Economiste, premier doyen de la Faculté des sciences économiques, ancien vice-recteur de l’Université Marien Ngouabi et actuel conseiller spécial du Président de la République, chargé de l’éducation, de la recherche scientifique et de l’innovation technologique, Louis Bakabadio a publié, l’année dernière, aux Editions L.m.i de Pointe-Noire, un ouvrage de 146 pages sur la diversification économique.
L’auteur y explore le concept de la diversification économique qui prend corps à partir des années 1930 comme politique de développement économique. Puis, abordant «l’économie politique de la diversification», il compare les conceptions des différentes écoles (pensées) depuis le 16ème siècle: les mercantilistes, les physiocrates, les classiques, les néoclassiques.
Il aboutit, ensuite, à l’expérience de son pays, le Congo, dans un sous-chapitre intitulé: «La diversification dans les intentions stratégiques du Congo et dans les faits». Selon lui, «les Nations africaines, nouvellement indépendantes, ont toutes adopté des intentions stratégiques pour leur développement». Il rappelle les expériences congolaises d’industrialisation, surtout dans le domaine agricole, qui témoignent, à ses yeux, d’une volonté de diversification de l’économie nationale.
Après avoir décortiqué le concept de la diversification dans tout un chapitre, l’économiste Louis Bakabadio recommande de «repenser la dynamique de la diversification de l’économie congolaise». Il va même plus loin en suggérant de repenser le modèle politique, pour repenser l’économique, car «la construction économique est fille de la construction politique».
Bref, en matière de diversification économique, le chercheur congolais remet les choses à plat. Il faut repenser le rôle de l’Etat dans la diversification, revoir le modèle énergétique et il en fait même une proposition. De même, le secteur productif ne trouve pas grâce à ses yeux. Il met un point d’orgue au secteur agricole dont il faut repenser aussi le modèle. Car, «dans le contexte de l’économie congolaise, l’agriculture se présente comme le seul secteur d’activités susceptible d’offrir une masse critique d’emplois, toutes choses égales par ailleurs et ce faisant, elle participe à la lutte contre la pauvreté, par la génération et la circulation des revenus», analyse-t-il. Il considère les zones économiques spéciales comme de grands outils de la diversification économique. Il appelle à une «révolution servicielle» et à la «servicification de l’économie congolaise», si l’on veut aller vers le développement des services. Il n’oublie pas le secteur des transports, en faisant l’analyse des différentes catégories des voies de communication existant dans le pays.
Et l’auteur de conclure par une figure de style bien connue: «Une économie diversifiée est moins sensible aux perturbations économiques inéluctables: moins on dépend d’un seul produit, mieux on se porte lorsque la conjoncture tourne». Bref, à travers sa réflexion, Louis Bakabadio élargit l’horizon du concept de la diversification économique, en la sortant de notre vue étriquée. «Diversifier l’économie, c’est faire des choix politiques quant à la conduite des affaires de l’Etat au profit du plus grand nombre», «c’est imaginer et créer de nouveaux produits et de nouveaux services», «c’est faire confiance à l’intelligence des hommes, c’est favoriser et libérer les énergies et les compétences…».
Jean-Clotaire DIATOU

«La diversification économique en question», Louis Bakabadio. Editons LMI, 10.000 F CFA en librairie.

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