Dans une lettre ouverte datée du 14 janvier 2025 et adressée à la nouvelle ministre des transports, de l’aviation civile et de la marine marchande, Mme Ingrid Olga Ghislaine Ebouka-Babakas, les cheminots de la base, qui ont gardé l’anonymat, ont passé au vitriol la gestion du C.f.c.o (Chemin de fer Congo-Océan), par le directeur général Ignace Nganga et son adjoint Georges Olivier Itoua. Installés dans leurs fonctions le 12 janvier 2021, par Mme Ebouka-Babakas, alors qu’elle était ministre du plan, de la statistique et de l’intégration régionale, assurant l’intérim du ministre en charge du transport, le directeur général et son adjoint sont dans le viseur des cheminots qui souhaitent leur départ. Ci-après, un large extrait de la lettre ouverte des cheminots de la base.

Madame la Ministre, il y a quatre ans, vous installiez, avec entrain et enthousiasme, une nouvelle Direction générale au C.f.c.o, notamment les deux premiers dirigeants, à savoir le directeur général et le directeur général adjoint. Au bout de ces quatre ans, le bilan de cette équipe est globalement négatif, les deux têtes de l’exécutif de cette historique entreprise se sont contentés de s’écharper, en créant des clans et des divisions, pour se neutraliser mutuellement et participer à l’agonie de l’entreprise en faillite totale. Vous êtes en partie comptable de cette faillite et les cheminots espèrent que votre retour au Ministère des transports vous permettra de nettoyer toutes ces écuries qui se sont formées au détriment de l’entreprise. Ce n’était pas une équipe que vous installiez il y a quatre ans, plutôt deux adversaires qui aiguisaient leurs couteaux, pour avoir le contrôle total de l’entreprise moribonde. Le bilan de cette équipe s’articule sur plusieurs carences, échecs et mésaventures. Enumérons les ici pêlemêles:
– aucun plan de relance ni quoi que ce soit n’a été proposé à la tutelle par cette équipe qui avait d’autres objectifs que le redressement de l’entreprise, sachant qu’à leur installation, le C.f.c.o avait des problèmes infrastructurels et de gestion et qu’il était en quasi-faillite;
– le banquier directeur général qu’on attendait pour redonner confiance et ramener des ressources à l’entreprise a totalement échoué et s’est contenté de se faire entretenir par des partenaires véreux qui ont squatté le C.f.c.o pour leurs propres et superbes intérêts personnels au détriment des cheminots;
– du côté des ressources humaines, c’est l’hécatombe, on a fait porter à des cadres les carences d’un manque de management responsable de l’entreprise;
– des clans se sont formés pour s’auto-détruire mutuellement, laissant les cheminots en spectateurs passifs;
– des règlements de comptes se sont produits pour ridiculiser certains cadres qui ne demandaient qu’à travailler consciencieusement pour l’entreprise, en appliquant la réglementation;
– au C.f.c.o, les gens s’observent désormais en chiens de faïence, parce qu’on ne sait pas qui est qui. Chacun compte ses soutiens aussi bien au gouvernement qu’auprès de ce qui est comme direction squattée par les retraités qui cumulent pour certain leurs gros salaires et leurs pensions de retraite en toute complaisance, en connivence avec la Direction générale et en illégalité. Nous prions d’auditer cette Direction générale, le C.f.c.o réalisera d’énormes économies, en faisant partir ces faussaires et profiteurs;
– du côté de la gestion des ressources humaines, c’est un total désastre, l’entreprise est devenue le village de tous les retraites du monde, des prolongations d’activité se sont faites sans raison ni pesage des postes, alors que les indispensables techniciens qui méritaient ces prolongations ont été mis à la retraite, pour favoriser les administratifs et certains bras cassés qui ont toujours profité de l’entreprise, en s’érigeant en charlatans et visiteurs du soir du directeur général;
– un organigramme sans objectif d’efficacité ni de rendement a été concocté clandestinement par le directeur général et son écurie, organigramme soumis séance tenante au Conseil d’administration et adopté sans débats et mise en application depuis juillet 2024, cet organigramme n’a produit aucun effet bénéfique dans l’entreprise, la preuve est qu’au bout de l’année, les agents se sont retrouvés avec trois mois de salaires impayés, à savoir: octobre, novembre, décembre, cumulant à ce jour presque 48 mois de salaire impayés depuis 2016. Un organigramme bidon qui n’a fait que frustrer un grand nombre de cadres;
