Il a été donné à nos amis communs Itoua, Mboungou, Tati et Yakamambu de constater qu’en ce début de la saison sèche, la récession et l’inflation ont érodé le pouvoir d’achat de l’ouvrier, du paysan et du fonctionnaire congolais. S’offrir trois repas par jour relèverait désormais d’un miracle. Le manque de rigueur, entre autres, comme disait le Président Senghor, «d’esprit, de méthode et d’organisation», a certainement conduit à cette malencontreuse situation voire à la faillite des ménages congolais. Malgré tout, s’il devient de plus en plus difficile de gagner son pain au Congo, comme partout ailleurs sur le continent, par les temps qui courent, il est une chose dont les Congolais n’ont guère faim: la liberté.
Elle souffle sur le pays comme la brise vespérale en provenance du Djoué qui atténue, en ce mois de juin, la touffeur moite d’une saison des pluies qui a touché à sa fin en mai dernier. Elle confronte aussi, dans un gigantesque mouvement national, des familles de pensées politiques différentes. Elle offre aux hommes et aux femmes des villes et des campagnes, aux ouvriers, aux chômeurs comme aux intellectuels, de réelles opportunités pour un échange toujours plus fécond, toujours plus fructueux, tout en se méfiant des ngonguis, sorte de tontons macoutes en Haïti et des mouchards, les yeux et les oreilles, dit-on, du pouvoir.
Certes, certains trouvent cette liberté incomplète, non-dénuée d’arrière-pensées ou taillée sur mesure. Eclatante preuve de liberté que de pouvoir le dire, haut et fort, sans être inquiété! Il est de ces nourritures dont on se rassasie point. Mais que ne donneraient ceux qui en sont privés pour n’en apprécier que le fumet? Comprenne qui pourra. Au revoir et à bientôt!
Diag-Lemba.