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Hommage : Lettre de Valentin à sa tendre épouse, arrachée à fleur d’âge de ce monde

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A Ma très chère Marie Suzanne,
Née, à Brazzaville, un 13 février 1958, tu aurais pu venir le 14, pour symboliser le bouquet fleuri de notre amour en ce jour exaltant de la Saint-Valentin. La fête serait notre fête totale, la belle fête des amoureux.

Marie Suzanne,
Valentin t’adresse ces mots, pour te garder en éveil dans ce nouveau monde fermé où tu campes à présent. Je suis resté sans voix, sans voie mais ces mots tiennent à consolider notre union, notre riche parcours, parce que je te suivrai demain, où tu es allée, j’irai. Le plus important, comme tu vois, reste l’amour que je t’ai toujours donné. Je t’ai aimé, je t’aime plus fort et je t’aimerai advitam eternam.

Marie Suzanne,
Si tu n’avais pas existé, le Tout-Puissant t’aurait créé pour combler mon manque. Parce que la Grande école de Poto-Poto et son environnement qui ont laissé planer un doute sur ton avenir avaient vite résolu tes parents à t’orienter vers le village, avec sa morale et ses normes encore bien rigides. Tu débarquais à Oyo, en octobre 1971, dans ce bled aux allures d’un camp privilégié pour vacanciers en quête de tranquillité et de méditation, tellement à cet endroit, la nature si luxuriante se prêtait à la réflexion et aux bonnes études. Ici, la réputation de l’Ecole de Sainte-Radegonde n’est pas éteinte. Après Boundji, cette grande école catholique, on le sait, a vu sortir plusieurs cadres du pays avant l’indépendance. Il faut dire que le collège est encore en gestation, bâti en contre-plaqués, avec des poteaux en rôniers et un contenu pourtant de bonne qualité.

