Publié aux Editions Saint-Honoré, à Paris (France), en 2021, le roman de James Gassongo, intitulé «Tuez-le-nous! Le couloir de la mort», d’un volume de 325 pages, le premier de cet auteur congolais résident à Brazzaville, sera bientôt adapté au théâtre. Dans l’interview ci-après, l’auteur explique cette grande première qui relance l’intérêt de son roman.
* Le roman «Tuez-le nous! Le couloir de la mort» sera adapté au théâtre. Pourquoi avoir pensé à adapter au théâtre cette œuvre qui aborde plusieurs thématiques?
** Séduit par son contenu, le côté satirique ainsi que plusieurs séries de dialogues depuis près de six mois, un de nos éminents réalisateurs et metteurs en scène congolais, dont je tais, pour l’instant, l’identité, s’est engagé à travailler sur ce roman, pour l’adapter au théâtre. Donc, les lecteurs auront le plaisir et le loisir de vivre ce roman au théâtre et c’est une excellente chose pour eux. Cette œuvre romanesque aborde les questions du harcèlement, de la dépravation des mœurs, la cupidité, des problèmes climatiques et leurs conséquences, de la haine et l’obscurantisme, la spiritualité, l’incivisme, la corruption et l’avilissement des mœurs, l’infantilisation et la chosification. Pour certains lecteurs, c’est une œuvre qui invite à la méditation, au travail intérieur, pour la transformation de l’être.
* Après le clip sur un poème de votre ouvrage, quel est l’intérêt d’adapter ce roman en pièce de théâtrale?
** Le théâtre est un style d’expression plus libre, moins enfermant ou contraignant que le film ou les séries. Adapter un roman en pièce de théâtre est une forme de réécriture. Le théâtre est plébiscité par certains comme étant un style très vivant qui permet de faire voyager un public à partir du texte d’un auteur visualisé et interprété par un réalisateur et son groupe.
Pour ce roman aussi satirique, qui frappe par sa netteté, l’adapter, c’est aussi montrer la contemporanéité de cette œuvre. C’est lui donner une fulgurance nouvelle, donner à voir sa modernité. Et surtout une occasion pour rallier de nouveaux lecteurs, de nouveaux spectateurs des tranches d’âge très variées, à la cause de l’écrit et de la culture.
* Pour ce roman, allez-vous vous arrêter au clip et au théâtre?
** Il y a quelques mois, j’avais eu le plaisir et le bonheur de recevoir un jeune artiste slameur, rappeur, comédien, Dixon Claous Pimbi Essalé, qui était venu me voir pour me demander l’autorisation de déclamer sur un poème contenu dans ce roman, «Cher frère, réveille-toi». Et depuis, le clip passe sur certaines chaînes de télévision. Aussi, en ce qui concerne toujours le théâtre, il est prévu que le roman soit joué en France, en 2024, courant la fin du troisième trimestre. Et, enfin, toujours pour cette année, la maison d’édition qui avait eu le bonheur de publier ce roman étant fermée, la demande étant forte, je vais devoir saisir l’opportunité qui m’est offerte de le rééditer en 2024.
* Est-ce pour dire que ce roman qui est sorti il y a plus deux ans de cela reste d’actualité?
** Elle est intéressante, votre question, bien sûr que oui. Mais au préalable, j’aimerais vous citer ce passage: «La grande parenthèse de la vie commence à la naissance. Avant la naissance, c’est peut-être le néant et, après la vie qui se solde par la mort, c’est pour certains de nouveau le néant. Comme disait un sage du village: «On ne sait d’où l’on vient et où l’on va». L’homme vit sa parenthèse et disparaît».
Cet extrait du roman nous interpelle sur la notion du temps, sur la durée de vie de l’homme sur terre qui est très limitée. A la différence de l’homme qui vit sa parenthèse et disparaît, une belle œuvre de littérature peut devenir intemporelle, avoir une durée de vie de plusieurs siècles. Est-il nécessaire de souligner, à nouveau, qu’une multitude de thématiques actuelles sont abordées dans cette œuvre romanesque satirique?
Certains lecteurs ont été fascinés par le personnage de Kudia, qui est un bel exemple sur de la notion de résilience, sur la force du caractère de certains humains, sur le dépassement de soi. Cette œuvre est une belle galerie que certains découvriront au travers de nos salles de théâtre.
Propos recueillis par
Roland KOULOUNGOU