Depuis l’apparition du Web au début des années 90 aux États-Unis d’Amérique, rendant ainsi l’Internet accessible au public, le monde n’a jamais connu, jusqu’à nos jours, une telle évolution ou révolution technologique à laquelle nous assistons ces dernières décennies dans le monde de la communication. Dans cet environnement, l’Afrique ne cesse de s’adapter et de contribuer à cette démarche technologique. La venue de la technologie informatique renforce le quatrième pouvoir, qui n’est autre que la presse, à tel point que tout devient visible plus qu’hier. «Un avantage qu’il faut saisir à tout prix».
Actuellement, c’est le journaliste qui commande! Hélas, certains ne comprennent pas encore. Finissons-en avec le journalisme de la pauvreté! Le journalisme, de presse écrite, de la télévision jusqu’à la radio, est une industrie moins considérée sur notre continent, en particulier au Congo. C’est un métier, je dirais, presqu’isolé.
Pour mieux faire face à l’avenir, le journaliste doit prendre conscience de l’importance des innovations des dernières technologies. «Le futur est déjà là, il n’est simplement pas encore réparti équitablement». Quand William Gibson a fait cette remarque en 1993, il n’y avait ni Facebook, ni Google, ni I-phone ni I-pad. Le journalisme web n’est plus un choix, mais une obligation pour les journalistes congolais qui veulent défendre les valeurs éthiques et déontologiques de leur métier, dans toute leur rigueur, afin de combattre les anti-valeurs qui gangrènent notre société quotidiennement et dont les réseaux sociaux sont devenus le déversoir.
Les journalistes congolais devraient avoir aussi leurs pages dans les réseaux sociaux comme Twitter, Facebook, LinkedIn, etc, pour publier les articles de leurs médias respectifs et répandre ainsi la vraie information professionnelle dont ils sont les producteurs. Ceci permettra de bâtir une communauté numérique professionnelle et crédible pour les lecteurs congolais qui en ont tant besoin. Cette confiance pourrait aussi générer des gains financiers pour la presse congolaise, à travers la publicité en ligne et autres produits promotionnels de marketing.
Sans frustrer les promoteurs de la presse, la version «papier imprimé» ne disparaîtra jamais. Mais, il faut voir la réalité en face: les technologies de l’information et de la communication sont devenues les outils de communication les plus populaires, parce qu’elles rendent la communication à l’échelle planétaire. Aujourd’hui, sept Congolais sur dix préfèrent s’informer sur le mobile que sur la version papier des journaux. Cela ne veut pas dire qu’il faut cesser d’imprimer. Mais, plutôt qu’il faut réduire la quantité d’impression et la limiter à la demande. Les journalistes doivent intégrer le monde numérique, pour revêtir la presse congolaise de sa veste de gloire et de fierté vis-à-vis des réseaux sociaux qui polluent et désinforment l’opinion publique et des amateurs qui se font appeler «journalistes», après avoir animé une soirée dans un «nganda de quartier». Ces amateurs sont souvent à l’origine de la diffusion de fake news ou de faits diffamatoires voire de plagiats. Ils se font du fric grâce aux maux qu’ils infligent dans notre société, tandis que le journaliste professionnel, qui maîtrise son métier, croupit avec sa plume entre les doigts ou sur le clavier de son ordinateur, sans un sou.
Il faut en finir avec ce paradoxe, en invitant les journalistes professionnels à s’engager dans le journalisme web. Ce n’est pas une proposition, mais une obligation. La réalité à laquelle nous sommes confrontés l’exige. Je m’en voudrais énormément si la presse Congolaise perd le peu de crédibilité dont elle bénéficie actuellement. Le numérique permettra aux journalistes de décrocher des marchés publicitaires et des contrats gagnant-gagnant avec des partenaires qui n’attendent que cela, afin de faire vivre le métier et créer plus d’emplois. Celui qui travaille à l’hôtel mange à l’hôtel. Pour conclure, si Dieu me permet, je sortirai «un livre sur comment devenir journaliste web», pour permettre aux journalistes et à ceux qui aspirent à ce métier, de se former et devenir des journalistes web.
Loïck MFUMU
LOUBASSA MOSSIPY
Etudiant finaliste en journalisme et markéting au Ghana