A l’occasion de la journée internationale de la langue maternelle, célébrée le 21 février de chaque année, suivant une résolution de l’Unesco prise depuis 1999, le Ministère de l’industrie culturelle, touristique, artistique et des loisirs a organisé, mardi 21 février 2023, à l’hôtel de la préfecture de Brazzaville, une causerie-débat sur l’importance des langues maternelle, sous le thème: «L’éducation multilingue, une nécessité pour transformer l’éducation». Présidée par la ministre Lydie Pongault, la causerie-débat a connu la présence du coordonnateur-résident du système des Nations unies, Chris Mburu, avec la participation des cadres dudit département ministériel, des enseignants du parcours de linguistique de l’Université Marien Ngouabi, du responsable de Sil-Congo (Société de linguistique du Congo), des étudiants et des journalistes, dans une modération de Weslence Mouandzibi, journaliste à la chaîne privée Vox Tv.

Dans son mot de circonstance, le diplomate onusien a déclaré que «la langue représente l’un des piliers de notre identité» et «détermine notre compréhension du monde». Chris Mburu a saisi cette occasion pour appeler les Congolais à la prise de conscience de la nécessité de parler la langue maternelle et que l’éducation multilingue est une nécessité».
Consciente de ce que la langue maternelle fait l’homme et peut également le défaire, la ministre Lydie Pongault met l’homme devant ses responsabilités en ces termes «la survie d’une Nation dépend de la survie de sa multiplicité des langues». «Parler sa langue maternelle est synonyme de la liberté et de la dignité. Une façon de confirmer son identité», a-t-elle indiqué.

Une vue des participants.
Une vue des participants.

Le Prof Josué Ndamba, linguiste, a donné une conférence inaugurale sur le thème «langues congolaises: menaces et perspectives de survie». Selon lui, les langues congolaises sont menacées par l’Etat, parce que celui-ci est incapable de restituer dans nos langues les connaissances acquises dans les langues étrangères. «Ce sont les élites qui menacent les langues maternelles», a-t-il argumenté. Il faut ajouter également le facteur de «l’urbanisation qui draine les jeunes vers la ville». Quand les jeunes arrivent en ville, ils ont tendance à abandonner leur langue maternelle, au profit de la nouvelle langue parlée en ville, le français. «La langue exprime ce que vous êtes, votre état d’âme, une identité. La langue est utilisée comme un élément de corruption», a précisé le conférencier.
La conférence inaugurale a été suivie de plusieurs communications sur des sous-thèmes entre autres: «Notions de langue», par le Prof Ndongo Ibara; «Etat des lieux des inventaires linguistiques au Congo», par le Prof Guy-Roger Gombé Apondzo; «Groupes ethniques, sous-groupes ethniques et communautés linguistiques du Congo», par Régina Patience Ikemo; «La problématique du français comme première langue pour l’enfant congolais», par le Prof Edouard Ngamoutika.
L’organisation de ces échanges a montré que le Ministère en charge de la culture doit travailler avec d’autres départements ministériels, surtout ceux en charge de l’éducation nationale, pour inscrire les langues nationales, le lingala et le kituba dans les programmes scolaires.
Il a aussi été demandé aux parents de faire usage des langues maternelles, même si plusieurs d’entre eux ont adopté le français comme langue parlée à la maison. Pour montrer l’importance des langues maternelles, le responsable de Sil-Congo, Roch Bankoussou a offert à Lydie Pongault et à Chris Mburu, des ouvrages écrits en français lingala et kituba.

Chrysostome
FOUCK ZONZEKA

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