Journaliste directeur de rédaction du quotidien «Les Dépêches de Brazzaville», chroniqueur de la vie politique congolaise, Émile Gankama (61 ans) a présenté, vendredi 12 janvier 2024, à Brazzaville, ses deux nouveaux ouvrages publiés en 2023, «La cité d’attache du vieux port», un roman de 121 pages, paru aux Editions L’Harmattan Paris (France), et «A la vie bel hommage», un essai de 205 pages, aux Editions Les Lettres mouchetées (Pointe-Noire). La cérémonie dédicatoire était modérée par l’écrivain Florent Sogni Zaou, président de l’Association Pen centre Congo. Critique littéraire, Obambé-Ngakosso a édifié le public sur le roman et le prof André Patient Bokiba a éclairé l’auditoire sur l’essai.
Décortiquant le nouveau roman d’Emile Gankama, Obambé-Ngakosso a fait savoir que c’est un ouvrage de très grande qualité où on ne trouve pas facilement des fautes. Il relate une histoire d’amour entre Rody (étudiant), une lycéenne, Dallia, et Filos, un haut fonctionnaire affable. L’histoire d’amour entre les trois personnages se termine par la naissance d’Adèle. Dans la recherche de son vrai père, Adèle est le témoin privilégié de ces rendez-vous manqués que la vie réserve, parfois, aux humains tout au long de leur périple.
Dans ce mélodrame, la question de la filiation d’Adèle reste posée. Mais, pour mieux cerner les contours de ce livre, les délires passionnés de cette aventure à quatre doivent être juxtaposés à l’ensemble des œuvres des habitants de la cité d’Essana. Selon Obambé-Ngakosso, le roman d’Emile Gankama est une balade à travers une existence loin de n’être fait que d’aveuglants plaisirs. On y trouve de l’ironie, de la lassitude, de la tension, de la brutalité et de la curiosité en même temps. L’auteur livre un assemblage de postures inséparables les unes des autres et en mouvement dans une cité pavée d’insomnie. En lisant l’œuvre d’Emile Gankama, le critique littéraire ne s’attentait pas à être agréablement surpris de parcourir un récit qui rappelle la belle enfance au village.
Concernant l’essai «A la vie bel hommage», le prof André Patient Bokiba a tout d’abord été interpellé par un mot à la quatrième de couverture: l’«autobiographie». C’est un empilement de trois acteurs narratifs: l’auteur; le personnage et le narrateur. C’est la condition fondamentale pour avoir une autobiographie. Et la quatrième de couverture est généralement écrite par l’auteur et, dans le cas présent, il s’agit d’Emile Gankama… C’est un ouvrage qui, «au-delà de l’auteur lui-même, qui ne veut pas s’exhiber, est un hommage qu’il rend à des personnes qui ont jalonné son existence telle qu’elle est décrite dans la temporalité de cet ouvrage… Mais, c’est aussi la promotion de l’éthique de l’effort», a-t-il fait savoir. Enfin, André Patient Bokiba a conseillé à l’auteur de penser à écrire ses mémoires, quand il aura un âge avancé. Un âge où il sera à même de parler, de rapporter même les sujets qui fâchent, sans craindre des représailles de quelque nature que ce soit.
Docteur en sociologie, chargé des cours à l’Université Marien Ngouabi, Emile Gankama est auteur de plusieurs ouvrages depuis 2011 où il publia son premier roman, «La ville aux âmes ivres».
Joseph
MWISSI NKIENI