Dans le cadre de sa tournée en Afrique centrale, destinée à promouvoir son nouveau partenariat avec le continent africain, le Président français, Emmanuel Macron s’est offert une soirée en public, avec l’artiste musicien Fally Ipupa, disque d’or 2022 certifié S.n.e.p (Syndicat national de l’édition phonologique en France), grâce à son album, «Tokooos», sorti en 2017. Vendredi 3 mars, après avoir bouclé sa visite éclair à Brazzaville, il avait repris le vol à 22h pour Kinshasa, capitale de la RD Congo où l’attendaient son homologue Félix Tshisekedi et l’artiste musicien Fally Ipupa avec qui il a fait une virée publique, dans un bar de Bandal, à Kinshasa, pour siroter la bière des frères Castel, devant une foule de gens en liesse. La polémique n’a pas tardé d’être au rendez-vous, après cette soirée exceptionnelle.
Emmanuel Macron (46 ans) a cassé le code présidentiel pour s’offrir une virée populaire nocturne à Bandalungwa, un des quartiers chauds de Kinshasa, en compagnie de la jeune star des temps actuels de la rumba, Fally Ipupa (46 ans). Les deux compères devenus des amis semble-t-il, sont nés le même mois et la même année, à à peine sept jours d’écart. Lors de son point de presse au Palais de l’Elysée, lundi 27 février, pour présenter la nouvelle politique africaine de la France, deux jours avant son départ pour Libreville, Emmanuel Macron avait invité des personnalités africaines de divers horizons, dont Fally Ipupa, à y assister, en plus des personnalitrés françaises. La photo faite par l’artiste avec lui avait suscité la colère de certains de ses fans anti-français à Kinshasa, qui avaient réagi en tentant d’incendier sa maison. Fally Ipupa a plaidé auprès de son ami, l’appui de la France, pour mettre un terme à la guerre qui ravage l’Est de la RD Congo et sa plaidoirie a trouvé une oreille attentive.
L’aventure du locataire de l’Elysée à Bandal, c’est donc aussi une histoire de génération. Car son hôte, Félix Tshisekedi (bientôt 60 ans), n’y était pas. C’est le ministre de la communication, Patrick Muyaya Katembwe (40 ans), qui l’a représenté.
En chemise blanche, manches longues repliées, cravate détendue puis carrément enlevée, Manu adore ces moments de relâchement, donnant du fil à retordre à ses services de sécurité, et tant pis pour la France qui gouaille avec l’âge légal de départ à la retraite à 64 ou 65 ans, à l’horizon 2031. Le gentleman devenu Président aurait fait pareille sortie de route avant la présidentielle, qu’il aurait raté son deuxième mandat, comme ses deux prédécesseurs, Nicolas Sarkozy et François Hollande. Tant ses gorgées de bière Castel au goulot, en public, dans un boui-boui de Kin, a suscité des grincements de dents chez nombre de ses compatriotes qui n’en reviennent pas, ne trouvant pas cela approprié de la part d’un homme d’Etat exerçant les plus hautes fonctions de son pays. Et oui, il faut être aussi avec le peuple, tel qu’il vit. Maintenant que le Chef d’Etat français peut tout se permettre, car n’ayant plus de rendez-vous électoral à négocier dans le futur avec son peuple. La Constitution de la 5ème République, révisée en 2008, limite le nombre de mandats consécutifs à deux. «Le Président de la République est élu pour cinq ans au suffrage universel direct. Nul ne peut exercer plus de deux mandats consécutifs», dit l’article 6. Les Français n’ont plus qu’à espérer que, malgré ses tournées en Afrique, Emmanuel Macron ne finira pas par faucher le virus qui pousse les Chefs d’Etat africains à modifier les Constitutions pour s’ouvrir la voie de l’éternité au pouvoir.
«Bandal, c’est Paris», scandait la foule des habitués des lieux. Il n’y avait pas de journalistes pour couvrir ce moment exceptionnel, mais que des smartphones ont mondialisé. Comme quoi, Fally Ipupa a ravi la vedette, lors de la visite d’Emmanuel Macron à Kinshasa.
Ralph Justin
OBILANGOULOU