Eu égard à l’arrogance et à la méchanceté de certains de nos compatriotes, nos amis communs Itoua, Mboungou, Tati et Yakamambu, m’ont demandé de te faire partager ce conte, comme cela se fait au mbongui:
«Un jour, une vipère croisa le chemin d’une hache et s’y blessa légèrement. Furieuse, consumée par la douleur, elle jura de se venger. Mais quelle blessure une simple vipère pourrait-elle infliger à une hache? Aucune;
Aveuglée par la colère, elle tenta de mordre l’acier tranchant, espérant y insuffler son venin. Mais, seul un élancement fulgurant lui répondit. Le sang commença à couler de sa gueule, mais sa rage surpassait sa souffrance. Elle resserra son étreinte autour du manche, cherchant à étouffer son ennemi. Pourtant, plus elle serrait, plus elle s’affaiblissait, plus la douleur devenait insoutenable. Loin de céder, elle fit un dernier effort, contractant son corps de toutes ses forces dans un ultime assaut;
Le lendemain matin, lorsque le menuisier ouvrit la porte de son atelier, il trouva la vipère sans vie, enroulée autour de l’outil inébranlable. Ainsi en va-t-il de la colère et de la vengeance. A trop vouloir blesser, on se détruit soi-même. Il existe une parole attribuée à Bouddha: «La colère est un poison que l’on boit soi-même, en espérant qu’il tue l’autre».
La fureur est un feu dévorant. Et face à un incendie, que fait-on? On s’éloigne. On ne se jette pas dans les flammes. Alors, la prochaine fois que la rage vous envahit, marchez. Respirez. Laissez le temps apaiser votre cœur sous le poids de la haine. Lâchez prise avant que la colère ne vous consume, et choisissez la paix plutôt que l’ombre du ressentiment».
Pardonner est une action plus noble et plus rare que celle de se venger. Comprenne qui pourra. Aurevoir et à bientôt.
Diag-Lemba.




