Analyste politique, licencié en sociologie de l’Université de Caen, diplômé de l’I.e.p de Paris (Institut d’études politiques) (Sciences Po Paris), et diplômé en science politique de l’Université de Paris I (Sorbonne), en France, Claude-Richard M’Bissa vient de publier un ouvrage sur la Conférence nationale souveraine, qui se tint à Brazzaville du 25 février au 10 juin 1991, pour ouvrir le pays à la démocratie pluraliste. Dans son livre publié par les Editions L’Harmattan (Paris), l’auteur s’est intéressé au phénomène de la caricature et aux articles satiriques de la presse écrite congolaise, pour relire la Conférence nationale souveraine.
Selon l’éditeur, l’ouvrage de Claude-Richard M’Bissa «se propose de magnifier et d’immortaliser les inspirations et les talents des compatriotes congolais -des plumes alertes et sarcastiques- et des dessinateurs doués et illustres, à travers des morceaux choisis, une sorte de répertoire d’articles reproduits et des dessins scannés».
C’est ce que découvre le lecteur à travers les 200 pages du livre intitulé: «La Conférence nationale souveraine du Congo (25 février-10 juin 1991). Une explosion spectaculaire de la satire et de la caricature».
Après la chute du mur de Berlin, le 9 novembre 1989 et le discours de La Baule prononcé par le Président français François Mitterrand, le 20 juin 1990, l’Afrique est secouée par le vent de la démocratie qui met à mal les régimes à parti unique dans plusieurs pays. En 1990, au Congo, le parti au pouvoir, le P.c.t (Parti congolais du travail), renonce à son rôle de parti dirigeant l’Etat et le pluralisme politique est instauré. Dans ce contexte de bouillonnement politique et de revendications sociales, le Président Denis Sassou-Nguesso finit par accepter la tenue d’une conférence nationale, qui va se proclamer souveraine, pour exorciser un passé marqué par l’intolérance politique et fixer les règles du jeu démocratique. La presse, qui voit naître de nouveaux titres de journaux qui se particularisent par le style satirique et l’usage de la caricature, à l’exemple de l’hebdomadaire français, «Le Canard Enchaîné», suit et couvre cette grand-messe politique dont elle analyse les grands faits. C’est un moment exceptionnel de l’histoire du Congo où les langues se délient frénétiquement. Acteurs politiques comme journalistes, qui se jettent parfois à corps perdu dans le nouvel espace démocratique, s’en gargarisent.
Claude-Richard M’Bissa, qui est à sa huitième œuvre publiée depuis 2013, a eu l’idée fantastique de rassembler, en un ouvrage, articles saillants et caricatures les plus railleuses, pour nous faire revivre cette période palpitante de notre histoire. Trois journaux, Madukutsékélé, la Rumeur (qui deviendra la Rue Meurt) et Le Choc sont particulièrement honorés par cet ouvrage, avec la reprise de leurs articles et leurs caricatures.
Divisé en trois parties, le livre, déjà disponible à Brazzaville, donne un aperçu de la Conférence nationale souveraine, relève les considérations globales puis ses aspects spécifiques. Il permet de replonger dans le climat qui prévalait au cours de cette période qui, malgré le paroxysme de la critique, se déroula pacifiquement.
Jean-Clotaire DIATOU