Le ministre en charge des sports, Hugues Ngouélondélé, a rétropédalé. Le 17 mars 2025, il a écrit à son collègue, Raymond Zéphirin Mboulou, ministre de l’intérieur et de la décentralisation, pour demander «la levée de l’interdiction au Centre technique d’Igné»; à la même date, il a, également, adressé un courrier à Bruno Monka, président de la Commission ad hoc, pour lui signifier l’invalidation de l’autorité de la Commission ad hoc. Bref, ces décisions ont permis de lancer le processus de réhabilitation du Comité exécutif de la Fécofoot, pour remplir les conditions demandées par la Fifa (Fédération internationale de football association), afin d’obtenir la levée de la suspension qui frappe la Fécofoot et que le football congolais retrouve ses droits sur la scène internationale.
Comme dit l’adage, «mieux tard que jamais». Le ministre Hugues Ngouélondélé a fini par se rendre à l’évidence que son attitude de vouloir avoir la tête de Jean-Guy Blaise Mayolas, en cours de mandat à la tête de la fédération, en lui reprochant «le manque de résultats et des malversations financières», coûtait au pays la déchéance de son football. Malgré les alertes avisées d’une partie de la presse congolaise et de certaines élites du football national, il avait persisté dans sa politique de mettre à l’écart le Comité exécutif de la Fécofoot, en appuyant la mise en place de la Commission ad hoc et en cherchant à organiser le football lui-même.
Pour la Fifa, c’est une «ingérence flagrante» qui ne pouvait plus continuer, après plusieurs appels pour régler les problèmes créés, comme l’interruption du championnat national de football féminin, l’interdiction prise à l’encontre de la fédération d’accéder au Centre technique d’Igné, la fermeture des stades, la tenue d’une assemblée générale de la Fécofoot non reconnue par la Caf (Confédération africaine de football) et la Fifa, la mise en place une Commission ad hoc non prévue par les textes de la Fécofoot, le non-respect d’une décision du Tas (Tribunal arbitral du sport) de sursoir à la mise en place de cette commission, etc. Le Bureau du Conseil exécutif de la Fifa a fini par prendre, le 6 février dernier, la décision de suspendre la Fécofoot, pour punir le football congolais.
Curieusement, le ministre des sports a pensé transformer cette suspension en une opportunité de relance du football national. Pour lui, cette suspension n’avait rien de dramatique, là où le président de l’assemblée nationale, Isidore Mvouba, a parlé de «cataclysme». Et évidemment, les Congolais ont vécu cette situation comme un cataclysme de leur football, progressivement rayé de la carte des compétitions internationales. Fait étonnant, le Conseil des ministres est resté silencieux sur ce sujet. Un silence plutôt embarrassant. Seul avec son affaire, le ministre des sports a cru négocier directement avec la Fifa, pour obtenir la levée de la suspension. Mais, la Fifa lui a rétorqué, dans une réponse en date du mars, qu’elle attend «une communication officielle de la Fécofoot comprenant une mise à jour globale sur la situation de la Fécofoot et des preuves plus détaillées et concrètes attestant que toutes les conditions pour la levée de la suspension sont pleinement remplies».
Jean-Clotaire DIATOU