– tous les grands managers au monde, les «bons» ont toujours usé d’un paramètre réel pour le redressement d’une entreprise, à savoir la main-d’œuvre. Mais, le directeur général du C.f.c.o s’est passé de ce paramètre, en faisant des prolongations d’activité sur des fonctions non-ferroviaires pour lesquelles on pouvait trouver des ressources d’échange dans l’entreprise. Le directeur général a maintenu des gros salaires pour zéro rendement. Quel modèle de gestion veut-il nous imprimer? Sans doute celui du clientélisme et du favoritisme. Nous nous interdisons de citer des noms, mais ils se reconnaîtront tous comme les profiteurs d’un manager qui n’en est pas un;
– le directeur Nganga ne s’est pas arrêté de vanter ses multiples, fictives et imaginaires offres d’emplois sur lesquelles il croule, quelle audace pour un homme qui fait, désormais, embaucher ses propres parents au C.f.c.o, une entreprise accumulant d’innombrables arriérés de salaires;
– sa mésentente avec son adjoint auquel il circonscrit les actions lors de ses inquantifiables séjours à Brazzaville, pour des infructueuses séances de travail sans résultat pour l’entreprise;
– des semi-analphabètes ont été promus directeurs au C.f.c.o, vous aurez l’occasion de les croiser et de sans doute réexaminer leurs conditions de nomination, se faire nommer de la maîtrise à un poste de direction, on ne voit ça qu’au C.f.c.o, alors qu’il y a des anciens directeurs sans fonctions qui sont payés à ne rien foutre;
– d’autres agents sont passés de l’exécution à l’encadrement, sans aucune notion de management;
– des directions opérationnelles qui ont perdu leur vocation d’être et qui cumulent deux directeurs fainéants, un titulaire et un adjoint, sans compter les multiples départements qui n’existent que de nom, sans fiches de poste, gonflant sans intérêt la masse salariale de l’entreprise;
– le C.f.c.o a besoin d’assises, pour sa relance, en faisant appel à tous les sachants qui sont encore en vie et qui peuvent nous aider. Méfiez-vous de ces éternels conseillers qui se rendent indispensables et incontournables, que pour eux-mêmes, renouvelez-les à fortiori donnez un coup de pied à cette fourmilière. Les anciens du C.f.c.o sont nombreux, vous pourriez même chercher à les croiser à votre initiative, au cours d’une rencontre que vous pourrez organiser, vous la fille d’un ancien directeur de l’A.t.c.
Madame la ministre, les griefs contre votre poulain sont nombreux. Nous espérons que vous serez édifiée lors de votre tournée traditionnelle de visite des structures sous tutelle à Pointe-Noire. Le niveau de dégradation de l’entreprise est tellement avancé qu’il faut absolument que vous changez de pilote, parce qu’on est presque proche d’un crash sans secours.
Madame la ministre, une urgence s’impose à vous: l’ouverture du Centre de formation professionnelle et ouvrir le recrutement au C.f.c.o au niveau des écoles supérieures de Brazzaville en technologies et de certains jeunes diplômés venant de l’étranger, notamment les profils techniques.
Madame la ministre, dites au D.g Nganga de partir là où on le courtise depuis qu’il est au C.f.c.o, pour qu’il préserve le peu de dignité et de crédibilité qui lui reste sur la gestion des entreprises. Un manager qui accepte un poste ne doit pas se limiter à faire des constats comme continue de le faire le D.g C.f.c.o depuis quatre ans. Les cheminots sont totalement fatigués.
Le bilan de votre poulain est totalement négatif. On espère qu’il vous le déclinera lors de votre prochaine rencontre. Vous devez à tout prix lui trouver un remplaçant et au plus vite avant qu’il ne soit trop tard pour le C.f.c.o. Des cheminots ont été illégalement licenciés durant le mois de décembre 2024 (leur cadeau de Noël offert par leur D.g), juste pour avoir réclamé leurs nombreux salaires impayés. Les tribunaux vont certainement contraindre le C.f.c.o à les réintégrer dans l’entreprise.
Le C.f.c.o est la seule institution à Pointe-Noire qui a licencié des salariés qui ne revendiquaient que la dignité de passer honorablement les fêtes de fin d’année avec leurs familles. La Mairie centrale de Pointe-Noire où il y a eu des violences physiques et des affiches déshonorantes pour Madame le maire, pareille sanction n’avait pas été prise.

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