L’Est de la RD Congo en proie à des hostilités armées qui ont repris en 2021 entre la rébellion du M23 et les forces gouvernementales est loin de connaître une paix durable, malgré les appels de la communauté internationale à faire taire les armes. Choisi comme médiateur par l’Union africaine, pour relancer le processus de paix en RD Congo, le Président angolais, João Lourenço, avait annoncé un nouveau cessez-le-feu rentrant en vigueur à partir du mardi 7 mars 2023, à 12h. Mais, la veille, lundi 6 mars, après quelques jours d’accalmie, les combats ont repris sur les fronts Nord et Sud autour des zones contrôlées par les rebelles, dans la Province du Nord-Kivu. Face à cela, le Président angolais a décidé d’envoyer ses troupes, pour faire respecter le cessez-le-feu.
Depuis que le mouvement armé du M23 a repris les hostilités fin 2021, en s’emparant de nombreuses localités dans l’Est de la RD Congo, frontalier notamment du Rwanda, la Province du Nord Kivu est le théâtre d’une flambée de violences armées qui fontt des centaines de victimes chaque mois, parmi les populations prises en otage. Sur la base d’un rapport des Nations unies, le Rwanda est accusé de soutenir le mouvement rebelle. Ce que le Président rwandais Paul Kagame rejette toujours.
Plusieurs mini-sommets ont été organisés pour trouver une issue de sortie de crise. Mais, la situation peine à s’améliorer sur le terrain. Le secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, a appelé, lundi 6 mars, le M23 à respecter le cessez-le-feu, afin de créer les conditions nécessaires à son retrait total et effectif des zones occupées. Cette résolution a échoué, à cause de la reprise des combats.
Interrogé par l’A.f.p (Agence France presse), Willy Ngoma, le porte-parole du M23, a déclaré que «l’armée congolaise a lancé une offensive simultanée contre toutes les positions du mouvement rebelle lundi. Ce à quoi les rebelles ont réagi en légitime défense, malgré l’annonce, dans un communiqué, d’un «cessez-le-feu effectif à midi, heure locale, afin d’ouvrir la voie au dialogue direct avec le gouvernement de Kinshasa».
De son coté, Guillaume Ndjike, le porte-parole de l’armée congolaise au Nord-Kivu, a dénoncé «une énième violation non seulement du cessez-le-feu, mais aussi du droit international humanitaire, par l’armée rwandaise, sous couvert du M23». Il a souligné que les rebelles auraient tiré «au mortier de 120 mm sur la cité de Saké, située à 20 km à l’Ouest de Goma». Il a souligné qu’il y a eu «des tirs orientés sur la base de la Monusco, la mission des Nations unies en RD Congo, et sur le contingent burundais récemment déployé dans le cadre de la force régionale de la Communauté d’Afrique de l’Est».
Après l’échec du cessez-le-feu qu’il a négocié entre l’armée congolaise et les rebelles du M23, le Président angolais, João Lourenço, a annoncé, samedi 11 mars, qu’il déploiera une unité de son armée dans l’Est de la RD Congo, avec pour objectif premier de «sécuriser les zones sous contrôle du M23 et de protéger les membres du mécanisme de vérification ad hoc, chargé d’examiner les accusations que se portent mutuellement la RD Congo et le Rwanda». L’envoie de cette unité doit être approuvé par le parlement angolais. Signalons qu’une délégation du Conseil de sécurité des Nations unies en mission en RD Congo, depuis jeudi 9 mars à Kinshasa, est arrivée samedi 11 mars à Goma, chef-lieu de la Province du Nord-Kivu pour évaluer la situation sécuritaire consécutive aux offensives du M23.
La décision angolaise a été prise, alors que les combats se poursuivent à l’Est de la RD Congo et que les rebelles sont à quelques dizaines de kilomètres de la ville provinciale de Goma qu’ils avaient déjà occupée en 2012.
Roland KOULOUNGOU