Hôpital général de Dolisie
Six personnes dont le directeur général, poursuivies pour détournement de fonds
L’affaire du présumé détournement de fonds publics à l’Hôpital général de Dolisie, révélée à l’opinion nationale par l’activiste Fred Jonas Makita a connu un développement judiciaire, à la suite de l’enquête menée par le C.i.d (Centrale d’intelligence et de documentation). Ainsi, le directeur général, le Dr Maurice Mebangha Mpompolo et cinq autres personnes dont deux conseillers du ministre de la santé et de la population ont été déférés lundi 22 juillet 2024 auprès du procureur de la République près le Tribunal de grande instance de Brazzaville, André Oko-Ngakala, qui les a écroués à la Maison d’arrêt, dans une procédure de crime flagrant, pour des faits de détournement des fonds publics et d’abus de fonctions.
Ce n’était d’abord qu’une histoire des réseaux sociaux, révélée par Fred Jonas Makita, qui a été pendant quelques semaines, délégué du contrôle budgétaire à l’Hôpital général de Dolisie. Finalement, la C.i.d s’y est intéressée, en ouvrant une enquête de flagrance qui a abouti à l’arrestation du directeur général, le Dr Maurice Mebangha Mpompolo, après son audition. Il aurait été cité par son directeur économique et financier, Rufin Balombéla Makassi, qui y était déjà placé en garde-à-vue.
Curieusement, dans cette affaire, il y a deux conseillers du ministre de la santé et de la population. Il s’agit d’Anselme Ludovic Gnékoumou Libaba, conseiller technique, et de Gérard Bakalé, conseiller à la population. Les deux autres cadres écroués sont Charles Ondessa, ancien gestionnaire de crédits de l’Hôpital général de Dolisie, et Parfait Sofoni Akoungou, administrateur des Saf à l’Hôpital général de Lonadjili, à Pointe-Noire.
«Suite à une dénonciation relative aux malversations financières constatées à l’Hôpital général de Dolisie, une enquête de flagrance a été ouverte à la Centrale d’intelligence et de documentation de Brazzaville. Au cours de cette enquête, six personnes ont été interpellées puis gardées à vue. Aujourd’hui, 22 juillet 2024, ces six personnes, présumées auteurs des faits ont été déférées» au parquet du Tribunal de grande instance de Brazzaville.
«Au regard de l’extrême gravité des faits, des poursuites ont été engagées à leur encontre, suivant la procédure du crime flagrant, pour des faits de détournement des fonds publics et d’abus de fonction, conformément aux dispositions des articles 55, du code de procédure pénale, 43 et 50 de la Loi du 11 mars 2022 portant prévention et lutte contre la corruption et les infractions assimilées», a précisé le procureur de la République.
Dans l’opinion, l’on estime qu’il s’agit encore de petits poissons et qu’il y a longtemps qu’on aurait commencé à remettre de l’ordre dans la gestion des hôpitaux et de bien d’autres structures administratives. En somme, mieux tard que jamais!
Jean Clotaire DIATOU
Le communiqué du procureur de la République près le Tribunal de grande instance de Brazzaville