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Justice populaire ou l’échec de la lutte contre le banditisme armé

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Bébés noirs brûlés vifs

Il est vrai que l’échec est orphelin, alors que le succès a de nombreux pères. En matière de sécurité publique, l’échec de la lutte contre le banditisme urbain armé, notamment l’échec de l’éradication des groupes de bandits dits «bébés noirs» et autres kulunas, a donné naissance, depuis 2022, au phénomène social de justice populaire où les populations tuent publiquement les bandits qui sont attrapés. Dans un précédent commentaire, nous avons déjà attiré l’attention des pouvoirs publics sur ce phénomène de justice populaire qui se répand dans les quartiers et qui est une véritable atteinte à la vie humaine qu’un Etat de droit ne saurait laisser prospérer.

La semaine dernière, un cas de justice populaire s’est produit encore à Brazzaville et les images partagées sur les réseaux sociaux. Un présumé voleur a été molesté et tué à coups de briques et de bâtons, à Mikalou, vers l’Ecole primaire Gaston Lenda, dans le 6ème arrondissement, Talangaï. Les autorités publiques continuent d’observer un silence imperturbable, pour ne pas parler d’indifférence, devant ce phénomène de justice populaire qui est en train de s’ériger dans les quartiers comme règle de lutte contre le banditisme.
L’on sait que les populations sont exaspérées par l’insécurité publique créée dans les quartiers par les groupes de bandits dits bébés noirs ou kulunas. Dans la nuit du dimanche 28 avril dernier, vers 23h, un caméraman de la chaîne de télévision privée D.r.t.v, répondant au nom de Gervais Ngouaka, a été victime d’une agression à la machette, par trois bébés noirs, alors qu’il rentrait chez lui, après le travail, dans un quartier de Mfilou, le 7ème arrondissement de Brazzaville.
Un bandit l’a blessé à l’aide d’une machette, pendant que les deux autres surveillaient les alentours, pour lui ravir son sac qui contenait un peu d’argent, son téléphone portable et des objets personnels. Il a reçu quinze points de suture à l’hôpital. Cette nuit-là, il n’y avait pas d’électricité dans ce quartier de Mfilou. Trois ou quatre jours après, la police a interpellé deux jeunes soupçonnés d’avoir commis cette attaque sanglante sur le caméraman. Les agents qui travaillent jusque tard la nuit ont peur de rentrer dans leurs quartiers après 21h, surtout que les délestages d’électricité, devenus diarrhéiques dans la capitale, offrent de meilleures conditions à ces bandits d’opérer. Comme quoi, un malheur ne vient jamais seul. On déplore l’insécurité publique; on déplore les délestages d’électricité!
Il faut dire que la police et la gendarmerie arrêtent, chaque mois, des dizaines de présumés bandits ou délinquants. Mais, les lieux de détention étant surpeuplés, beaucoup d’entre eux sont relâchés, après quelques jours ou semaines de détention.
«Le phénomène des «bébés noirs», apparu à Brazzaville depuis quelques années, est devenu un fléau manifeste en République du Congo. «Les bébés noirs» sont généralement des jeunes âgés de 13 à 25 ans, le plus souvent désœuvrés et déscolarisés, munis d’armes blanches, commettant pillages, viols, assassinats et agressions contre les populations. Les violences et exactions commises par ces bébés noirs provoquent diverses réactions populaires. Dans certains quartiers, les populations ont constitué des milices d’autodéfense et d’autres initiatives à travers des associations de quartier. Les autorités congolaises sont régulièrement accusées par divers observateurs de rester passives face à la recrudescence de ce phénomène», écrivait Arold Akpwabot,  responsable exploration, à la représentation du Pnud au Congo, dans un article publié sur Internet le 28 décembre 2021. D’où l’apparition de la justice populaire, comme moyen de résistance des populations contre ces groupes de bandits, parce que l’Etat n’a pas pu les éradiquer.
Face à ces nouvelles formes émergentes de délinquance juvénile urbaine, sur lesquelles il y a des études, le gouvernement n’a pas su adapter et renforcer sa politique de sécurité publique, continuant à faire comme d’habitude et se contentant de la seule réponse répressive. Depuis, les services de sécurité publique et les services judiciaires sont tout simplement débordés. Les centres de rééducation prévus pour prendre en charge les adolescents et jeunes délinquants sont toujours en éternelle construction. Chaque fois que le gouvernement en parle, c’est pour dire que les travaux avancent bien. Mais, on attend toujours l’ouverture, au moins, d’un centre, pour voir si la prise en charge de ces jeunes présumés délinquants peut avoir un impact positif dans la lutte contre cette nouvelle forme de délinquance juvénile que constituent les groupes de bébés noirs. Un grand défi à relever pour la quiétude des populations.

Urbain NZABANI

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