Le deuxième sommet des trois bassins forestiers tropicaux du monde s’est tenu du 26 au 28 octobre 2023, à Brazzaville, précisément au Centre international de conférences de la commune de Kintélé. Il a commencé le 26 octobre par la rencontre des experts, le 27 octobre par celle des ministres en charge de l’environnement, et s’est terminé le samedi 28 octobre, par le segment présidentiel. Neuf Chefs d’Etat, tous des Africains, ont fait le déplacement de Brazzaville, sur un total de 31 pays concernés par les trois bassins forestiers tropicaux. Au total, il y a eu tout de même 37 délégations de différents pays.
Dans la déclaration finale publiée, les Chefs d’Etat ont exprimé leur volonté de «développer ensemble des solutions ad hoc sur les plans institutionnel, diplomatique juridique, scientifique, technique et technologique, adaptées aux défis spécifiques de chaque Etat et de chaque bassin forestier», en associant, «dans une logique inclusive, l’ensemble des Etats et autorités nationales, incluant les peuples autochtones, les jeunes, les femmes, la société civile, les organisations non-gouvernementales, les milieux universitaires et de recherche, les collectivités locales et le secteur privé».
Les Chefs d’Etat présents, qui ont aussi pris la parole, tour à tour, à la cérémonie d’ouverture, étaient Azali Assoumani (Comores), Président en exercice de l’Union africaine, William Ruto (Kenya), Faustin-Archange Touadéra (Centrafrique), Umaro Sissoco Embaló (Guinée-Bissau), Brice Clotaire Oligui-Nguéma (Gabon), Teodoro Obiang Nguema Mbasogo (Guinée Equatoriale), Antoine Félix Tshisekedi Tshilomho (RD Congo), Evariste Ndayishimiyé (Burundi) et Carlos Vila Nova (Sao Tome et Principe). En plus de l’hôte du sommet, Denis Sassou-Nguesso (Congo).
Les assises de la deuxième édition des trois bassins forestiers tropicaux du monde (Amazonie en Amérique du Sud, Congo en Afrique centrale, et Bornéo-Mekong en Asie du Sud-Oues), co-organisées par le Brésil, le Congo et la RD Congo, sous le thème, «Construire une coalition mondiale pour accélérer la transition énergétique», ont mobilisé près de 4200 participants à Brazzaville, représentants des institutions et organisations internationales et sous-régionales, les Etats concernés par les trois bassins forestiers tropicaux et d’autres pays intéressés par les questions de protection des éco-systèmes forestiers.
Le segment des experts était ouvert par Arlette Soudan Nonault, ministre congolaise de l’environnement, du développement durable et du Bassin du Congo, celui des ministres de l’environnement, par le Premier ministre chef du gouvernement, Anatole Collinet Makosso. Le segment présidentiel s’est déroulé sous le patronage du Président Denis Sassou-Nguesso, l’hôte du sommet. Il a connu une douzaine de discours dont trois prononcés en visio-conférence par les Présidents Lula Da Silva (Brésil), et Emmanuel Macron (France), et le secrétaire général des Nations unies, Antonion Guterrez.
Ouvrant le bal de la série d’allocutions qui ont duré environ cinq heures à la cérémonie d’ouverture du segment présidentiel, Arlette Soudan Nonault, ministre congolais en charge de l’environnement et coordinatrice technique de la commission climat du bassin du Congo, a fixé l’assistance sur l’engagement du Président Denis Sassou-Nguesso dans la lutte contre le changement climatique et l’enjeu dudit sommet et la mise d’un comité de suivi.
Ensuite, l’assistance a suivi la projection d’un fil documentaire mettant en exergue l’engagement de Denis Sasou-Nguesso dans la préservation de l’environnement. Tout en saluant le leadership du Président Denis Sassou-Nguesso et l’accueil qui lui a été réservé, le Tchadien, Moussa Faaki Mahamat, président de la commission de l’Union africaine qui s’est targué d’avoir fait ses études à l’Université Marien Ngouabi, à Brazzaville.
De son côté, la secrétaire générale de l’O.i.f (Organisation internationale de la Francophonie), Louise Mushikiwabo, a, entre autres, invité les représentants des trois bassins forestiers tropicaux à visiter les stands de son organisation, afin d’échanger sur les projets innovants, liés à la lutte contre le changement climatique. Intervenant par visioconférence, Antonio Guterres, secrétaire général de l’O.n.u, a exprimé sa disponibilité de soutenir toute initiative ou actions des trois bassins forestiers du monde. La représentante de l’Unicef a dit encourager la tenue de telles assises afin de garantir l’avenir des enfants de la planète. Le représentant du Président chinois, qui s’est réjoui de la bonne tenue des travaux, a promis contribuer et renforcer davantage sa coopération dans la protection des trois basins afin de sauver la planète.
Le représentant de la Colombie a quant à lui suggéré la mise en place d’une structure commune de gouvernance mondiale commune pour survie de la planète.
La séquence des allocutions des Chefs d’Etat était ouverte par le Président de la transition gabonaise. Brice Clotaire Olingui Nguema, qui s’est réjoui de l’accueil qui lui a été réservé, a salué l’initiative du «patriarche Denis Sassou-Nguesso». Le Président Kenyan, William Ruto, a plaidé pour la matérialisation des accords de Paris. Pour le Président de Sao-Tomé et Principe, Carlos Vila Nova, «l’heure n’est aux simples déclarations, mais plutôt aux actions concrètes». Le Burundais Evariste Ndayishimiyé, Président exercice de la Comifac, pense qu’il faut mettre en place une «Alliance mondiale basée sur un partenariat gagnant-gagnant, pour préserver et durablement les trois bassins forestiers tropicaux».
Intervenant par visioconférence, le Français Emmanuel Macron a salué l’initiative de son homologue congolais, Denis Sassou-Nguesso, avant de signifier que la protection des trois bassins forestiers tropicaux est une affaire de tous. Le Centrafricain Faustin Archange Touadera a vanté les efforts de son pays en matière de protection de l’environnement, et, pour lui, ce sommet est le bienvenu pour mieux se préparer la Cop qui pointe à l’horizon. Le Président brésilien, Lula Da Silva, qui intervenu par visioconférence, a plaidé pour la mutualisation des efforts, pour parler d’une seule et même voix lors de la Cope de Dubaï. Pour l’Equato-guinéen, Teodoro Obiang Nguema Mbasogo, il est temps que la communauté internationale songe à la contribution financière des trois plus grands forestiers du monde.
Le Président Tshisekedi Tshilombo a plaidé pour la diversification des sources de financement climatique pour contribuer à l’amélioration des conditions de vie des populations locales, notamment les populations autochtones, gardiennes de ces forêts. Il s’est targué d’être un «panafricaniste convaincu», en s’élevant contre l’hypocrisie des dirigeants africains. Très applaudi dans la salle, il a dénoncé le climat de guerre qui prévaut à l’Est de son pays, avec de graves conséquences sur l’éco-système forestier.
Bouclons la série des allocutions, Denis Sassou-Nguesso a appelé à une mobilisation mondiale pour faire face aux défis liés au changement climatique, notamment la montée des niveaux des mers, la désertification, les inondations. La cérémonie s’est achevée par une opération de planting d’arbres à l’Université Denis Sassou-Nguesso, toujours à Kintélé, par les Chefs d’Etat.
Hervé EKIRONO