L’Afrique est un continent complexe et diversifié, avec des pays et des régions ayant des besoins et des défis différents en matière de développement. Elle est confrontée à de grands enjeux futurs, notamment en ce qui concerne sa population jeune. Selon les projections des Nations unies, cette population devrait continuer à croître de manière significative, au cours des prochaines décennies. D’ici 2050, elle devrait atteindre environ 2,5 milliards de personnes, soit une augmentation de près de 1 milliard par rapport à la population actuelle. Ce qui représentera plus d’un quart de la population mondiale. Dans l’ensemble, sa croissance démographique soulève des défis considérables, notamment en matière d’éducation, de formation professionnelle, de lutte contre le chômage des jeunes, de création d’emplois, de santé, de sécurité alimentaire, d’infrastructures, de lutte contre le réchauffement climatique.

Les défis auxquels la jeunesse africaine devrait être confrontée d’ici à 2050

Il est à noter que l’éducation en Afrique est une question importante avec de nombreux défis à relever. Malgré quelques progrès accomplis dans certains pays, le taux d’alphabétisation et la qualité de l’enseignement restent faibles dans l’ensemble. Nous pouvons, ici, citer quelques challenges auxquels sont confrontés les systèmes éducatifs africains à savoir: le manque d’enseignants qualifiés, en effet, ces derniers sont souvent mal formés et mal payés, ce qui peut avoir un impact sur la qualité de l’enseignement. De surcroît, la quasi-majorité des écoles manquent d’infrastructures de base telles que les salles de classe, les bibliothèques, les laboratoires scientifiques, l’eau potable.
En ce qui concerne la formation professionnelle, il est primordial de développer des programmes qui répondent au besoin du marché du travail et qui préparent les jeunes à des emplois bien rémunérés et durables. À cet effet, nous pouvons énumérer quelques secteurs de croissance tels que les technologies de l’information et de la communication, les énergies renouvelables, la santé.
Le taux de chômage des jeunes en Afrique est l’un des plus élevés au monde. Son taux actuel est d’environ 10% soit plus du double du taux global. Selon la Banque africaine de développement (B.a.d), environ 60% des chômeurs sont des jeunes de moins de 25 ans. Avec la croissance démographique attendue, le nombre d’adolescents en âge de travailler augmentera. Donc, la création d’emplois sera inévitablement une priorité pour les gouvernements et les entreprises, afin de prévenir le déficit en emploi de masse et les troubles sociaux qui pourraient en découler. Il revient à l’exécutif de mettre en place des politiques économiques qui soutiendront la croissance et le développement. À cet effet, l’Afrique inclurait des investissements dans l’éducation et la formation professionnelle, la promotion de l’entrepreneuriat et la création d’un environnement propice aux affaires.
En ce qui concerne son développement économique, l’Afrique doit être en mesure de réaliser son potentiel économique, en innovant dans tous les domaines, tout en s’appuyant sur son capital humain social et intellectuel. De ce fait, ces facteurs créeraient des défis pour cette jeune génération. En tout état de cause, le continent doit faire face à des problèmes tels que la pauvreté, la corruption, la mal gouvernance. En effet, la corruption apparaît en Afrique comme un obstacle majeur au développement de la majorité des pays. Cela s’explique par la mal-gouvernance qui est associée au manque d’intérêt général contrairement aux pays dits développés dans lesquels la corruption existe effectivement, mais ne semble pas prendre le dessus sur l’intérêt général.
Nous pouvons également affirmer que les changements climatiques affectent déjà l’Afrique, entre autres par la désertification, les sécheresses, les inondations et les cyclones. Il est certain que les jeunes africains seront confrontés à des défis de plus en plus graves en matière de sécurité alimentaire, de santé et de migration liés au changement climatique. Ces défis étant complexes, ils ne peuvent être résolus par une seule approche. Les gouvernements, les entreprises et les organisations de la société civile doivent travailler ensemble, pour trouver des solutions durables qui permettraient à la jeunesse africaine de prospérer.

