Ministère de l’économie et des finances
Les retombées du Pnot, une réforme exemplaire de la gestion de la dette publique
Dans un communiqué publié le 27 décembre 2024, à Brazzaville, le Ministère de l’économie et des finances a fait le point des retombées de la mise en œuvre du Pnot (Programme national d’optimisation de la trésorerie), qui a permis de desserrer l’étau de la dette sur les finances publiques. Le Ministère de l’économie et des finances présente ainsi le Pnot comme une «réforme majeure et exemplaire de gestion de la dette publique», qui «a permis d’apurer des arriérés critiques, de réduire les pressions de trésorerie et de créer des marges de manœuvre pour financer les priorités nationales». Ci-après l’intégralité de ce communiqué.
«Le Pnot (Programme national d’optimisation de la trésorerie) a été mis en place en octobre 2024, dans un contexte où la gestion de la dette publique de la République du Congo faisait face à plusieurs contraintes majeures. Le portefeuille comprenait 2.314 milliards de francs Cfa de titres (O.t.a et B.t.a) à honorer sur une durée moyenne de 2,6 ans, à fin septembre 2024. Le Congo détenait plus d’un tiers de l’encours des titres publics de la Cemac. La durée moyenne de remboursement des titres était de 2 à 3 ans pour les États de la Cemac. En outre, 1.678 milliards de francs Cfa de remboursements étaient concentrés sur deux ans, à l’horizon 2026. Ces contraintes exerçaient une pression considérable sur les finances publiques, limitant ainsi les marges de manœuvre budgétaires et freinant la modernisation de la gestion de la dette.
Le Pnot, annoncé le 14 octobre 2024, a introduit une stratégie ambitieuse pour moderniser la gestion de la trésorerie et de la dette publique. Les résultats obtenus sont significatifs et se traduisent par une amélioration notable de plusieurs indicateurs-clés. La durée d’échelonnement pour le portefeuille de titres existants a été allongée de dix ans. La durée de vie moyenne des O.t.a a augmenté à 7,4 ans, contre 2,6 ans en septembre 2024. En deux semaines, 1.236 milliards de francs Cfa d’échanges effectifs de titres ont été réalisés, améliorant ainsi le profil des remboursements. De plus, 250 milliards de francs Cfa ont été levés en argent frais, confirmant la confiance des investisseurs.
Les gains économiques et financiers cumulés s’élèvent à 1.130 milliards de francs Cfa. Par ailleurs, des marges de manœuvre budgétaires de 739 milliards de francs Cfa ont été restaurées, et 391 milliards de francs Cfa d’économies ont été réalisées sur les pratiques de refinancement du marché. Le programme a permis d’honorer, à date, tous les engagements sur le marché des valeurs du trésor, soit plus de 150 milliards de francs Cfa, entre septembre et décembre 2024, ainsi que le paiement des arriérés envers les institutions multilatérales, les institutions financières internationales et les créanciers domestiques, incluant notamment l’assemblée nationale et le sénat, les mairies, les universités et les centres hospitaliers.
Le Pnot a, également, renforcé la confiance des partenaires financiers et économiques. La sixième et dernière revue du programme avec le Fonds monétaire international (F.m.i) est en cours de finalisation et les agences Fitch, Standard & Poor et Moody’s ont maintenu leurs notations, saluant ainsi les efforts de modernisation entrepris. En l’absence du Pnot, les conditions de refinancement auraient entraîné des surcoûts estimés à 30% sur dix ans.
En résumé, le Pnot, réforme majeure et exemplaire de gestion de la dette publique, a permis d’apurer des arriérés critiques, de réduire les pressions de trésorerie, et de créer des marges de manœuvre pour financer les priorités nationales. Grâce à une gestion proactive et transparente, le Congo dispose d’un cadre solide pour consolider ses finances publiques et renforcer la confiance des investisseurs. Un rapport détaillé du déroulement et des résultats du Pnot, élaboré par les conseillers financiers de l’Etat, présente les résultats détaillés de cette opération».
