La Nation est le moteur de l’entité politique qui constitue l’essence de l’optimisation des relations entre les hommes. Car, la mission de chaque Congolais est de participer à la construction d’une entité interne. C’est à partir de ces relations que se définit et s’exerce le sens du pouvoir, l’écoute de la reconnaissance dans la recherche nationale du bonheur commun. Sous cette forme de compréhension, il est fort possible de prendre en compte des préoccupations nouvelles qui tendent à modifier la voie dans laquelle le pays s’est engagé depuis plus d’un demi-siècle. Car la mission de chaque Congolais est de participer à la construction d’une entité interne. C’est ainsi que chaque Congolais peut créer son lieu pour faire face à une série d’inquiétudes portants sur l’Etat, la démocratie, l’école, la santé.

Or malheureusement, la notion d’identité, chez nous, se nourrit très souvent d’une rhétorique d’exclusion et elle est réduite à ses aspects les plus périlleux. La notion d’identité doit s’inscrire dans la quête de sens. Par exemple, cette question doit s’imposer à tout individu conscient, désireux de s’engager en politique. Il ne peut y avoir de leader politique qui n’objecte à ses électeurs la nécessité de rétablir la citoyenneté.
C’est ici une piqure de rappel: l’exercice du pouvoir doit se colorer, sans cesse, de significations et d’intentions nouvelles, pour se coller la réalité de chaque jour. Pour parler du plan national de développement, il y a lieu de tendre les esprits et les cœurs vers des préoccupations plus essentielles. Longtemps relégué au second plan, l’examen pour hisser haut des obligations envers l’être congolais ne parvient plus à irriguer le moteur de la nation. L’impression que tout cela laisse chez le citoyen est que celui-ci n’intéresse pas le politique. De même, on peut dire sans s’abaisser: «Ma personne ne compte pas».
Alors qu’en parcourant la Constitution, ce livre de référence écrit par des juristes, des constitutionalistes accordent un grand intérêt au corps de l’humain qu’ils considèrent comme sacré. Lors du lavement des mains, sur l’esplanade du Palais des congrès, à Brazzaville, pour célébrer la clôture des travaux de la Conférence nationale souveraine, des dirigeants de ce pays ont fait l’ode à l’humanisme, au progrès et au processus démocratique. Une trentaine d’années plus tard, on a oublié que la démocratie n’est, ni plus ni moins, que «vision et conduite de vie», et dire que 1991 était là comme la répercussion de l’écho de 1960.
A l’indépendance, les Congolais, à l’unanimité, ont répondu que la solution est justement de reconnaître que nous sommes tous multiples, que chacun de nous a une identité plurielle. Ici, il nous faut écouter la leçon d’un autre philosophe, Kant: Dans le mot «indépendance», si chanté depuis 1958, il faut mettre l’accent sur l’idée de loi. C’est la capacité d’écouter la loi en moi et d’y obéir qui me rend citoyen, qui me rend authentique citoyen. Lorsque la loi se dissout au point que les responsables ne sont plus obéis, mais qu’ils sont méprisés parce qu’ils ne savent ni établir une politique valable ni la mener, le pays stagne. Pas de loi, pas de liberté.
La relative accalmie qui affecte l’espace politique congolais ne saurait faire oublier la précarité qui se développe, l’intolérance politique qui bride l’unité nationale et le jeu politique qui ne cesse de dominer par des contradictions à la fois politiques, ethniques et régionales qui occasionnent une grande instabilité constitutionnelle et institutionnelle.
Lorsque ceux qui tiennent les leviers de commande, aux heures troubles, aux heures de décisions, ne savent plus sur quelle force s’appuyer, parce que d’ailleurs eux-mêmes n’en représente pas, alors le tissu social se défait. Il y a un manque total de confiance dans la construction d’une Nation apaisée. La Nation n’est plus ce qu’elle était. Ce que les uns proposent pour éclairer la cité, les autres le défont. Au fil des années, le citoyen se détache, les chaînes de la socialisation se dénouent. Le peuple est mis en déroute. Voilà comment on se défait de la Nation, alors que la Nation n’a point d’espoir d’être autre chose que Nation.
Chers lecteurs, nous oublions souvent que la philosophie, la culture judéo-chrétienne sont des formes d’épanouissement de la personne et constituent un domaine où s’accomplissent des réussites éclatantes, glorieuses qui font vivre, éclairent des Nations pendant des siècles.
Comment s’en servir comme il faut? Beaucoup serait accompli, si parmi ceux qui ont la charge de gouverner résolvaient dans leur cœur de mépriser absolument et sans exception tout ce qui n’est pas le bien, l’excellence, la justice, l’amour.
Enfin, il est important de souligner que les discours, les nombreux séminaires et autres intentions ne signifient nullement un gage de réussite de la République, par tous et pour tous, effective et indivisible. Pour cela, il appartient aux dirigeants de lever les obstacles politiques, économiques culturels et sociaux, afin que dans l’écrin de la devise, Unité-Paix-Progrès, les Congolais retrouvent la quintessence de la citoyenneté par le dialogue.
La quintessence est liée au raffinement. Brazzaville, sous l’occupation allemande, a su concilier l’hospitalité généreuse et les valeurs humanistes dans une dynamique d’ouverture, de liberté et de progrès. Brazzaville a été le refuge d’honneur des généraux français. C’est ici que s’est redéfinie l’ordre nouveau pour garantir l’indépendance des pays africains. C’étaient des moments particuliers. C’est sur cette même terre que les pères fondateurs des indépendances africaines ont supposé qu’il existe un «sens politique», et que d’une volonté peuvent jaillir les idées d’une Nation juste. Ces Africains n’étaient pas de simples acteurs politiques, mais des politiques en quête de vraies valeurs.
N’est-ce pas cet objectif que nous devons suivre? Il convient donc d’inciter les Congolais au dialogue qui ouvre la voie au développement de la personnalité qui aide à surmonter les contradictions. Cet exercice permet à chaque citoyen d’avoir le droit de participer au fonctionnement de l’Etat dans une démocratie ou l’improbable devient probable.
Par exemple, par rapport aux pays d’Afrique centrale, certains Etats de l’Afrique de l’Ouest sont en train de réaffirmer que la démocratie est un mode d’éclosion de la citoyenneté. En faisant la politique avec un esprit de rassembler ce qui est épars, la politique prônée par ces dirigeants des pays de l’Afrique de l’Ouest bouscule les rétines et les idées reçues. On redonne ainsi du sang nouveau à un maillon de l’Union africaine. On ne le dira jamais assez, on cultive le bonheur de vivre, lorsqu’on entend que la politique est une manière d’être attentif à la Nation. La liberté est indissociable de la République et qu’elle concerne donc tous les citoyens.

Joseph BADILA

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