Quelques orientations susceptibles d’améliorer la qualité de vie de la jeunesse d’ici à 2050

Sans conteste, les institutions doivent investir dans l’éducation de leur jeunesse, afin qu’elle soit compétitive face à l’avenir, car les enjeux sont de taille. Il faut avouer que tous ces atouts favoriseraient en partie la création d’un environnement propice au développement. En effet, ce travail peut également être accompli par le biais de politiques économiques, de réformes structurelles et la bonne gouvernance. Indéniablement, les institutions doivent promouvoir l’égalité entre les hommes et les femmes, par exemple en termes d’accès à l’éducation et au marché du travail.
De même, l’insertion des personnes vivant avec handicap est un défi majeur que le continent doit relever par l’application des textes en vigueur, notamment «le Protocole à la Chartre africaine des droits des personnes handicapées en Afrique», adoptés le 29 janvier 2018, à Addis Abeba (Éthiopie), au cours du 39ème sommet de l’Union africaine. Effectivement, ce protocole s’est doté d’un cadre juridique plus efficace, protégeant ainsi les femmes et les filles vivant avec handicap.
Il serait judicieux que les autorités s’investissent dans les soins de santé, afin de garantir à cette force vive, des traitements abordables de qualité. Dans ces conditions, il est important d’améliorer les infrastructures sanitaires, de former les professionnels du corps médical et de promouvoir un mode de vie sain. Il serait, également, intéressant de promouvoir la participation des jeunes, les exhorter dans le processus de prise de décision à tous les niveaux. Ces derniers pourraient faire entendre leur voix, contribuer au développement de leur pays et par la même occasion, mieux gérer durablement les ressources naturelles. Une chose est sûre, les dirigeants doivent s’assurer que l’exploitation des ressources naturelles se fait de manière durable, pour éviter l’épuisement de ces réserves et, de ce fait, protéger l’environnement pour les générations futures.

Les secteurs de prédilection à privilégier d’ici à 2050

Force est d’admettre que pour stimuler le développement économique et améliorer la qualité de vie de la jeunesse, l’Afrique doit privilégier un certain nombre de secteurs, notamment l’agriculture qui est un secteur clé de l’économie africaine. En effet, plus de la moitié de la population active, à savoir 60%, travaille dans ce domaine. Ce qui représente une part importante des exportations. En réalité, l’agriculture peut aider à accroître la production alimentaire et à réduire la dépendance aux importations des denrées. Incontestablement, le continent dispose d’un potentiel important pour le développement des énergies renouvelables telles que l’énergie solaire, éolienne et hydroélectrique. À cet égard, elle devait s’y engager, afin de permettre à la population de réduire sa dépendance aux combustibles fossiles.
Nous pouvons affirmer que les technologies de l’information et de la communication (T.i.c) sont, de nos jours, des instruments indispensables au service de l’innovation. Pour ce faire, elles peuvent aider à booster l’économie, à améliorer l’accès à l’information, à réduire les coûts de transaction, à créer des emplois et à stimuler l’innovation.
Il convient de préciser que le secteur de l’industrie manufacturière peut accélérer la croissance économique et pouvoir aussi créer des emplois pour les jeunes. Il est donc important de miser également, sur ce secteur qui ajouterait, par conséquent, de la valeur aux matières premières et réduirait la dépendance aux importations. En outre, il faut souligner ici les réserves énormes que possède l’Afrique dans le domaine du tourisme, notamment des sites touristiques naturels et culturels uniques. À cet effet, le continent étant vaste, chaque pays possède ses richesses et ses trésors.
Bien que les destinations soient toutes aussi importantes les unes que les autres, nous ne pourrons en citer que quelques-unes en l’occurrence: le volcan Dallol (Éthiopie) et les chutes Victoria (Zimbabwe). En ce qui concerne les animaux des parcs ou réserves, des lieux tels que le Parc de Serengeti, en Tanzanie, le Parc d’Odzala au Congo-Brazzaville, sont à visiter. Quant aux sites historiques, l’Afrique étant riche en monuments qui lui rappellent un passé aussi bien douloureux que glorieux comme l’ile de Gorée (Sénégal) et Tombouctou (Mali), à cet effet, ces lieux permettront aux touristes de mieux s’imprégner de la réalité. En fait, toute la mère patrie vaut le détour.
Il sied de noter que les infrastructures telles que les routes, l’électricité, les aéroports, les chemins de fer, les ports sont essentielles pour le développement économique du continent. À cet effet, l’Afrique souffre d’un énorme déficit. Il faut admettre que pour accéder au développement en général, les Africains doivent d’abord en priorité se mettre au service de l’intérêt général, au lieu de voir leurs propres intérêts personnels. Au sujet de l’intérêt général, deux femmes nous ont profondément marqué par leur engagement, à savoir Mme Ellen Johnson Sirleaf (Libéria) et Mme Angela Merkel (Allemagne).

