Il y a bientôt 15 ans, tel un prophète, le Président de la République, Denis Sassou-Nguesso, inaugurant son septennat du «Chemin d’avenir», le 14 août 2009, exhortait ses compatriotes, plus précisément les gouvernants (ministres hauts-cadres), à changer de mentalités. Mais, faute de sanctions, il prêchait dans le désert. Pourtant, à l’heure où des enquêtes dans les services des impôts et des douanes commencent à révéler l’étendu du phénomène de «faux et usage de faux et de détournement de fonds publics», les propos du Chef de l’Etat dans son discours d’investiture de 2009 résonnent aujorud’hui d’une actualité brûlante. Car, nombre de cadres congolais n’ont toujours pas changé de mentalités et continuent de penser qu’ils peuvent toujours profiter impunément de l’Etat. Extrait!
«L’avènement du nouveau Congo auquel nous aspirons tous dépend, sachez-le, de votre engagement et de votre détermination à accompagner la mise en œuvre des ambitions révélées dans «Le chemin d’avenir». Le Congo de la deuxième décennie du troisième millénaire sera ce que vous voudrez qu’il soit. De par votre comportement, votre intelligence et votre effort, vous engendrerez ce nouveau Congo, havre de paix et de prospérité pour tous.
Mais alors, pour qu’il en soit ainsi, changez donc de mentalités. Laissez choir à jamais les mentalités d’assistés, de profiteurs, de personnes en quête perpétuelle de passe-droits et autres facilités. Adoptez des comportements nouveaux et dignes. Adonnez-vous, désormais, à la rigueur du gain mérité et non aux délices trop faciles et honteux de la magouille. Convertissez-vous à la religion du travail bien fait. Visez tous et pour tout l’excellence. Jetez bas la médiocrité, la tricherie et toutes les autres anti-valeurs.
Je ne surprends personne, en affirmant qu’en dépit de nos efforts multiformes, notre pays n’est pas encore, hélas, exempt de corruption, de concussion, de fraude, de détournement de deniers publics et d’autres actes tout autant répréhensibles que néfastes à l’accomplissement du bonheur collectif.
Ici, ce sont les gouvernants qui sont interpellés. Qu’il soit clair pour tous que le peuple ne veut pas et ne doit pas être conduit sur «Le chemin d’avenir», par des dirigeants sans scrupule ni vertu. De même que le peuple ne veut plus et ne doit plus être mené par des hommes qui ne donnent pas le meilleur d’eux-mêmes pour le servir.
Parmi les premières attentes de notre peuple, il y a l’espoir que s’arrête rapidement la dérive morale qui est en train de gangrener notre société. Je veillerai, donc, avec davantage de rigueur, à ce que les personnes que je nomme aux différentes fonctions d’État soient exemplaires et de bonne éthique, capables de faire respecter, au nom de l’autorité impartiale de l’État qu’elles incarnent, les lois et les règlements de notre pays. Tout manquement, toute faiblesse m’amènera à en tirer les conséquences. Telles sont aussi les exigences du «Chemin d’avenir».