A l’ère de la toile, on est submergé par l’information. C’est le phénomène de la surinformation, appelé aussi infobésité ou surcharge informationnelle. Le droit à la liberté d’expression et surtout l’expression à travers les médias est dorénavant à la portée des citoyens, grâce à la toile. On reçoit beaucoup d’informations et on n’a pas le temps de tout lire ou de tout suivre. L’autre inconvénient est que la surabondance de l’information empêche d’aller vers l’essentiel nécessaire à soi. On tombe facilement dans les pièges de la manipulation, la tromperie, les fakes news, l’idéologie complotiste, etc. Comment faut-il s’y prendre, dans ce monde de l’information devenu une jungle?
Il ne faut jamais oublier que l’information est un pouvoir. Raison pour laquelle on considère les médias, ces entreprises spécialisées dans la production de l’information publique, comme le quatrième pouvoir, après l’exécutif, le législatif et le judiciaire. Avant l’ère numérique, la manipulation de l’information consistait surtout à la main mise sur les médias, pour filtrer, dissimuler aux citoyens l’information qu’on ne souhaite pas qu’ils sachent, ou la livrer de manière tronquée, maquillée, etc. Tout ça pour des buts bien précis. C’était particulièrement le fait du pouvoir politique de filtrer ou manipuler l’information. C’est pourquoi le contrôle de l’information par tout régime politique était inévitable.
Aujourd’hui, autant la production de l’information s’est popularisée avec les médias sociaux (ou réseaux sociaux), passant des professionnels que sont les journalistes aux activistes des réseaux sociaux, autant le pouvoir de filtrer ou de manipuler l’information s’est aussi popularisé. De véritables «fake news» sont diffusées comme des informations par des groupes agissant dans l’ombre, pour atteindre des objectifs inavoués.
Le complotisme ou la théorie du complot est devenu un véritable phénomène attrape-nigaud qui fait des ravages à travers les réseaux sociaux, dans les affaires humaines. Le complot étant la menace catastrophique ou dramatique qui pèse sur l’humanité ou sur une catégorie de gens ou une race. Les complotistes tapent sur le mécanisme psychologique de la société et sont souvent près de leur but. Ils prospèrent sur le terrain de la naïveté. Susciter la peur pour manipuler, le manège est aussi vieux que le monde.
Comment échapper à ce qui est devenu, à cause de la toile, une jungle d’information, de désinformation et de surinformation? L’option simple est celle de se fixer ses sources d’informations parmi les centaines, les milliers et les millions qui existent autour de soi, sur la toile. Le lien étant évidemment la confiance. On fait confiance aux sources d’informations dont on est sûr qu’elles délivrent des informations, à vos yeux, crédibles et adaptées à votre usage. La valeur de l’information tient à sa pertinence, à la lumière de son analyse, à sa force prospective, etc. Bref, le sérieux et la responsabilité.
Il y a des gens qui ne sont portés malheureusement que par les aspects sensationnels, ludiques et hilarantes de l’information, même quand celle-ci n’est qu’une «fake news». Leur préoccupation n’est pas que l’information corresponde à la réalité, mais qu’elle tourne en dérision son sujet. Ainsi, ces gens sont accrocs de publications sensationnelles, dans les réseaux sociaux, car ça les fait entrer dans le monde virtuel qui répond à leur besoin de se moquer des autres, de se rire d’eux et par leur refus de voir la réalité qui ne correspond pas à leurs attentes.
A côté de cette attitude existe aussi des courants de pensées comme le négationnisme qui consiste à nier les faits historiques ou à n’y voir que le fruit de la manipulation par des puissances politiques, économiques ou scientifiques tapies dans l’ombre. C’est un phénomène qui explique pourquoi il n’est pas possible de mettre un terme aux «fake news», aux théories complotistes, etc. La curiosité conduisant toujours à aller voir ce qui est caché ou interdit. Même quand, parfois, il n’y a rien de caché. Bref, tant qu’il y a le soleil, il y aura des ombres. Avec la toile, le monde évolue désormais, en matière d’informations, comme une jungle où la bonne information côtoie la mauvaise, cette dernière pouvant prendre la couleur de l’autre, dans une confusion qui ne manque pas de faire des victimes. Ceux qui s’en sortent sont ceux qui restent éveillés, avisés et rigoureux sur leurs sources d’informations.
L’HORIZON AFRICAIN