Les élections législatives et locales de juillet 2022 ont permis l’élection du premier conseiller autochtone du District d’Enyellé et du Département de la Likouala. Il s’appelle, François Mozanda, 53 ans, et il est marié et père de huit enfants. Il se dit être au service des bantous comme des autochtones. Notre rédaction l’a rencontré le 9 août dernier, lors de la célébration de la journée internationale des droits des populations autochtones, à Enyellé. Interview!

* Monsieur le conseiller départemental, quelle est votre impression suite à cette élection?
** C’était une première dans notre communauté et ma joie est totale. Avec cette élection, je dois me mettre au service de toute la population bantoue comme autochtone du District d’Enyellé et du Département de la Likouala. C’est cette population qui a fait de moi conseiller. Je m’attèlerais à porter les problèmes des deux communautés au niveau du Conseil départemental. Je ne veux pas de division dans le district, je travaille pour tout le monde et voir comment proposer des textes qui peuvent améliorer les conditions de vie des autochtones.

* Comment comptez-vous travailler?
** J’ai une association dénommée «Moaka tala oboso». C’est avec cette association que je vais travailler, afin que la population d’Enyellé puisse avoir la possibilité de soumettre ses problèmes que je peux porter au niveau du Conseil départemental, afin de diminuer la pauvreté des populations autochtones qui est très pauvre.
Avant même notre investiture, le premier travail que j’ai fait, c’est celui de recenser tous les villages autochtones du district ainsi que les hameaux. Aujourd’hui, le district compte 34 villages où vivent des autochtones sans pour autant compter Enyellé-centre et ses hameaux. Dès que j’ai des possibilités, je vais multiplier les descentes. Ainsi, il nous faudra le soutien des tiers, afin de réaliser ces missions. Cela nécessiterait un moyen roulant, soit une moto par exemple.

* Avez-vous un groupe de leaders autochtones avec lequel vous travaillez?
** J’ai un groupe des leaders autochtones qui travaillent avec moi. Mais, il me faudrait les former sur le leadership. Ce qui manque dans la communauté. Ainsi, j’en profiterai de les former lors des descentes dans les villages. Je rêve d’avoir des leaders dans tous les villages que j’ai recensés. Je mise sur la formation, afin de booster ce peuple. Dans cette formation, le premier choix sera porté sur ceux qui savent un peu lire et écrire. Pour ceux qui ne savent pas lire et écrire, j’aurai toujours la possibilité de les former, par rapport à leur capacité d’apprendre.

* Votre association y était aussi pour quelque chose dans votre élection?
** Je crois, vu son implication sur le terrain dans la sensibilisation, la défense des droits des autochtones. C’est sûrement à travers cette association que le ministre Henri Djombo s’est intéressé à ma modeste personne, afin de me mettre sur sa liste aux élections locales. J’en profite de le remercier ainsi que le parti qu’il a représenté au niveau du district et du département. Aujourd’hui, je suis le premier autochtone à être élu conseiller départemental. Il faudrait que même au niveau de mon association, promouvoir d’autres jeunes autochtones qui sont dynamiques, afin de me rejoindre dans la lutte pour «l’indépendance» des autochtones.

* Sinon, comment procédez-vous pour les promouvoir?
** D’abord, en procédant par la sensibilisation et la valorisation de la culture autochtone. La population autochtone, dans le District d’Enyellé, est sous-informée et méconnaît la loi 05-2011 du 25 février 2011 portant promotion et protection des droits des populations autochtones. Parmi mes priorités, il y a aussi la sensibilisation auprès des miens sur cette loi. Je vais former des leaders autochtones et ce sont ces derniers qui vont sensibiliser les communautés sur cette loi. Si les possibilités nous le permettent, nous allons acheter un terrain à Enyellé, pour construire un bureau et une boutique de vente des objets d’art et produits de la pharmacopée autochtone et bien d’autres produits forestiers. Cela permettrait aux familles autochtones de percevoir quelques choses, pour faire vivre leurs familles, se prendre en charge et réduire tant soit peu la question de la pauvreté en milieu autochtone.

* Avez-vous d’autres préoccupations?
** Tout à fait! Notre association est à la recherche d’éventuels bailleurs de fonds pour financer nos activités. Si des O.n.gs comme Initiatives développement ou des institutions comme l’A.f.d et l’Union européenne peuvent avoir une attention particulière sur notre association, ça sera intéressant.

Propos recueillis à Enyellé, par Marien
NZIKOU-MASSALA

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