65ème anniversaire de l’indépendance
Dans un esprit d’union et de paix véritable entre fils et filles de la Nation congolaise
La fête de l’indépendance de notre cher et beau pays, le Congo, sera célébrée, comme d’habitude, le vendredi 15 août prochain. Cette fête nationale, la seule qui compte réellement comme célébration d’un événement identitaire pour la République du Congo, dont nous célébrerons, cette année, les 65 ans, soit un demi-siècle et quinze ans, ne devrait être célébrée autrement que dans un esprit d’union et de paix véritable entre fils et filles de la Nation congolaise.
Il nous faut, en effet, bannir la paix des slogans, la paix vernissée, la paix des vœux pieux, la paix des incantations, la paix des fanatiques, la paix d’un camp qui fête et l’autre qui pleure ou qui est triste ou frustré. La fête devrait être aussi belle partout, de Liranga à Boko, de Kakamouéka à Ouesso, de Brazza-la-verte à Ponton-la-belle, de Dol-city à N’Kayi, Owando, Kinkala, Ewo, Djambala, Impfondo, Makoua-Penda, Sibiti, Madingou, Loango jusque dans les nouveaux-chefs-lieu de département: Gamboma; Odziba et Mossaka. Oui, c’est le Congo en fête, avec les 65 ans d’indépendance et de maturité dans la gestion de nos affaires!

Une grande effervescence devrait s’emparer de la capitale nationale, Brazzaville, de toutes les capitales départementales, de district, les communes, communautés urbaines, quartiers et villages. Aussi, la salubrité doit se faire sur les principales artères, réhabiliter là où il le faut, mettre des lumières, les abords des voies libérés des occupations anarchiques et les opérations de salubrité se multiplier. Des travaux d’aménagement et de nettoyage intensif devraient rythmer, désormais, en ce début du mois d’août, le quotidien des populations. Bref! Nos villes et capitales départementales devraient se refaire une beauté, pour offrir à tout le monde, un visage digne de l’événement.
Nul n’est besoin de rappeler qu’à travers la fête du 15 août, le peuple congolais célèbre, chaque année, sa naissance, c’est-à-dire la transformation d’un territoire aux multiples visages ethniques conglomérés par l’intérêt colonial, en une structure géopolitique bâtie autour de l’intérêt unique du développement social et économique de tous ceux qui la constituent, malgré la diversité qui les caractérise. Nos compatriotes qui ont eu l’immense honneur de présider aux destinées de notre République, à savoir les Présidents successifs, Fulbert Youlou, Alphonse Massamba-Débat, Alfred Raoul, Marien Ngouabi, Joachim Yhombi-Opango, Pascal Lissouba et aujourd’hui Denis Sassou-Nguesso, ainsi que les grandes figures de la vie politique congolaise comme Jean-Félix Tchicaya et les Vices Présidents Jacques Opangault et Stéphane Tchitchelle, en dépit de leurs différences et divergences, avaient et ont fait de ce projet un engagement commun. Ils méritent à tout le moins, la reconnaissance de la Nation.
Un événement positif et constructeur
Aucun parti politique, aucun département, aucun district, aucune tribu ni aucune ethnie, aucun chef politique ne peut se l’approprier. L’événement que rappelle cette célébration s’inscrit de façon positive dans la mémoire collective. Il est positif de deux façons. Il est positif en tant qu’un fait avéré, s’affirmant dans l’histoire et établissant les conditions d’existence du pays dans le concert des Nations. Il place les dirigeants du pays ainsi que tous les citoyens et citoyennes congolais, face à leurs responsabilités historiques que sont celles du développement et de la poursuite du bien-être national, sans exception, suivant les valeurs d’unité, de travail et de progrès que nous avons choisies et qui composent la nature de notre République indépendante.

En tant qu’historique, la naissance de la Nation congolaise dépasse les aspirations de ceux qui ont promu son indépendance, puisque se bâtissant dans la continuité, elle incarne les rêves de toutes les générations, y compris de celles qui n’étaient pas encore nées le 15 août 1960. Elle soumet à ses exigences d’édification, toutes les couches sociales et toutes les générations. Cet événement tire aussi son caractère positif du fait qu’il constitue un événement créateur et non destructeur, de la Nation congolaise.
Notez l’apposition: créateur et non destructeur. Elle insinue ainsi un rejet des comportements tribalistes, clanistes, fanatiques, profiteurs, divisionnistes, égoïstes, etc, qui, au cours des 65 ans de notre indépendance, ont mis à mal l’idée de Nation congolaise et qui, par conséquent, ont détruit l’harmonie, la paix et l’unité nationales, au profit des intérêts égoïstes, politiciens, tribaux, claniques, communautaristes et égocentriques, comme les malheureux et tragiques événements qui ont endeuillé des familles et notre peuple à divers moments.
C’est pourquoi, à mon humble avis, la fête du 15 août ne doit pas manquer de susciter en nous, des interrogations sur l’avenir du Congo, notre cher et beau pays. Ce pays que nous avons hérité de nos pères fondateurs et que nous devons léguer, uni et en paix, aux générations futures qui auront le même devoir sacré et éternellement, suivant les générations.
Penser à nos illustres disparus
Une fête aussi particulière que celle de l’indépendance nationale présente toujours des opportunités d’affirmer la volonté de bâtir l’édifice national, en n’oubliant pas nos illustres disparus, à travers des gestes simples mais combien significatifs et constructifs, comme le dépôt de gerbes de fleurs, la veille du 15 août, par les membres du gouvernement, les préfets, sous-préfets ou maires, sur les tombes des fils et filles de ce pays qui ont eu à diriger notre République ou à la servir de manière remarquable.

D’où ma demande permanente au gouvernement, en ma qualité de citoyen et de diplomate par essence, ministre de paix dont le premier devoir est de se comporter toujours en conciliateur, en agent de concorde et d’apaisement, n’en déplaise, de construire un cénotaphe pour le Président Alphonse Massamba-Débat et une stèle ou un monument pour honorer la mémoire de tous nos Présidents défunts et sur lesquels, l’on irait déposer des couronnes de fleurs en leur souvenir, quoiqu’ils aient fait; surtout qu’aucune œuvre humaine n’est parfaite, l’erreur étant humaine. Ce qui serait un grand symbole de pardon et de réconciliation, car pardonner est une action plus noble et plus rare que celle de se venger. Le pays et le peuple en gagneraient beaucoup. En outre, le pardon est la condition première de la réconciliation, dans les relations entre les hommes. Un Congo où on éliminerait le pardon serait un monde d’injustice.









