Publié le 11 janvier 2021, par les Editions Les impliqués Editeur (Paris), l’ouvrage d’Alban Mabiala Nsimba, d’un volume de 247 pages, est un essai qui propose des outils et des stratégies pour lutter contre le fléau de la sorcellerie rabique en Afrique. Il est structuré sur trois grands chapitres: le diagnostic et la perspective de la sorcellerie; la description phénoménologique des victimes de la sorcellerie et les outils et quelques stratégies pour se prémunir contre elle. C’est un ouvrage qui mérite d’être connu, en raison de l’ampleur du phénomène de sorcellerie dans la société.
Dans son ouvrage, Alban Mabiala Nsimba soutient que «si en occident, la sorcellerie est considérée comme balivernes, elle est profondément ancrée dans la culture africaine où elle correspond originellement à l’ensemble des forces invisibles en présence dans le monde, dont les hommes cherchent à s’attirer la bienveillance ou qu’ils tentent de repousser». Selon lui, «traditionnellement, la sorcellerie joue un rôle politique dans l’organisation des communautés: sage, guérisseur ou oracle».

La couverture du livre

Pour le Prof Benoît Awazi Mbambi Kunkua, philosophe, sociologue et théologien, président du Cerclecad (Ottawa, Canada), «Alban Mabiala Nsimba offre à la communauté scientifique mondiale un ouvrage sur les sorcelleries, solidement charpenté et corroboré par des faits, des histoires, des drames, des tragédies et des maléfices qui agitent la vie politique et religieuse des sociétés africaines contemporaines».
La sorcellerie rabique, phénomène social qui fait rage en Afrique en général, et à Kiniadi (bourg du Congo-Brazzaville, à Madingou, dans le Département de la Bouenza), en particulier, avec son demi-millier d’habitants, a fait parler de lui par des cas de décès sans précédent aussi massifs que brusques dans un court laps de temps. Originaire de ce village, l’auteur a été inspiré par ce phénomène.
Dans une démarche empirique, Alban Mabiala Nsimba a voulu comprendre: comment les Africains interprètent-ils la sorcellerie qui est devenue une réalité sociale et culturelle? Puisqu’elle est omniprésente dans la vie quotidienne de nombreuses populations africaines; quelles sont les mesures adéquates et drastiques que les Etats prennent pour l’éradiquer de ce continent comme les occidentaux l’ont fait au Moyen-Âge? Quels outils peuvent être utilisés pour se protéger de ce phénomène? Peut-on recourir à la protection magico-traditionnelle et étatique ou implorer la miséricorde divine pour vaincre totalement la sorcellerie du continent africain? Telles sont les préoccupations portées dans cet ouvrage.
S’appuyant sur une série d’enquêtes dantesques, sociologiques et communicationnelles menées au sein du village Kiniadi, au Sud-Ouest de la République du Congo, l’auteur a voulu non seulement puiser dans le corpus des sciences cognitives, afin de mettre en évidence les mécanismes psychologiques qui assurent à la sorcellerie son succès culturel, mais aussi décrypter et dénoncer un phénomène dangereux, représenté par le «maleficium», qui vise à nuire à son prochain. Pour se prémunir des ravages causés par ce fléau, il propose trois sortes d’outils susceptibles d’assurer une protection indéfectible: la protection magico-traditionnelle, la loi étatique et la Parole de Dieu.
Diplômé de l’Université d’Ottawa au Canada, journaliste indépendant, Alban Mabiala Nsimba est originaire de la République du Congo. Ses recherches sont focalisées sur les immigrants et s’intéresse particulièrement aux minorités visibles qui vivent dans ce grand et vaste pays d’Amérique du Nord. Secrétaire général du Centre des recherches pluridisciplinaires sur les communautés d’Afrique noire et des diasporas (Cerclecad) depuis 2010.

Joseph MWISSI NKIENI

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