Pour certains éphémères, l’honneur et la vertu sont au-dessus de toute autre forme de privilège. Selon Jean Baechler, «l’honneur apparaît comme une expression et une reconnaissance des efforts développés au service du bien, du vrai et de l’utile». Pour Montesquieu, «l’honneur est le principe du gouvernement monarchique, ce qui le fait agir». Ce qui fait l’honneur d’un éphémère appelé au commandement des autres, c’est savoir garder le droit à sa dignité, lorsqu’il n’a plus les moyens de sa politique.
Lorsque l’on n’est plus en mesure d’agir, parce que contesté, à tort ou à raison, il faut savoir partir, pour son honneur, pour l’honneur des siens. Parce que, comme le dit l’artiste, «on doit parfois partir quand on voudrait rester». Parce qu’il faut se demander si les conditions pour rester existent encore, si en restant, on peut jouir encore de la confiance des autres; si l’on sera respecté par les autres.
Il faut savoir partir, parce que l’on ne peut avoir raison tout seul. Le peuple ou sa frange, les travailleurs d’une structure par exemple, «a toujours raison, même quand il a tort». On a vu dans l’altérité, beaucoup d’éphémères partir pour leur honneur, quand ils n’étaient plus suivis, ou quand leur point de vue était devenu minoritaire. Il faut savoir partir, parce que «les affronts à l’honneur ne se réparent point».
Prométhée