Vie politique nationale

L’Alliance pour l’alternance démocratique en 2026 propose une transition de deux ans

Dans une conférence de presse qu’il a tenue, vendredi 15 septembre 2023, au siège de son parti, le M.r (Mouvement républicain), situé au Quartier Diata, dans le premier arrondissement Makélékélé, à Brazzaville, et qui tient également lieu de siège de la 2A.d-26 (Alliance pour l’alternance démocratique en 2026) dont il est le président en exercice, Melaine Destin Gavet Elengo, qui était face à la presse, en présence d’un de ses alliés, Jean-Pierre Agnagoye, président du Pape (Parti du peuple), l’un des trois partis membres de cette alliance, après avoir dressé un tableau très critique de la situation socio-politique et économique nationale, a proposé une période de transition de deux ans, pour éviter ce qu’il a qualifié de «solutions extrêmes», à l’exemple de ce qui s’est passé au Gabon. «Nous avons tendu la main au Président Sassou, pour que nous allions vers une transition, afin de mettre toutes les institutions à plat, parce que ce sont des institutions qui sont issues de la tricherie, car les élections au Congo n’ont jamais été libres, équitables et transparentes», a-t-il déclaré.

Dans son mot liminaire, Melaine Destin Gavet Elengo a dressé un long réquisitoire contre le pouvoir du Président Denis Sassou-Nguesso, depuis son retour aux affaires en 1997. «Depuis 1997, année du retour au pouvoir du Président Denis Sassou-Nguesso par un coup d’Etat militaire, violent et sanglant face à un Président élu démocratiquement, à savoir le professeur Pascal Lissouba, le climat sociopolitique a enclenché un processus de dégradation irréversible de notre pays. En s’imposant par la force, Denis Sassou-Nguesso a mis en place l’une des transitions les plus médiocres de l’histoire politique du monde contemporain. Entre récompenses des efforts de guerre et reconnaissance vis-à-vis de la France et l’Angola, pour ne citer que ces puissances étrangères l’ayant permis de revenir au pouvoir par la force; entre vengeance et règlements de compte vis-à-vis des ténors du régime renversé; les disparitions tragiques notamment les disparus du beach; la guerre dans le Pool en 1998, dans le Sud, notamment à Mouyondzi, à Dolisie que j’ai vécu personnellement, le 25 janvier 1999, dans les premières heures de la journée, alors que je me rendais à l’Ecole Souenet, à l’époque en face de l’Hôpital militaire de Dolisie, nous avons eu droit à 5 ans de transition machiavélique où les populations vivaient dans un traumatisme total, car étant assiégées par les troupes angolaises qui n’étaient pas des enfants de chœur», a-t-il déclaré.
Melaine Destin Gavet Elengo
Jean-Pierre Agnagoye
«Au bout de cinq longues années, durée d’un mandat présidentiel, Denis Sassou-Nguesso a organisé une élection bâclée dans un climat de peur, d’intimidation et de démonstration de force, sans un adversaire de taille; tout ceci en fond de toile d’une Constitution taillée sur mesure, celle du 20 janvier 2002. Sans surprise, il est déclaré vainqueur, dans une opacité totale, pour sept années. Depuis 1997, ce dernier avait commencé à placer ses proches, pour consolider son pouvoir, dans le but de le faire devenir un pouvoir clanique. De même, les élections législatives ont été organisées selon le même modèle. En 2009, on assiste à nouveau à une élection jouée d’avance. De ce fait, après avoir rempli ses obligations constitutionnelles, soit après 19 ans de gestion chaotique, dont 5 ans de transition et 14 ans de mandats, Denis Sassou-Nguesso a jugé bon de dynamiter la Constitution du 20 janvier 2002, en faisant sauter deux articles compromettants, à savoir la limitation des mandats à deux et l’âge limite pour être candidat… C’est dans la terreur et dans la répression sanglante que la nouvelle Constitution du 25 octobre 2015 est passée, faisant plusieurs morts. Je rends d’ailleurs un hommage à ses héros de la liberté», a-t-il poursuivi.
«Que le temps passe vite. Cinq années après, donc en 2021, le même Denis Sassou-Nguesso se représente encore. Malgré un bilan creux et vide de réalisation, il gagne avec 88%, où les résultats sont proclamés à la va-vite, moins de 48 heures après la tenue du scrutin. Connaissant la précarité de notre réseau routier, c’est tout simplement incroyable», a-t-il indiqué.
«De même, le régime de Brazzaville nous livre un autre spectacle portant sur les élections législatives et locales de 2022, un fiasco total dans son ensemble. On a assisté aux candidatures retirées sur les listes à la Direction générale des affaires électorales, les tricheries à ciel ouvert, les irrégularités, la corruption et l’achat des voix, la confiscation des cartes d’électeurs et bien d’autres», a-t-il fait remarquer.
«Toutes les institutions au Congo sont issues de la tricherie, au regard de ce qui précède et il n’y a guère de séparation de pouvoirs. La situation politique dans la région ouest-africaine et tout récemment au Gabon, avec l’émergence du phénomène des coups d’Etat militaires, devrait alerter tout le monde, surtout nos Chefs d’Etats qui ont passé quasiment la moitié de leur vie au pouvoir. L’ancien Président ghanéen, Jerry Rawlings, disait je cite: «Lorsque le peuple est écrasé avec la complicité des juges, il revient à l’armée de lui rendre sa liberté», a-t-il indiqué.
Melaine Destin Gavet Elengo a expliqué l’origine des coups d’Etats actuels, en Afrique, qui, selon lui, sont provoqués par des causes bien connues: «Il s’agit, d’une part, de la volonté des dirigeants de briguer les troisièmes mandats, en manipulant les Constitutions, et, de l’autre, de la confiscation des libertés fondamentales, la corruption, la gabegie financière, le népotisme, le tribalisme, le clanisme, l’impunité et bien d’autres maux». «C’est en réalité la domination d’une élite corrompue sur le reste du peuple qui pousse à ces prises de positions radicales».
Quelle est la situation actuelle du Congo? S’est-il interrogé. «Un parti politique, à savoir le P.c.t, a pris le pays en otage, en violant même les textes de la République. Un groupuscule domine et écrase un peuple sans défense. La justice, l’armée, la police, la gendarmerie, l’administration sont au service de ce groupuscule», a-t-il avancé. Face à cela, l’Alliance pour l’alternance démocratique en 2026 propose une solution consensuelle basée sur l’instauration d’une période de transition de deux ans, avant l’organisation d’élections équitables, transparentes et crédibles, auxquelles l’actuelle Président de la République ne prendra pas part. Il s’agit de remettre à plat les institutions de la République, pour relancer la confiance de la population.
Pour l’instant, on n’a pas encore enregistré de réaction du côté des partis de la majorité présidentielle à cette sortie médiatique sensationnelle de l’Alliance pour l’alternance démocratique en 2026.
Propos recueillis par Chrysostome FOUCK ZONZEKA

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