Accueil Lettre de Yakamambu Lettre de Yakamambu : Mon très cher ami Mbulunkwé, mboté!

Lettre de Yakamambu : Mon très cher ami Mbulunkwé, mboté!

0

Il a été donné à nos amis communs Itoua, Mboungou, Tati et Yakamambu l’occasion de constater que la misère ne fait que s’accroitre dans notre pays, à une allure vertigineuse, comme lors de l’épreuve de course automobile, les 24 heures du Mans en France. Cette misère, dit-on, donne de vilaines idées à beaucoup de nos jeunes dont le chômage est devenu leur grand sort commun et certains parmi ces jeunes tombent dans la délinquance jusqu’à devenir des bandits de grand chemin dans nos villes, appelés «bébés noirs» ou «kulunas», nom importé de nos amis de Kin-la-belle, sur la rive gauche du Fleuve Congo.
Entre temps, la police et la gendarmerie a mené une opération baptisée «Opération Coup de poing», lancée le 14 mai 2024, avec dans les premiers jours, des raids massifs dans plusieurs quartiers de Brazzaville. Faisant le point de cette opération lors d’une conférence de presse, le 5 juin, le procureur de la République indiquait que 580 jeunes étaient arrêtés pour diverses raisons, dont 247 remises en liberté après quelques jours de détention et d’interrogatoires, et 18 étrangers refoulés vers leurs pays d’origine.
Cette opération a permis une certaine accalmie, mais comme des termites, certains continuent de se manifester et on a enregistré dans la capitale, la semaine dernière, au moins deux assassinats effroyables de paisibles citoyens par des «bébés noirs». Parmi les victimes, il y a un étudiant en master à la Faculté de droit, répondant au nom de Van-Bauer Ibara. Il a été sauvagement tué lundi 12 août vers 20h, à coups de machettes, devant son domicile, dans la Rue Saint-Paul, à Talangaï, par des «bébés noirs», qui ont coupé son pied avant de prendre la fuite avec. Grâce à des témoins, ces bandits assoiffés de sang ont été rattrapés par la police quelques jours plus tard. Une autre victime a été tuée dans la nuit du jeudi 15 août à Moukondo. A ce rythme, il faut que l’«Opération Coup de poing» continue, en l’améliorant. Elle devrait permettre aux services de renseignement de la police et de la gendarmerie, de constituer un fichier des jeunes à risque, pour vite les repérer, chaque fois qu’ils commettent un délit ou un assassinat.
C’est autant dire que la jeunesse mérite d’être prise en main, pour ne pas la laisser dériver dans la culture de la violence. A en croire le Père Jones, un Anglais, «les personnes dans le besoin n’auraient parfois d’autre choix que de tomber dans la criminalité. Car, pour beaucoup de personnes qui sont en bas de l’échelle sociale, vivre honnêtement apparaît impossible». C’est comme si, ce phénomène était une fatalité.
Et non, on peut en sortir. Le Père Joseph Wresinski, un prpetre français d’origine polonaise, affirme que «la misère commence-là où sévit le non-respect des droits de l’homme. La misère n’est pas une fatalité. C’est une maladie du corps social condamnée à disparaître. La misère est l’œuvre des hommes et seuls les hommes peuvent la détruire. La misère est une violation des droits de l’homme et une atteinte à la dignité humaine». Car, parmi les droits de l’homme, il y a aussi des droits économiques, sociaux et culturels qui incluent le droit à une alimentation adéquate, à un logement convenable, à l’éducation, à la santé, à la sécurité sociale, à la participation à la vie culturelle, à l’eau, à l’assainissement et au travail.
La Constitution de 2015 actuellement en vigueur dans notre pays fait obligation à l’Etat, à travers l’article 29, «d’assurer l’épanouissement de la jeunesse, en garantit notamment, le droit à l’éducation et l’égal accès à l’enseignement et à la formation, et la scolarité obligatoire jusqu’à l’âge de 16 ans». Beaucoup de jeunes quittent les bancs de l’école tôt, ils ne sont récupérés par des systèmes parallèles d’éducation ou de formation aux métiers. Beaucoup d’entre finissent tout simplement dans la rue et certains deviennent alors des «bébés noirs» ou «kulunas».
Quant à Itoua, Mboungou, Tati et Yakamambu, ils pensent que la misère n’est pas une fatalité au Congo et qu’en conséquence, il faut lutter contre elle. La lutte contre la misère est un devoir sacré fondé sur le respect de l’égale dignité de tous les êtres humains. C’est en donnant un espoir d’avenir à tous nos jeunes qu’on va les empêcher de tomber dans la criminalité. Là ou des hommes sont condamnés à vivre dans la misère, il faut s’unir pour la combattre, la refuser et résister à l’inacceptable. Il faut aussi s’unir à respecter l’être humain. Le respect de l’être humain, c’est ce qu’il y a de plus important. Qui plus est, chaque homme porte en lui, un précieux dépôt: l’humanité. A lui d’en être digne et de le faire fructifier, par son audace, par sa confiance et par sa loyauté. Comprenne qui pourra. Au revoir et à bientôt!

Diag-Lemba.

Oh bonjour
Ravi de vous retrouver.

Inscrivez-vous pour recevoir du contenu génial dans votre boîte de réception.

Nous ne spammons pas !

Vérifiez votre boite de réception ou votre répertoire d’indésirables pour confirmer votre abonnement.

AUCUN COMMENTAIRE

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici

Quitter la version mobile