Quoiqu’il en soit, le destin d’un peuple est façonné par ses dirigeants. Ne dit-on pas que les peuples ont les dirigeants qu’ils méritent? Les choix des dirigeants, leurs manières d’être et de faire, leurs discours sont autant de facteurs qui influencent les destinées d’un peuple. C’est autant dire que ce que vit le peuple, qu’il soit dans le malheur ou le bonheur, dépend beaucoup de ses dirigeants.
En matière de gouvernance, les techniques, les politiques, les stratégies, les méthodes, les modalités, l’organisation, tout est connu. L’ensemble des lois, des règles, des normes, des principes et des pratiques que les dirigeants mettent en place et les acteurs qu’ils appellent à jouer des rôles précis dans la gouvernance publique concourent à organiser la société, la gérer, pour la conduire vers son bonheur. Encore que cela ne suffit pas. Il faut la dimension morale, l’éthique, qui donne sens à la finalité, donc aux politiques mises en œuvre. Au nom de l’éthique justement, le pays a mis en place des mécanismes pour lutter contre la corruption. Mais, dans les faits, les résultats laissent à désirer.
Or, transiger avec l’éthique peut créer les conditions de l’échec des politiques mises en œuvre. Notre pays n’est-il pas tomber dans ce piège? Comment va-t-on expliquer que des cadres du Trésor public bâtissent des renommées sur leurs possessions immobilières et leur générosité? La question qui viendrait à l’esprit est celle de savoir: d’où tirent-ils les ressources qui leur permettent de mener un si grand train de vie que leurs rémunérations officielles ne sauraient justifier?
Ailleurs, ce sont des acteurs qui ont réussi dans leurs initiatives privées qui brillent par leurs possessions matérielles et leur générosité. Chez nous, ce sont des cadres, évoluant dans la gestion publique, qui font étalage de leurs richesses. Après, comment s’étonner de ce que les finances publiques ne répondent plus aux besoins de fonctionnement des services publics? On ne se tromperait pas de dire que trop de mains se servent dans la caisse commune. Faire respecter le bien public, veiller à la caisse commune est une exigence de vie et de survie. Plus que jamais, lutter contre la corruption, c’est remettre la gestion publique sur de bons rails.
L’HORIZON AFRICAIN