Considéré comme le philosophe qui a eu la plus grande influence sur la phénoménologie, un courant de pensée du 20ème siècle, inspiré par le philosophe autrichien Edmund Husserl, Martin Heidegger, décédé le 26 mai 1976, à Fribourg-en-Brisgau, en Allemagne, son pays, à l’âge de 87 ans, est auteur de nombreux ouvrages. Le plus important de ses ouvrages est «Etre et temps» qui, selon Emmanuel Martineau et Emmanuel Levinas, est le chef-d’oeuvre du 20ème siècle.
Né le 26 septembre 1889, à Messkirch, Martin Heidegger est considéré comme l’un des penseurs contemporains les plus influents. Ancien recteur de l’Université de Fribourg, il a laissé ouverte une blessure difficile à cicatriser et qui s’étend à l’interprétation de ses œuvres.
Dans son ouvrage «Etre et temps» publié en 1927, tiré de l’Annuaire de philosophie et de recherche phénoménologique, dirigé par Edmund Husserl, Martin Heidegger en est venu à postuler que le temps était l’horizon transcendantal de la question de l’être. Son ouvrage a, en partie, été écrit pour démontrer que ce temps appartenait au «sens d’être». Selon le philosophe, vivre devait être vécu comme un événement «qui n’est ni figé ni objectivable». Et l’homme a une place privilégiée: «Il est la seule entité de l’univers à s’interroger sur l’Être».
Reprenant le sophisme, «l’homme est la mesure de toutes choses», la tâche du philosophe était de placer le sentiment d’être au centre gravitationnel de la philosophie moderne. Ce qui importait à Heidegger, c’était «l’être-là» visant à «l’être-au-monde», idée qui, pour les spécialistes, le conduisait à la déconstruction du sujet cartésien. Il croyait, en effet que, «l’être de l’homme» se définissait par sa relation avec le monde et sur quelque chose de fondamentalement basé sur la pratique. D’où l’accent mis sur la «praxis» (Pratique) plutôt que sur le théorique et simplement conceptuel.
Pourquoi y a-t-il quelque chose et plutôt que rien? Pourquoi l’homme oublie-t-il l’être pour se livrer à la maîtrise des choses? Telles sont les questions capitales que le philosophe allemand poursuit comme toile de fond de son œuvre. Le concept d’être, à son tour, est devenu non seulement indéfinissable, mais aussi le plus «compréhensible». «Comment pouvons-nous penser aujourd’hui, en termes philosophiques, à l’un des problèmes les plus urgents de la vie moderne, le temps et sa relation avec l’être et l’existence?». «Existe-t-il un chemin menant du temps originel au sentiment d’être? Le temps révèle-t-il aussi l’horizon de l’être?». Telles étaient les questions directrices de Heidegger dans le texte jeté dans le vide, sans réponse.
Notons que pour lui, tout être a une trajectoire, celle qui se déroule entre la naissance et la mort, et ce n’est pas un hasard s’il consacre plusieurs pages à la question de la «vie quotidienne». Dans sa pensée, «tout être doit assumer sa finitude» et sa vie factuelle est la vie d’un être au monde, «temporel et historique». A cet effet, il y souligne une fois de plus la primauté de la praxis, de l’action, sur la théorie.

Roland KOULOUNGOU

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