D’importantes pluies, liées à la tempête tropicale Danielle, classée comme un ouragan, ont balayé l’Est de Libye et causé des inondations dévastatrices, d’importants glissements de terrain et des coulées de boues exterminatrices entre dimanche 10 et lundi 11 septembre 2023. De nombreuses villes de l’Est de la Libye comme Benghazi, Sousse, El Beïda, Al Marj et Derna, etc, sont touchées, tout comme des villages. Certaines villes comme Derna sont littéralement éventrées par les inondations et les coulées de boue.
Qualifiée, par les experts, de phénomène «extrême en termes de quantité d’eau tombée», la tempête Danielle s’est révélée comme une catastrophe naturelle sans précédent dans le pays. Un média libyen, Al Hadath, parle de plus de 6.000 morts, environ 7.000 blessés et près de 10.000 personnes disparues et des dégâts matériels importants, un bilan qui n’est que provisoire.
Pays déjà meurtri par 12 ans de guerre civile et divisé par trois gouvernements rivaux entre 2014 et 2020, la Libye est en deuil, après le passage dévastateur de la tempête tropicale Danielle, dans la zone Nord de la province traditionnelle de la Cyrénaïque. Dans cette zone de l’Est de la Libye contrôlée aujourd’hui par les forces du maréchal Haftar, opposées au gouvernement de Tripoli reconnu par la communauté internationale, c’est le deuil et la désolation, après les pluies diluviennes et meurtrières du dimanche 10 septembre dans l’après-midi.
Dans la ville de Derna, à la frontière avec l’Egypte, deux barrages ont cédé et un quart de la ville a été emporté par la masse d’eau. A partir du mardi 12 septembre, on a estimé, rien que dans cette ville de plus de 100.000 habitants, plus de 2.300 morts et environ 7.000 blessés, alors que plus de 5.000 personnes sont portées disparues. C’est la ville la plus touchée d’ailleurs par cette catastrophe.
Face au désastre humanitaire, les divisions politiques sont mises entre parenthèses. Ainsi, le Conseil présidentiel libyen, l’instance au pouvoir à Tripoli, dans l’Ouest du pays, a décrété l’état de catastrophe dans l’Est. Il a lancé un appel à l’aide internationale et de nombreux pays y ont répondu. Le chef du Gun (Gouvernement d’union nationale) basé à Tripoli, Abdelhamid Dbeibeh, a décrété trois jours de deuil national, avec mise en berne des drapeaux. L’aide internationale s’est mise en place. Les pays comme les Etats-Unis, la France, l’Italie, l’Allemagne, l’Algérie, l’Egypte, le Qatar, l’Iran sont parmi les premiers à participer à l’élan de solidarité internationale en faveur de la Libye, malgré une situation politique intérieure complexe, qui ne facilite pas les choses. La Libye, aujourd’hui meurtri dans sa partie Est par une catastrophe naturelle aux conséquences dévastatrices, a plus que jamais besoin du soutien international pour se relever ce désastre.
Urbain NZABANI
