Edité en 2020, par les Editions Edilivre, «Rites et traditions du Congo» est un ouvrage de 154 pages, pour celui qui veut connaître les rites et traditions du Congo. L’auteur montre l’intérêt des rites et traditions du Congo, puisqu’ils contribuent au développement intégral du pays et de son peuple. Selon Hilarion Agapite Mokele, inspecteur itinérant, c’est «un ensemble de textes qui témoignent de ce que, dans le paysage sociologique congolais, la connaissance et la sagesse son corollaire sont le résultat d’une réelle et franche interdisciplinarité. En effet, incontestablement, dans les contes congolais où se fondent les rites et les traditions, mythe, religions, art, politique et philosophie sont au rendez-vous, pour édifier l’humanité en général et les Congolais en particulier. C’est tout le caractère anthropologique d’un conte, entendu que son fondement, en même temps que son espressione éducative, restent la morale».
Pour écrire «Rites et traditions du Congo», Gaston Lebiki a pris appui sur la réalité de son terroir, socle d’un passé sans lequel l’avenir ne serait qu’un épiphénomène. Son ouvrage est, en quelque sorte, la continuité du premier, intitulé: «Autour du feu: contes et légendes des Mbérés». Dans ce précédent ouvrage, faisant l’apologie des contes, il écrit: «Le conte africain est une maïeutique filée, qui laisse à celui qui l’écoute, un vaste choix possible de compréhension… Le conte est construit de sorte à produire, sinon à déboucher inévitablement sur une leçon, sur une morale et sur un enseignement. Chaque lecteur trouvera dans cette publication des réponses à toutes les questions qu’il s’est posé jusqu’ici: ou va le monde? Pourquoi le monde? D’où vient le monde?».
L’éditeur résume l’ouvrage en ces termes: «La tempête culturelle qui s’est abattue dans les sociétés africaines ne peut mettre fin à la pratique des rituels et traditions dans cette partie de l’équateur. Là-bas, lorsqu’il est question de rétablir l’ordre, de faire la paix et de rendre la justice sociale, les habitants n’hésitent pas de faire recours aux rituels du Ndjobi, Ebanigui, le Bwiti, Ongala ou des cultes des jumeaux d’Onkani ou bien d’autres pratiques ancestrales, pour endiguer toute forme de violence aveugle et arbitraire qui défie les mœurs».
A la page 11, Gaston Lebiki propose «la justice des rites au pays des initiés, sous l’équateur, lorsque les hommes affichaient un attachement excessif aux biens matériels; quand les animaux domestiques commençaient à désobéir à leur maître ou lorsque les fous se mettaient à spéculer sur le sort des humains, que les sourds-muets sortaient de leur mutisme, pour se plaindre de la condition sociale et que le respect et la considération à un adulte étaient bafoué. Bref, quand le mépris, la haine et l’intolérance prenaient le dessus sur les valeurs morales, humaines et sociales, sans nul doute, il s’agissait d’une calamité ou d’une déchéance sociale. Malheureusement ce fut le cas survenu dans cette contrée, lorsque Ngakamba, ce révéré décida volontairement de s’attaquer à la vie des autres citoyens, de tout vendre et d’exterminer tous les animaux domestiques, d’incendier tous leurs biens pour asseoir son autorité. Enfin, lorsqu’il constata que ses jours sur terre étaient comptés et qu’il prit l’option de tout sacrifier, évitant que d’autres personnes n’en profitent, la famille et les voisins lui avaient attribué le nom de Gnala-Ndezelet, ce pour qualifier sa volonté de nuire que tout le monde désignait par Nkouna».
Narcisse MAVOUNGOU