Comme bien de villes congolaises, Pointe-Noire compte de nombreux enfants vulnérables (orphelins, rupture familiale, déscolarisés, malades…). Mais, ce sont aussi des enfants souvent pétris d’immenses talents. De tous les spectacles organisés à Pointe-Noire, à l’occasion de la fête internationale de la musique, le samedi 21 juin dernier, le concert de l’Association Toutariv, qui a eu lieu à son siège, au Quartier Mpita, en l’honneur d’une star congolaise en herbe, Ruth Ondongo, accompagnée de son formateur, Phénix Viber, aura retenu l’attention des mélomanes, tellement qu’ils ont fait vibrer le public, au rythme de sons endiablés.
Ville à fort potentiel culturel, Pointe-Noire a toujours respecté ce qui est devenu une tradition: la célébration de la fête internationale de la musique, le 21 juin, avec pour objectif principal: «Faire descendre la musique dans la rue, en donnant la parole aux musiciens, amateurs et professionnels». Et la 42ème édition de cette journée était une occasion pour l’Association Toutariv, qui a organisé un concert intitulé, «Le rêve», de permettre aux enfants que cette association forme, d’exprimer leurs talents. Objectif atteint, à en croire les organisateurs. «En organisant ce concert intitulé le rêve, nous avons voulu passer un message aux enfants: quelle que soit la précarité dans laquelle on vit, quel que soit l’abandon dont on est victime, bref quelle que soit la dureté de l’existence, le rêve est permis», a expliqué Étienne Loussilaho, dit Phénix Viber, membre de Toutariv et artiste formateur.
Tout en restant originale, Ruth Ondongo a interprété à la perfection le titre «Pardon» de la cantatrice et célèbre musicienne Keit, au grand bonheur du public qui la voit sur les traces des célébrités africaines telles que Charlotte Dipanda. La jeune musicienne en herbe a reçu une formation à Toutariv, qui lui a permis d’accomplir le rêve qu’elle nourrit depuis sa tendre enfance, de devenir une star de la musique. Mais, son enfance a été perturbée par la perte de ses parents et par un accident de la circulation qui lui a causé plus de quatre ans de retard dans son cursus scolaire. Pourtant, ces épreuves n’ont pas eu raison de ses rêves. «J’aime la musique depuis l’âge de huit ans. Je rêvais de faire valoir mon art, mais je n’avais pas d’occasion ni de soutien, puisque je n’ai plus de parents. Mais grâce à Toutariv, je me sens artiste. Surtout, il faut reconnaître que la musique m’a permis de vaincre la solitude, parce que n’ayant plus de parents. Je ne me sens plus seule au monde», a expliqué.
La jeune artiste, qui passe le B.e.p.c cette année, n’était pas seule à prester en cette fête de la musique. De nombreux jeunes artistes en herbe ont fait vibrer le Quartier Mpita, au rythme de sons endiablés. Ils sont issus de plusieurs structures culturelles et de prise en charge de personnes vulnérables, dont le Cercle culturel pour enfants (C.c.e), Actions de solidarité internationale (Asi), les Tambourinaires, une chorale de l’Armée du salut et le Groupe Mbela.
Et si ce concert a laissé un goût de revenez-y, le public n’a pas fait l’économie des mots pour demander un bis repetita à l’avenir. «Ces événements sont rares dans notre ville. Certes ce sont des enfants vulnérables. Mais, ils ont des ressources à mettre en valeur. C’est pourquoi, nous au C.c.e, souhaitons que les initiatives similaires se répètent», a suggéré Joël Nkounkou, responsable du C.c.e.
John NDINGA NGOMA








