Tout d’abord, qu’est-ce que le livre? Voilà une question à laquelle on ne pense pas. Le Larousse dit qu’un livre est un «assemblage de feuilles imprimées et réunies en un volume, broché ou relié».
Définition classique basée sur l’aspect matériel de l’objet! «Mais, le livre n’est pas seulement un objet. Il est le lieu de la matérialisation de la pensée, non pas le seul, mais un lieu privilégié dans notre culture. Que la pensée, ce produit spécifiquement humain -et spécifiquement immatériel- trouve une demeure en un lieu qui la transforme en une matérialité que nos sens de la vue et du toucher peuvent alors appréhender, lui assurant ainsi une certaine réalité, peut bien suffire à expliquer pourquoi le livre est paré d’un tel prestige», affirme Yvonne Johannot, ancienne directrice des Editions littéraires et linguistiques de l’Université de Grenoble, en France.
Le livre fait donc le lien entre le lecteur et une pensée ou des idées exprimées par un auteur. Raison pour laquelle l’écrivain et poète anglais du 18ème siècle, Joseph Addison (1672-1719), co-fondateur du magazine «The Spectator» et homme d’Etat, pense que «la lecture est à l’esprit ce que l’exercice est au corps».
Lire est un excellent moyen d’apprendre, d’exercer son esprit, d’améliorer sa concentration, sa mémoire et sa capacité de communication. Mais, tout le monde ne tire pas bénéfice de la lecture de la même façon. Certaines personnes consomment passivement l’information qu’elles captent par la lecture. Elles parcourent les livres comme elles parcourent leur fil d’actualité d’Instagram, de Facebook ou de X. Et généralement, au bout de quelques jours, elles ont oublié 80% de ce qu’elles ont lu. C’est la lecture passive, le mode de lecture le plus répandu, parce qu’il demande relativement peu d’effort. C’est la première étape de la lecture qui consiste à lire un livre de façon linéaire, sans trop chercher à creuser les idées et concepts qu’il déroule.
D’autres personnes, en revanche, tirent toute la substance des livres qu’elles lisent, parce qu’elles prennent le temps de les étudier. Elles annotent les pages, relisent certains passages, étudient les concepts et connectent les idées entre elles. Elles pratiquent ce que l’on appelle la lecture active, la deuxième étape qui permet de mieux absorber et exploiter l’information.
La lecture active consiste à étudier en profondeur ce qu’on lit. Cette méthode de lecture demande plus d’effort, parce qu’elle requiert de s’arrêter régulièrement pour prendre des notes et approfondir certains passages. Elle prend aussi plus de temps. La lecture active peut donc être chronophage, mais elle est aussi plus bénéfique, parce qu’elle force à interagir avec ce qu’on lit.
Au premier abord, on pourrait penser que la lecture active est la meilleure méthode de lecture, parce qu’elle aide à mieux s’approprier l’information. Seulement, la lecture passive a aussi son intérêt. Elle permet de lire un livre plus rapidement et de se relaxer, contrairement à la lecture active qui demande un vrai travail de réflexion. Parmi les deux méthodes, il n’y en a pas de meilleure que l’autre. Il y a seulement des situations dans lesquelles elles sont mieux adaptées.
La troisième étape consiste, après avoir lu un livre une première fois, de résumer ses différents chapitres et de faire un résumé du livre avec ses propres mots à la fin. La quatrième étape consiste à tester régulièrement ses connaissances, pour mieux mémoriser le contenu du livre qu’on a lu.
Il y a des gens, appartenant à la classe intellectuelle, celle des gens qui savent lire, écrire et produire des idées, qui passent toute une année, sans avoir lu un seul livre. D’autres ne pensent même pas à acheter un livre, parce qu’ils ne trouvent pas cela utile. D’autres encore ne s’intéressent même pas à l’actualité des parutions bibliographiques. Ils ne savent pas, dans la société où ils vivent, qui a publié quoi et prétendent, appartenir à la classe intellectuelle. Un intellectuel, c’est celui qui a toujours un livre à son chevet.
Jacques CULTURUS
