Dans un courrier en réponse au secrétaire général de la Fécofoot (Fédération congolaise de football), Wantété Badji Mombo, en date du 23 septembre 2024, depuis Paris (France), le directeur de la Division associations membres de la Fifa (Fédération internationale de football association), Jean-Marie Kenny, indique que la Fifa appelle les parties prenantes à la crise au sein de la Fécofoot à «surseoir au processus d’organisation d’une assemblée extraordinaire de la Fécofoot à la date du 25 septembre 2024». Il promet qu’une mission Fifa-Caf «se déploiera à la Fécofoot, dans les meilleurs délais, afin de rencontrer les différentes parties prenantes avant de formuler des recommandations sur les prochaines étapes ou de prendre les décisions idoines».

La Fifa n’approuve pas la tenue d’une assemblée générale extraordinaire de la Fécofoot, destinée à renouveler ses instances dirigeantes alors qu’elles sont à mi-parcours de leur mandat de quatre ans, ou à mettre en place une commission transitoire. Il est un secret de Polichinelle que la pétition initiée par des dirigeants de clubs pour la tenue d’une assemblée générale extraordinaire est malheureusement la manifestation du conflit qui oppose le Ministère en charge des sports et la fédération.
Dans un précédent courrier, la Fifa avait appelé les deux instances au dialogue, pour surmonter leurs divergences dans la gestion du football congolais. Dans ces conditions, l’interruption du mandat du Comité exécutif de la Fécofoot ne peut apparaître comme une aspiration démocratique légitime des membres de l’assemblée générale de la Fécofoot, mais plutôt comme un règlement de comptes du gouvernement contre le président de la Fécofoot, Jean-Guy Blaise Mayolas, dont la tête a été mise à prix. On lui reproche de ne pas rétrocéder aux clubs la subvention de la Fifa. Qu’en est-il en réalité? C’est tout le problème.
D’ailleurs, la Fifa a manifesté son inquiétude contre «l’intervention de la police au sein du Centre technique de la Fécofoot qui a conduit à l’arrêt des matches de la 6ème journée du championnat national de football féminin» et elle demande des clarifications. Deux compétitions ont déjà été annulées à cause de ce conflit: la Coupe du Congo 2024 et le championnat national féminin. C’est pour dire que le problème est sérieux et à un impact négatif sur le sport national.
Mais, les meneurs de la fronde, William Bouaka, vice-président de Diables-Noirs, et Francky Loemba (dirigeant de l’As Cheminot), etc, ont indiqué, dans une conférence de presse tenue le mardi 24 septembre, vouloir aller jusqu’au bout de leur démarche, c’est-à-dire la tenue de l’assemblée générale extraordinaire, le mercredi 25 septembre. Mais, que vaudrait la tenue d’une assemblée générale aboutissant au renversement du Comex (Comité exécutif) de la Fécofoot, sans l’aval des instances faitières que sont la Caf (Confédération africaine de football) et la Fifa (Fédération internationale de football association)? Devant ce forcing, il y a lieu de s’inquiéter du sort du football congolais qui, en phase critique actuellement, risque simplement d’être suspendu des compétitions internationales, comme l’est déjà le basketball congolais depuis sept ans, toujours pour des questions de gouvernance.

Jean-Clotaire DIATOU

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