Il aura fallu l’agression russe contre l’Ukraine pour que l’opinion publique se rende compte que ce pays européen est à vocation agricole et qu’il nourrit, par son travail, une bonne partie de la population mondiale. C’est le plus grand pays agricole du continent européen de par la taille de la superficie cultivée, soit 41,5 millions d’hectares. 5ème pays exportateur de blé, 4ème pour le maïs, l’orge et le sorgo, deuxième pour le colza et premier pour l’huile de tournesol, l’Ukraine fut longtemps, pendant l’époque soviétique, le grenier à blé de l’Europe orientale. Faut-il penser que l’agriculture s’y est développée grâce aux slogans répétés à tout va dans les discours politiques, comme cela se passe au Congo? Bien sûr que non! C’est le travail, la persévérance, la volonté politique, l’organisation, l’accompagnement de l’Etat, le développement industriel qui ont fini par donner cette vocation au pays.
Chez nous, l’agriculture, on la fait plus dans des slogans politiques plutôt que dans la pratique. C’est amusant de voir comment, dans les médias sociaux, on a comparé un extrait du discours du Président de la République, dans les années 80, et un extrait de son message du 14 août dernier concernant l’agriculture: la similarité du propos est frappante!
Depuis près de quatre décennies, on ne se rend même plus compte qu’on revient sur les mêmes propos concernant l’agriculture. Pendant ce temps, année après année, fort de ses recettes pétrolières, le pays accroit sa dépendance alimentaire aux importations. Y pratiquer l’agriculture relève du parcours du combattant. Les tracasseries administratives, le mauvais état des routes, les difficultés d’accès à l’aliment de bétail, à l’électricité par exemple, le manque de développement du secteur agro-industriel pour tirer le secteur agricole, etc, réduisent les chances de voir le pays embrasser la vocation agricole pour nourrir sa population.
Les nouveaux villages agricoles? Une histoire de politicien qui a fini comme on pouvait l’imaginer. Pendant ce temps, des milliards de francs Cfa se sont envolés. Autant dire que des projets agricoles impressionnants existent pour frapper les esprits. Ils servent surtout à être exhibés à la télévision. Mais, ils sont loin de faire du Congo un pays à vocation agricole.
Il faut reconnaître humblement que les Congolais sont capables de développer l’agriculture et de réduire la dépendance de leur pays aux importations alimentaires. Mais, pour cela, il faut leur en donner les moyens. On peut développer dans chaque département, une vocation agricole pour produire tel ou tel autre aliment. Il faut encourager et faciliter l’implantation des industries, même petites, de transformation de produits agricoles, donner la parole aux vrais acteurs agricoles. Bref, si le gouvernement pouvait commencer par appliquer un tant soit peu son propre plan de résilience en ce qui concerne l’agriculture, il est clair que deux à trois ans après, le secteur agricole congolais évoluerait dans le sens de nos espoirs. Mais, comme toujours, ce ne sont pas les programmes, les plans ou les projets qui manquent. C’est la pratique qui fait défaut! Trop de discours, peu de pratique: on tourne en rond!

L’HORIZON AFRICAIN

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