La recherche scientifique l’une des priorités du continent

L’Afrique doit investir dans la recherche, car elle ne représente, au niveau mondial aujourd’hui, que 2,4% des scientifiques, moins de 1% des dépôts de demande de brevets et moins de 4% des publications. La priorité des chercheurs africains serait de développer des technologies et des connaissances qui peuvent aider à résoudre des problèmes tels que la pauvreté, la malnutrition, les maladies.
Tout de même, il est à noter qu’un Institut africain des mathématiques (A.i.m.s) a été créé en 2003, en Afrique du Sud, par Neil Turok. À cet effet, quatre autres pays, notamment le Sénégal, le Ghana, le Rwanda et le Cameroun ont suivi l’exemple. Bien que, dans l’ensemble, le taux de chercheurs soit encore très faible en revanche, en matière de qualité le continent ne démérite pas aussi bien dans le milieu masculin que féminin. Nous pouvons en citer quelques-uns tels que Mouhamed Moustafa Fall, l’actuel président de l’A.i.m.s du Sénégal. Ce dernier a mené des travaux dans des domaines d’études comme la géométrie et les équations aux dérivées partielles qui sont incontestées aujourd’hui à l’internationale. Il a été le lauréat des prestigieux prix Ramanujan. De même, Devina Lobine la chercheuse mauricienne en neuropharmacologie, a basé ses recherches sur les plantes qui peuvent guérir l’alzheimer. Nous estimons que tous ces talents peuvent aussi constituer des modèles d’inspirations pour la jeunesse.
Venons-en à présent à l’intelligence artificielle (IA), elle est en train de révolutionner le monde à une vitesse vertigineuse. A ce titre, le continent ne manque pas de compétences. Par contre, la pratique de cet outil ne peut être, pour le moment, qu’aléatoire, justement par manque d’infrastructures.

L’immigration clandestine, nouveau drame pour la mère patrie

De nos jours, quand on parle de l’immigration clandestine, inévitablement, nous pensons au naufrage de ces embarcations de fortune qui causent la mort de milliers de jeunes. Il s’agit là d’un problème complexe qui a des causes profondes et multiples, notamment le climat politique intenable, la situation économique figée, les conflits, la sécurité, le manque de moyen financier et de perspective d’emploi. À cela s’ajoutent les traitements inhumains que subissent ces derniers quand ils sont en captivité. Afin, de remédier à ce problème, nous listerons quelques suggestions tels que l’investissement dans l’éducation, la création d’emplois, la lutte contre la corruption, contre les inégalités sociales, la bonne gouvernance, la sensibilisation des jeunes sur les risques et les dangers de l’immigration illégale, le renforcement des institutions. Il s’avère que la résolution du problème nécessite une approche holistique et la coopération de tous les acteurs.
En fin de compte, je voudrais m’adresser à vous, jeunesse africaine: soyez unis, soyez vous-même, soyez positifs, soyez ce peuple épris de paix, bannissez les comportements individuels, privilégiez plutôt l’intérêt général, ayez pour credo le travail bien fait. Vous devez vous réapproprier votre histoire, soyez-en sûr, c’est à vous de développer votre continent en vous appuyant sur vos propres réalités car, la mère patrie attend que vous puissiez relever les nombreux défis pour un développement durable. Ubuntu! Ubuntu! Ubuntu! Surtout ne l’oubliez pas, l’humanité est née chez vous.

Lydie Patricia ONDZIET

Présidente de l’Association la Trinité;
Présidente de Renaissance Alkebulan;
Membre de l’Association
panafricaine d’Aquitaine;
Membre de la Plateforme des associations féminines de développement.

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