Marie Suzanne,
Tu arrivais innocemment de Brazza et Oyo allait être notre porte de convergence, notre lieu de rencontre et de bénédiction. Tu avais gardé la lucidité d’une adolescente hors du commun, presque déjà mature à la fin de ta première année en brousse. Très tôt, tu as su repousser les velléités et pulsions des prédateurs: enseignants; infirmiers et autres petits fonctionnaires qui bourdonnaient comme des abeilles autour de toi.
Je deviendrai l’heureux élu, mais à une seule condition, disais-tu, de faire montre de patience, pour te préserver des gestations précoces observées chez la plupart de tes congénères. Quand je monte à Brazzaville, au Lycée Pierre Savorgnan de Brazza, mon frère et ami Dominique doit veiller au grain sur toi comme la prunelle de ses yeux, pour te permettre de poursuivre ta marche dans ce petit collège très typé et enrichi par une auréole qui dépassait les bornes de cette coquète ville nouvelle. A Oyo, tu as appris à jouer au hand-ball dont les équipes en version hommes et femmes faisaient la fierté de tous, dans la région de la Cuvette.
Après le collège d’Oyo, celui de Boundji va marquer une étape finale de ton brillant parcours et, malgré les tracasseries en tous genres, tu as su tenir le cap jusqu’au bout, en décrochant avec éloquence, un brevet (B.e.m.g) des plus sélectifs dans le pays, cette année-là.
S’ouvrait, alors, pour toi, les portes du Lycée de la Révolution, à Brazzaville, où, parmi les collègues, se distinguaient le brillant docteur Assounga, le professeur Prosper Bouya et autres, où tu avais toujours une place au tableau d’honneur.
Ensuite, le Lycée Lumumba t’accueille, parce que Révolution n’a pas ouvert des classes terminales. Tu étais matheuse, adepte de chimie et de biologie, avec Messieurs Ngatsé-Obala et Ngoyo Adouma comme professeurs de renommée dans les lycées, à cette époque. Tu avais surtout l’ambition affirmée de faire des études de médecine. Le bac en poche cette année 1978, le chemin de l’I.n.s.s.a, pour les études supérieures de santé, sera fermé avec regret, pour une orientation, d’abord en Pologne, puis à la Faculté de sciences. Cette année-là, la vie de couple avais pris le dessus, en attendant l’arrivée de notre premier enfant, notre fille Rosa.
Mais, comme un naturel qui t’a poursuivi, car tu étais la principale conseillère de tes deux mamans vendeuses de poissons au marché, tu avais ainsi décidé de te réinscrire à la Faculté de sciences économiques où, quelques années après, tu as passé avec succès la licence en sciences économiques, avec des collègues de promotion qui ont toujours apprécié ton mérite, comme Gilbert Ondongo, Blandine Okoko, Honoré Yandoma.
En France où nous nous sommes rejoints, tu as réalisé un parcours élogieux, ramenant dans ton escarcelle, des diplômes de haut niveau: maîtrise en sciences économiques à l’Université de Créteil; D.e.a en sciences économiques à Paris II; diplôme d’études supérieures en gestion à l’Edep, actuellement cotée comme une des écoles prestigieuses de gestion en France.
Rentrés tous à Brazzaville, après une moisson fructueuse en France, Madame Ollessongo a commencé sa carrière de fonctionnaire au Ministère du plan et de l’économie, avant de porter son dévolu vers la Direction générale des douanes où elle a achevé sa carrière avec le grade d’inspecteur principal. Tous ceux et toutes celles qui l’ont côtoyée dans les bureaux du Beach et de Maya-Maya sauront apprécier, mieux que moi, la pertinence de tes qualités professionnelles et intellectuelles. Très remarquée au cours de la formation à l’école de Bruxelles d’où elle sort major de sa promotion et un séminaire à Neuilly, en France, Mme Ollessongo sera sélectionnée comme experte pour représenter le Congo au Bureau régional de l’O.m.d pour l’Afrique de l’Ouest et du centre, à Abidjan, en Côte d’Ivoire.
Mme Ollessongo a dû interrompre une carrière bien remplie pour assurer le suivi de la scolarité de ses enfants et surtout accompagner, dans les domaines variés de l’économie, son très cher époux nommé successivement ambassadeur au Sénégal, au Maroc, au Cameroun et au Tchad où elle n’aura séjourné que quelques semaines.
En fin de compte, pour mieux cerner la personnalité de cette grande dame qui vient de nous quitter, je voudrais dire simplement que si j’ai eu l’exégèse sur la pointe de ma lance ancestrale, elle a eu la science infuse et le calcul mental au bout des ongles.
Marie Suzanne aura laissé le souvenir d’une femme conviviale, facile à vivre, aussi bien dans sa famille qu’auprès de ses amies:
-celles d’enfance comme Assitou Doucouré, Clarisse Addas, Madeleine Kiba, Catherine Péya Catho, Marceline Mbochi, Suzanne Yoka, sa soeur Béatrice Ebaka, Martine Kouori, j’en oublie…;
-ses amies de tous les temps et instants qu’elle a toujours considérées comme ses sœurs: Bernadette Nianga (Detty), Mmes Firmine Okongo, Ida Ngakala, Jacquie Ngatsongo, Ondélé, Marie Yvette Akiéra, Marie Ongagna, Monique Mboulou, Brigitte Bobongo Oba, Marie Odile Ngakala, Romanie Buya, la liste n’est pas exhaustive.

Marie Suzanne,
Tu nous quittes ce lundi 1er mai 2023, en laissant derrière toi un vide abyssal, une œuvre au goût d’inachevé pour ta famille. De toi, nous gardons à jamais, dans nos cœurs, le souvenir d’un exemple d’humilité et de solidarité. Puisse ta mémoire servir de référentiel à ton entourage, ta famille et aux cinq enfants et leurs progénitures.

Merci à tous, parents amis et connaissances pour l’assistance multiforme et le partage dans cette profonde douleur!
Dieu a donné, Dieu a repris, accompagnons l’âme de Marie Suzanne dans la pure tradition d’amour et de paix en Christ.
Merci pour l’attention.

Valentin OLLESSONGO
Ton cher époux, inconsolable, présent peut-être encore quelques temps seulement sur cette terre des hommes.

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