Le 3 mai 2023, c’est la journée mondiale de la liberté de la presse. Et cette année, il s’agit du 30ème anniversaire de l’instauration de cette journée qui va être célébrée sous le thème: «La liberté d’expression comme moteur de tous les autres droits de l’homme». L’Unesco a prévu d’organiser un événement anniversaire spécial au siège des Nations unies, à New York, pour marquer ainsi les 30 ans de la décision de l’Assemblée générale des Nations unies de proclamer une journée internationale pour la liberté de la presse. Au plan national, l’heure est sans doute encore à la réflexion, au niveau du C.s.l.c (Conseil supérieur de la liberté de communication) et du Ministère de la communication et des médias, pour définir les canons à travers lesquels sera célébrée cette importante journée qui concerne la presse.

Le 3 mai a été proclamé, en 1993, comme «journée mondiale de la liberté de la presse», par l’Assemblée générale des Nations unies, suivant une recommandation adoptée en 1991, lors de la 26ème session de la conférence générale de l’Unesco. Ce fut également une réponse à l’appel des journalistes africains qui, en 1991, ont proclamé la Déclaration de Windhoek (Namibie) sur le pluralisme et l’indépendance des médias.

Philippe Mvouo, président du  C.s.l.c.
Philippe Mvouo, président du C.s.l.c.

Le 3 mai sert à rappeler aux gouvernements la nécessité de respecter leur engagement en faveur de la liberté de la presse. Cette date constitue, également, une journée de réflexion pour les professionnels des médias, sur les questions relatives à la liberté de la presse et à l’éthique professionnelle. Tout aussi importante, la journée mondiale de la liberté de la presse est une journée de soutien aux médias qui sont des cibles, quand les pouvoirs politiques violent la liberté d’expression, par la restriction ou l’abolition de la liberté de la presse. C’est aussi une journée de commémoration pour les journalistes qui ont perdu la vie dans l’exercice de leur profession, qui sont emprisonnés, pourchassés, intimidés ou réduits au silence.
L’Unesco a, au cœur de son mandat, la défense de la liberté de la presse ainsi que la liberté d’expression et d’en faire la promotion auprès des Etats membres. L’agence onusienne pense que ces libertés permettent une compréhension mutuelle au sein des peuples et entre les peuples, pour construire un monde de paix durable.
La journée permet ainsi d’informer les citoyens sur les atteintes portées à la liberté de la presse. Dans des dizaines de pays à travers le monde, des publications sont censurées, condamnées, suspendues ou tout simplement n’ont plus le droit de paraître, alors que des journalistes, des rédacteurs en chef et des éditeurs sont harcelés, attaqués, détenus ou même tués.
A l’occasion de la journée mondiale de la liberté de la presse, cette année, l’Unesco prévoit de décerner le Prix mondial de la liberté de la presse Unesco-Guillermo Cano, qui reconnaît et met à l’honneur les contributions des journalistes, notamment ceux qui risquent leur vie pour fournir des informations essentielles au public.
Au plan national, l’on sait que le C.s.l.c prévoit d’organiser, comme à l’accoutumé, une grande rencontre des journalistes à Brazzaville. Ça sera l’occasion de faire le point des situations qui empêchent la presse congolaise de se développer, de s’épanouir, comme la non redistribution de la Rav (Redevance audiovisuelle) au titre de l’aide de l’Etat à la presse, le manque de suivi des recommandations des assises de la presse congolaise, la négligence de la carte professionnelle de presse, le manque de reconnaissance de la presse en ligne, les pesanteurs dans les relations entre les structures concourant à la gestion de la presse, etc. Les organisations de défense des droits de l’homme saisiront sans doute aussi cette opportunité pour faire entendre leurs voix sur l’état de la liberté de la presse au Congo, alors que le gouvernement, à travers le Ministère de la communication et des médias, dira son mot sur les grands axes de sa politique de développement des médias et de formation des personnels dans le domaine de la communication.

Ralph Justin
OBILANGOULOU

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