Prométhée est toujours à la recherche de la Cité d’avenir. Après avoir libéré les éphémères des affres de l’ignorance, il avait cru en l’homme, comme bâtisseur d’une nouvelle civilisation. Mais, voici que l’éphémère se retrouve toujours nu et sans chaussures. Où est passé le développement économique et social tant vanté par les maîtres des paramètres? Y a-t-il un facteur discriminant qui freine ce développement?
Il y a lieu d’examiner ce que les philosophes appellent l’insouciance, dans sa forme tyrannique. «Être insouciant sur le plan épistémique, c’est être indifférent ou montrer un désintérêt occasionnel pour les biens épistémiques [qui] comprennent des propriétés telles que la «véracité», la «justification», la «cohérence», la «connaissance» et le «raisonnement»».
Tout ceci constitue «les vices intellectuels des décideurs». Et, selon le chercheur suisse, Sebastian Dieguez, ces vices sont: ««prendre ses désirs pour des réalités; se complaire dans son ignorance; négliger les avis éclairés; manquer d’humilité; refuser d’admettre qu’on a tort… Autant de «vices épistémiques» qui nous empêchent d’accéder à la connaissance».
Dès lors, on comprend que certaines politiques économiques et sociales ne génèrent pas les impacts attendus, à cause tout simplement de la distance que les dirigeants prennent avec la vérité. Lorsque les dirigeants sont insensibles aux données objectives, aux vérités expérimentales ou sociétales, les résultats de leur politique sont autres que ceux attendus par la société. Cette tyrannie de l’insouciance, au plan épistémique, est le pire ennemi de la gestion de la Cité.

Prométhée

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