L’humanité a célébré, samedi 9 décembre 2023, la journée internationale de lutte contre la corruption. A Brazzaville, c’était l’occasion pour Emmanuel Ollita Ondongo, président de la H.a.l.c (Haute autorité de lutte contre la corruption), d’adresser un message sur la lutte contre la corruption dans notre pays. Parmi les préoccupations qu’il a soulevées, il y a «l’effectivité de la loi relative à l’obligation de déclaration du patrimoine» et la présentation des rapports sur les questions de corruption.
Les cadres nommés et élus aux hautes fonctions de l’Etat ont l’obligation de déclarer leurs patrimoines à l’entrée et à la sortie de leurs fonctions. C’est une obligation permanente. C’est ce qu’a rappelé Emmanuel Ollita Ondonga, dans son message à l’occasion de la Journée internationale de lutte contre la corruption. «C’est ici l’occasion de lancer un appel au gouvernement de la République, pour revoir cette disposition, afin que la loi relative à l’obligation de déclaration du patrimoine reprenne son effectivité. Par ailleurs, dans le cadre de l’élaboration de la stratégie nationale de prévention et de lutte contre la corruption, la concussion, la fraude et les autres infractions assimilées, la note conceptuelle et la feuille de route y relatives, initiées par la H.a.l.c, sont actuellement sur la table du gouvernement», a-t-il fait savoir.
Emmanuel Ollita Ondonga a aussi déclaré que son institution est désormais prête à rendre public le fruit de son travail, avant la fin de cette année. Le président de la H.a.l.c, qui a, enfin et sans doute embouché le sifflet de la fin de la longue récréation de la corruption au Congo, a alerté sur sa volonté de passer au concret, après la phase de sensibilisation qui a conduit son institution à travers le pays.
«Ayant diligenté des enquêtes et investigations dans les administrations publiques et privées, environ une trentaine, la H.a.l.c réunit actuellement les conditions idoines, aux fins de procéder aux délibérations et publications des résultats obtenus, en cette fin d’année 2023. Ces dossiers seront transmis aux autorités judiciaires compétentes notamment pour les faits susceptibles de constituer des infractions de corruption, de concussion, de fraude et d’autres infractions assimilées», a-t-il déclaré. «Cette saisine des autorités judiciaires et, éventuellement, la condamnation des auteurs des infractions de corruption et infractions assimilées, constitue une forte attente des populations, attente exprimée lors des échanges interactifs réalisées pendant les campagnes de sensibilisation», a-t-il poursuivi. «En outre, la H.a.l.c a reçu 53 plaintes, toutes diligentées contre des responsables administratifs, 97 dénonciations recueillies à travers son numéro vert, le 1023, mis en service depuis le mois d’août 2022», a-t-il annoncé.
«Le constat qui se dégage d’ailleurs au niveau des populations est que la corruption a gangrené toutes les sphères de la vie nationale et que les prestations des services publics, en faveur des citoyens, sont réalisées sur le dos de la corruption, faisant de ces populations des victimes et nullement des profiteurs de la corruption. Le climat des affaires n’encourage nullement l’implantation des entreprises, tant il est gangrené par la concussion, le népotisme et autres infractions assimilées», a-t-il affirmé.
Chrysostome
FOUCK ZONZEKA