Depuis 2011, le 23 juin est célébré comme la journée internationale des veuves, proclamée par l’Assemblée générale des Nations unies, à travers l’adoption de sa résolution 189 du 21 décembre 2010, afin de porter l’attention de la communauté internationale sur la marginalisation des veuves. La perte d’un partenaire est source de désarroi pour nombre de femmes à travers le monde, pour cause de traitements rétrogrades dont elles sont victimes. L’exclusion sociale et l’extrême pauvreté sont, entre autres, les obstacles auxquels sont confrontés près de 258 millions de veuves à travers le monde. Selon les statistiques de l’Onu femmes, entre 2009 et 2013, près d’une veuve sur dix vivait dans l’extrême pauvreté dans le monde.
Le veuvage oblige souvent les femmes à quitter les structures familiales et sociales, ce qui les rend particulièrement vulnérables à l’isolement, à la violence et à la pauvreté. Beaucoup d’entre elles sont forcées de participer à des pratiques dégradantes, nuisibles et même menaçantes dans le cadre des rituels d’enterrement ou de deuil de leurs partenaires. Dans un certain nombre de pays, par exemple, les veuves sont obligées de boire l’eau dans laquelle le corps de leur mari a été lavé. Un véritable supplice couvert par des traditions rétrogrades et inhumaines.
En Afrique et en Asie, les veuves se retrouvent victimes de violences physiques et mentales (dont des abus sexuels) liées à des litiges en matière de succession, de terre et de propriété. Dans certains cas, elles sont amenées à rembourser les dettes contractées par leurs maris décédés. Sans le droit d’hériter, les veuves tombent dans une situation sociale précaire, voire dans la pauvreté et deviennent dépendantes de la charité de la famille de leur époux.
Dans certains pays où le veuvage est considéré comme un statut social très bas, des milliers de veuves sont reniées par les membres de leurs familles et privées de logement. Cela les oblige à chercher des emplois peu rémunérés, tels que femme de ménage ou se tourner vers la mendicité ou la prostitution.
Face à ce triste tableau, des instruments juridiques internationaux et nationaux ont été mis en place, pour tenter de soulager les peines des veuves. Bien que beaucoup restent encore à faire. La veille de la célébration de l’édition 2024, le gouvernement congolais, par l’entremise de la ministre en charge de la promotion de la femme, Mme Ines Nefer Ingani Voumbo Yalo, a décliné les avancées réalisées en matière de protection de la femme, en général et de la veuve, en particulier au Congo. «Afin de répondre favorablement à la vulnérabilité des veuves, plusieurs mesures ont été prises: l’adoption de la loi Mouébara portant lutte contre les violences faites aux femmes en République du Congo; la mise en œuvre du programme national de lutte contre les violences faites aux femmes; la création d’une plateforme dédiée aux veuves appelée «S.o.s veuves en danger». «Pour notre bilan, diverses actions spécifiques à l’endroit des veuves ont été menées au cours de ces cinq dernières années. A ce titre, nous pouvons citer la réactivation, depuis 2020, du numéro vert d’urgence le 1444 dédié aux victimes ou les témoins des actes de violences; la réhabilitation et la réinstallation des veuves expulsées de leurs domiciles après le décès de leurs époux. Le gouvernement s’est employé à apporter une assistance aux veuves par l’appui aux activités génératrices de revenus, les allocations financières à travers le Projet Lisungi, etc», a-t-elle déclaré.
«Le gouvernement entend intensifier ses actions en faveur des veuves, avec comme perspective, la construction du Centre Mouébara pour une prise en charge holistique; la poursuite des campagnes de sensibilisation à grande échelle des communautés et des différents acteurs de la société sur les droits des veuves; l’accompagnement juridique et psychosociale des veuves…», a-t-elle poursuivi. Tous, bannissons les comportements déshumanisants et avilissant contre les veuves, pour une société juste et équitable.
Urbain NZABANI