Le Congo s’est lancé, au sortir de la guerre de 1997, dans la politique mémorielle consistant à ériger des monuments ou des stèles ou à baptiser des places publiques des noms des illustres personnages qui ont marqué son histoire. Ainsi, à Pointe-Noire, on trouve la statue de Jean Félix-Tchicaya, premier parlementaire congolais, à Brazzaville, celles de Fulbert Youlou, premier Président de la République du Congo, de Jacques Opangault, premier Congolais chef du gouvernement et premier Vice-Président de la République, de Robert Stéphane Tchitchellé, premier maire congolais de Pointe-Noire et Vice-Président de la République. On reconnaîtra à Jean-Claude Gakosso, alors ministre de la culture, d’avoir mis en œuvre cette politique mémorielle, sous l’impulsion du Président Denis Sassou-Nguesso.
En dehors des monuments laissés par la colonisation française, et qui sont l’héritage de notre histoire, jusque-là, la ville capitale ne comptait que la statue du commandant Marien Ngouabi, Président de la République assassiné en fonction en 1977, en plus du mausolée qui lui est consacré. Alphonse Massamba-Débat a vu son nom attribué au grand stade qu’il avait construit dans la ville, pour abriter les Premier jeux africains en juillet 1965.
Nos amis communs Itoua, Mboungou, Tati et Yakamambu apprécient bien cette politique mémorielle qui contribue à faire connaître l’histoire du Congo aux jeunes générations et à consolider l’unité nationale, au-delà de nos divergences. Ils souhaitent que le gouvernement poursuive cette politique mémorielle, en mettant en exergue d’autres personnages historiques et les Chefs d’Etat comme Alfred Raoul et Jacques Joachim Yhomby-Opango qui n’ont pas encore cet honneur posthume. C’est pourquoi ils ont été sensibles à la proposition de l’ancien ministre Joseph Ouabari, sur la création d’un Panthéon congolais, en écrivant ce qui suit: «Nous aussi, nous voudrions notre Panthéon congolais. Les années qui s’écoulent, emportant avec elles, des personnalités congolaises qui ont marqué l’histoire de leur pays, il est temps de rendre hommage aux héros et figures emblématiques de la République du Congo qui nous ont quittés, en créant un Panthéon congolais, à Brazzaville. Ce lieu de mémoire et de recueillement permettrait de célébrer la vie et l’œuvre de ceux et celles qui ont contribué à l’histoire et au développement de la Nation congolaise. Il est, en effet, important de reconnaître et de valoriser l’héritage de nos propres figures historiques, plutôt que de se limiter à de vieux monuments et autres stèles dédiés à des personnalités étrangères, érigés, sous l’occupation française. Le Panthéon congolais sera un symbole fort de la Patrie reconnaissante, qui honore la mémoire de ses enfants ayant marqué l’histoire du pays. Alors que le Mémorial Pierre Savorgnan De Brazza, à Brazzaville, célèbre la mémoire d’un explorateur français, au demeurant un colonialiste, avec tous les effets dévastateurs que comporte la colonisation sur les populations du pays, les Congolais sont en devoir moral et historique de fonder un espace qui célèbre ses propres héros de sa propre histoire. Un Panthéon congolais à Brazzaville serait un symbole fort de l’identité des Congolais et de la fierté nationale, permettant de mettre en avant les contributions et les réalisations de leurs compatriotes qui ont façonné leur pays».
Comme quoi, l’Etat doit continuer à jouer son rôle dans la politique mémorielle de notre pays, comme cela se passe sous d’autres cieux. Comprenne qui pourra. Au revoir et à bientôt!
Diag-Lemba.




