Les conseillers départementaux et municipaux constituent le corps électoral pour l’élection des sénateurs. Dans deux ou trois mois, ils seront appelés à renouveler la haute chambre du parlement. Dans l’interview qu’il nous a accordée, Gaston Lébiki, conseiller départemental de la Cuvette-Ouest, élu dans la circonscription électorale de Kellé, écrivain avec quatre romans publiés aux Editions Edilivre, à Paris, (France), et élu récemment secrétaire général de l’Anelco (Association nationale des élus du Congo) évoque l’enjeu des prochaines élections sénatoriales.
* Distingué conseiller, Comment êtes-vous arrivé en politique?
** Tout commence en 1992, lorsque j’ai fait partie de l’équipe de campagne de feu Jean Joseph William Otta, alors candidat indépendant à l’élection présidentielle. En 1993, pour des raisons professionnelles, je me suis retrouvé à Pointe-Noire, à la suite de la motion de censure contre le gouvernement du Premier ministre Maurice Stéphane Bongho-Nouarra. En 2002, j’ai été membre de l’équipe de campagne aux élections législatives de Jean-Pierre Thystère-Tchicaya, président du R.d.p.s (Rassemblement pour la démocratie et le progrès social), dans la première circonscription électorale de Mvoumvou, à Pointe-Noire. En 2007, je fais partie de l’équipe de campagne du candidat Thierry Hobié, alors candidat indépendant dans la circonscription électorale de Kellé. Après une première tentative infructueuse aux élections locales en 2014, j’ai été élu conseiller départemental du P.c.p.a en 2017, dans la même circonscription électorale. Récemment en juillet 2022, j’ai été réélu, mais cette fois-ci, en qualité d’indépendant.
* Vous sortez d’une session budgétaire du Conseil départemental de la Cuvette-Ouest, quel est votre sentiment sur cette session?
** J’ai effectivement pris activement part à la session budgétaire du Conseil départemental. J’étais rapporteur de la commission des comptes administratifs et de gestion. Dans notre rapport rendu en plénière, nous avons fait des observations importantes sur la reprise récurrente de certains chapitres peu justifiables, pour une gestion orthodoxe de la collectivité locale. Un peu partout ailleurs, les maigres recettes sont utilisées aux dépenses de fonctionnement de l’institution et non au bénéfice des collectivités locales. Du coup, cela rend la tâche difficile aux conseillers que nous sommes devant les mandants.
* Dans deux ou trois mois, ce sont les élections sénatoriales. Serez-vous candidat?
** Non! Il y a bien des candidats qui se prononceront au moment opportun. Mais, je voudrais simplement signaler que les candidats aux sénatoriales dans la Cuvette-Ouest doivent s’attendre à la signature de quelques engagements préalables. Je serai le directeur de campagne de ceux qui vont adhérer à la feuille de route qui leur sera présentée avant cette élection.
* Vous avez suivi la séance de l’interpellation du gouvernement sur la question du statut des élus locaux, comment avez-vous apprécié le plaidoyer des sénateurs?
** Les sénateurs ont une lourde mission reconnue par la Constitution, entre autres, de contrôler l’action gouvernementale. Le statut de l’élu local existe et est reconnu par les textes adoptés et non appliqués depuis 2003, soit plus de 20 ans. Les questions qui se posent, aujourd’hui, sont les suivantes: pourquoi cette question fait-elle l’objet de l’actualité au niveau du sénat? Pourquoi les sénateurs qui votent le budget, adoptent les comptes administratifs et de gestion ne sont-ils pas précis sur les causes du blocage du fonctionnement des Conseils départementaux?
Pour ma part, les élus locaux ne doivent pas céder à cette opération de séduction. Ils doivent se concentrer sur leur statut et s’unir pour trouver des mécanismes, en vue de l’élaboration des plans de réflexion, afin de défendre notre statut.
Propos recueillis par
Narcisse MAVOUNGOU