La première édition des Jovaric (Journées de valorisation des acquis de la recherche et de l’innovation congolaise) s’est déroulée du 4 au 7 août 2023, dans la salle de conférence de la présidence de l’Université Marien Ngouabi, à Brazzaville. Placé sous le thème, «serpent en République du Congo: intérêt, dangerosité et prise en charge suite à une morsure», cet événement était co-organisé par l’Anvri (Agence nationale de valorisation des résultats de la recherche et de l’innovation) et l’Irsen (Institut de recherche en science exacte et naturelle).
La première édition des Jovaric, substantif auquel les inventeurs congolais doivent dorénavant s’habituer, a réuni des représentants des organisations de la société civile, des confessions religieuses, des directeurs des établissements de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique et bien d’autres invités. Elle était consacrée aux morsures des serpents, un problème de santé publique souvent négligé dans les pays africains.
En effet, selon l’O.m.s (Organisation mondiale de la santé), l’invasion des morsures de serpents est une maladie tropicale négligée qui est responsable d’énormes souffrances, de handicaps et de décès prématurés. Plus de 5,8 milliards de personnes dans le monde risquent de rencontrer un serpent venimeux et près de 7.400 autres sont mordues par des serpents chaque jour, causant 220 à 380 décès. Ce qui représente environ 2,7 millions de cas d’invasion et 81.000 à 138.000 décès par an.
Grâce à l’Anvri et l’Irsen, le Congo entreprend de cerner la problématique de santé publique que constituent les morsures de serpents. Durant trois jours de travaux, les parties présentes à la première édition des Jovaric ont parfait leurs connaissances sur les serpents au Congo, à travers l’organisation d’une conférence scientifique, d’une journée populaire de valorisation scientifique, d’une parade de posters scientifiques sur les serpents et autres.
Dans son discours de bienvenue, Alain Mercier Bila, coordonnateur des Jovaric, a déclaré que «les morsures de serpents constituent une urgence médico-churgicale dont la fréquence représente un véritable problème de santé publique, eu égard à la nature du serpent venimeux». «Au Congo, en l’absence des données épidémiologiques fiables sur les morsures de serpents, on estime que près de 20% des serpents venimeux seraient à l’origine de ces envenimations», a-t-il ajouté. Alain Mercier Bila a fustigé l’absence de remède dans nos structures sanitaires contre les morsures de serpents.
Ouvrant les travaux de la première édition des Jovaric, au nom de Mme Edith Delphine Adouki, ministre de l’enseignement supérieur et de l’innovation technologique, Mme Amina Niéré, directrice de cabinet, a indiqué que «le thème de cette première édition des Jovaric démontre les capacités des chercheurs congolais à apporter leurs contributions dans la résolution des différents problèmes sociaux que connaissent les populations, en favorisant un meilleur accès aux connaissances sur l’écosystème des serpents et des envenimations».
Notons qu’aux regards de l’urgence sanitaire que représentent les morsures de serpents, le Congo devrait renforcer son système de santé en intégrant une prévention, un traitement et une gestion plus efficaces de ces accidents. Espérons que le Ministère de la santé et de la population mobilisera ses structures pour prendre la mesure des recherches effectuées par l’Irsen.
Roland KOULOUNGOU