C’est une affaire qui a fait couler beaucoup d’encre et de salive au Gabon. Le ministre de l’intérieur et de la décentralisation, Clotaire Christian Ivala, a pris la décision, jeudi 1er septembre 2022, de suspendre l’E.s.g (Eglise de la synagogue du Gabon), «pour exercice illégale de la médecine». Son fondateur, le pasteur Emmanuel Ndzoma (29 ans), a été placé en garde-à-vue et présenté quelques jours plus tard devant un juge, au Palais de justice de Libreville, qui l’a inculpé d’«association de malfaiteurs, charlatanisme et escroquerie», dans une affaire de grossesse miraculeuse. Quatre autres personnes de son église, dont la dame à la grossesse miraculeuse, qui étaient en garde-à-vue avec lui, ont été remises en liberté.

Au Gabon, c’est le scandale à la une depuis l’affaire de la grossesse miraculeuse, révélée le 27 août dernier. Emmanuel Ndzoma, le prophète autoproclamé et leader de l’Eglise de la synagogue du Gabon, était décidément à la tête d’un réseau d’escroquerie à donner le tournis. Fondée en 2016, cette église de réveil réclamait plus de dix mille fidèles à Libreville. Avec un compte en banque affichant 150 millions de francs Cfa de dépôt et jouissant de plusieurs biens précieux, le jeune faux prophète Emmanuel Ndzoma aurait vécu jusqu’ici, comme locataire, menant un train de vie dispendieux, lui et ses plus proches collaborateurs. Il aurait, donc, mis en place un réseau d’hommes et de femmes dont le travail consistait à recueillir des informations sur ses principales cibles, établir des banques de données, avant de les retourner sous forme de prophéties.
Une stratégie qui aurait bien prospéré, depuis la fondation de l’église. Plusieurs hauts responsables de l’administration publique gabonaise auraient été des piliers de cette «œuvre religieuse». L’on comptait aussi plusieurs hauts gradés des forces de sécurité et de défense, dont des officiers supérieurs et généraux. Avec le succès de ces prétendues révélations, Emmanuel Ndzoma a ouvert une seconde église à Port-Gentil.
Mais, l’histoire du bébé miracle a fait déborder le vase, le 27 août dernier. La grossesse miraculeuse qu’a prétendu inoculer Emmanuel Ndzoma dans le ventre d’une dame, Hulda Mbenga, était en réalité une tromperie. Il s’agissait d’une mise en scène publique, à l’effet de convaincre les fidèles sur les dons divins du prophète autoproclamé. Une entourloupe qui a mal fonctionné. Voilà ce qui a conduit le faux prophète devant la justice où il répond maintenant de ses forfaits. La dame à la grossesse miraculeuse aurait avoué avoir été convaincue par les collaborateurs du prophète, pour jouer ce rôle. Mais, contre toute attente, l’affaire a mal tourné, la supercherie a été découverte.
A 29 ans seulement, Emmanuel Ndzoma et ses collaborateurs ont exploité la crédulité de la population à forte dominance chrétienne, qui a l’habitude de renvoyer ses difficultés de vie (chômage, stérilité, pauvreté…) à des causes occultes (sorcellerie, envoûtement, malédiction…). Une situation qui devrait emmener les pouvoirs publics à agir dans l’intérêt des populations, souvent à la merci des prestidigitateurs agissant au nom de Dieu. «Les prophéties de l’homme de la Synagogue du Gabon étaient des fabrications bien orchestrées de toutes pièces», a-t-on fini par découvrir. Après avoir escroqué ses fidèles pendant plus de six ans, le jeune Emmanuel Ndzoma, le pasteur le plus suivi sur les réseaux sociaux, est maintenant face à la justice de son pays. Une histoire qui doit bien servir de leçon à beaucoup d’autres Africains.

Chrysostome
FOUCK ZONZEKA

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