Figure historique de la résistance anticoloniale, Frantz Fanon est un médecin, philosophe et activiste franco-algérien, né à Fort-de-France, en Martinique, en 1925. Pionnier de la «thérapie sociale», une approche qui classait les pathologies personnelles comme des symptômes politiques, son soutien à la lutte pour la libération de l’Algérie était inébranlable. On se souvient souvent de lui comme un militant qui a autrefois salué la violence anticoloniale comme «une force de nettoyage» face à la «maladie» de l’impérialisme français.
Le médecin ingénieux et activiste passionné, Frantz Fanon, a été autant une victime de l’empire que les patients qu’il s’est efforcé de soigner. Les maladies qu’il a traitées en tant que directeur d’un hôpital psychiatrique dans l’Algérie coloniale où il a travaillé à la veille de la lutte pour l’indépendance du pays dans les années 1950, étaient, pour lui, indissociables de la maladie la plus mortelle de toutes, à savoir «l’épidémie de l’impérialisme français» et dont le seul remède était «la révolution». Pourtant, Frantz Fanon n’a jamais été aussi belliqueux, unidimensionnel, qu’il est souvent considéré non seulement par ses ennemis, mais aussi par ses alliés et hagiographes.

La révolution d’Algérie.

Le principal théoricien de la résistance anticoloniale était un penseur extraordinairement subtil qui a rejeté les réductions qui tentaient tant ses contemporains. Contrairement au poète, essayiste et homme d’État sénégalais Léopold Sédar Senghor, Frantz Fanon n’a jamais eu recours à des évocations sentimentales d’une Afrique primitive et terrestre. Il a compris que le racisme était «un abîme en soi», contrairement au philosophe existentialiste français, Jean-Paul Sartre, qui insistait sur le fait que la libération des colonies n’était qu’une étape sur la voie d’une révolte universelle contre les classes dirigeantes. Ses deux œuvres classiques, «Peau noire, masques blancs» (1952) et «Les Damnés de la Terre» (1961), sont des analyses lucides et lyriques des distorsions psychiques que l’impérialisme inflige aux colons comme aux colonisés.
Notons que Frantz Fanon n’est pas mort dans aucune des villes où il avait vécu sans jamais se sentir chez lui, mais dans un pays totalement étranger: les États-Unis, où il cherchait à se faire soigner pour la leucémie qui l’a tué à l’âge de 36 ans (1961), huit mois avant la libération de l’Algérie en 1962.

Roland KOULOUNGOU

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