, au C.i.o (Centre interdiocésain des œuvres), à Brazzaville, neuf mois après son installation à la tête de la F.o.c, succédant à Clément Miérassa. Il a dénoncé «une gouvernance hasardeuse, dans laquelle les autorités ont plongé le pays». Pour sortir de cette situation, il ne voit qu’une voie: le dialogue.
Dans son mot liminaire subdivisé en deux grandes parties, Jean-Félix Demba-Ntélo a abordé, dans la première partie, le thème: «Neuf ans de combat pour l’alternance politique». Il ressort de ce rappel historique que «la volonté d’union des forces politiques membres fondateurs de la F.o.c puise sa source dans la dynamique issue des assises du dialogue de l’opposition organisé à Diata, l’un des quartiers du premier arrondissement Makélékélé de Brazzaville, en 2015, parallèlement au dialogue du pouvoir et ses associés organisés à Sibiti (Département de la Lékoumou), à la même période. La décision de changer la Constitution du 20 mars 2002, en vue d’un troisième mandat à la Présidence de la République de Monsieur Denis Ssassou-Nguesso, était à l’origine de ce chassé-croisé politique, entre les forces d’opposition et le pouvoir incarné par le P.c.t et ses alliés. La F.o.c est donc créée en janvier 2016, deux mois avant l’élection présidentielle anticipée du 20 mars et trois mois après le référendum du 25 octobre 2015 imposé au peuple congolais par le président du P.c.t, pour changer la Constitution du 20 janvier 2002, dans l’unique but de conserver le pouvoir, en faisant sauter le double verrou de la limite d’âge à 70 ans et du nombre impératif à deux des mandats présidentiels.
Il sied de rappeler que cette grande mobilisation populaire contre le changement de Constitution, en 2015, a coûté la vie à près d’une vingtaine de manifestants, fauchés par les tirs à balles réelles des forces de répression du pouvoir, à Brazzaville et à Pointe-Noire. Une autre période sombre de l’histoire politique du Congo, après la Conférence nationale souveraine!
C’est dans cette volonté manifeste d’union, au sein de la F.o.c, que les deux plateformes I.d.c/Frocad, qui la composaient alors, décidèrent d’aller en compétition au premier tour de l’élection présidentielle du 20 mars 2016, avec quatre candidats (Guy-Brice Parfait Kolélas, Pascal Tsaty-Mabiala, André Okombi-Salissa et Claudine Munari), rejoints avant le scrutin, par un cinquième candidat, le général Jean-Marie Michel Mokoko. C’est donc sur la base d’un pacte pour l’unité et la victoire, signé par les cinq candidats de l’opposition, que s’engage la compétition au premier tour de l’élection présidentielle».
«Les préoccupations soumises au présent débat»