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Livre | «La pensée politique de Pascal Lissouba : le lissoubisme», un essai de Martin Koumba

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Martin Koumba (au milieu).

«La pensée politique de Pascal Lissouba: le lissoubisme», c’est l’ouvrage qu’a publié Martin Koumba aux Editions L.m.i de Pointe-Noire et qu’il a présenté samedi 16 mars 2024, à l’Hôtel de la préfecture de Brazzaville, en présence de quelques dirigeants de l’U.pa.d.s (Union panafricaine pour la démocratie sociale) comme Martial De Paul Ickounga, Pascal Gamassa, Naason Loutété-Dangui, des jeunes venus très nombreux et des journalistes.

Dans une modération de notre confrère, Godefroy Godellh Baouadila, l’auteur, Martin Koumba, cadre à la retraite du Ministère de l’intérieur, de la décentralisation et du développement local, a suivi la présentation critique faite par Florent Sogni Zaou, journaliste, écrivain et critique littéraire. D’un volume de 121 pages, «La pensée politique de Pascal Lissouba: le lissoubisme» s’ouvre par un avant-propos et une introduction, avant de s’appuyer sur un ensemble de quinze chapitres et d’une conclusion. Quelques pages en annexes reproduisent des lettres du prof Pascal Lissouba. Il faut dire que l’avant-propos et l’introduction sont visiblement anonymes, mais le signataire n’est autre que l’auteur lui-même.

Le Président Pascal Lissouba (Août 1992 – Octobre 1997).

Dans l’avant-propos, Martin Koumba affirme, avec des mots fortement dosés de fierté, que Pascal Lissouba est un des «sommités» ayant marqué et marquera encore pour longtemps, l’histoire politique du Congo-Brazzaville. C’est pour combler un vide qu’il s’est permis de s’engager dans cet exercice redoutable: écrire sur Lissouba, en tentant de donner un contenu à sa pensée politique. Pour lui, écrire sur le «lissoubisme», c’est écrire sur des vérités, sur des réalités et sur des évidences politiques, économiques, sociales et culturelles innombrables.
C’est aussi vouloir formaliser sa pensée et son action politique, pour que l’homme ne soit pas un mythe, une fiction politique ou une personnalité historique relevant de la légende, mais qu’il demeure plutôt une source d’inspiration pour les générations actuelles et à venir.
Martin Koumba reconnaît, cependant, que Pascal Lissouba, en tant qu’intellectuel, n’était pas seulement titulaire de plusieurs diplômes, mais c’était également un intellectuel au sens de celui qui participe au commerce des idées, celui qui consomme les savoirs pour en mettre d’autres en circulation sur le marché. Son action était toujours méthodique, avec un engagement politique qui n’échappait pas à cette règle.
Pascal Lissouba ne connaissait pas les basses altitudes. C’est un homme qui volait toujours très haut. Beaucoup de ses compatriotes pensaient qu’il volait trop haut, d’où le fait qu’il voyait très loin. Homme des arts et des lettres, il faut reconnaître qu’il l’a été, affirme l’auteur. La musique comme une force positive n’était pas une idée saugrenue. Et c’est par la musique qu’il a reçu son meilleur succès diplomatique pendant son mandat à la tête du pays. C’est pour cela qu’il a déployé tous ses moyens diplomatiques pour obtenir l’organisation du Festival panafricain de la musique (Fespam). C’est à ce moment-là qu’il a dit haut et fort que «la musique, c’est l’art de dessiner le sourire».
Pascal Lissouba est arrivé légalement dans toutes les fonctions qu’il a occupées au Congo. Il n’a pas recouru aux moyens violents pour s’élever politiquement. C’est l’homme qui a démissionné, par principe, du M.n.r (Mouvement national de la révolution), quand il a été nommé Premier ministre par le Président Alphonse Massamba-Débat, en 1966. Technocrate et idéologue, il mettait le pragmatisme et le réalisme au service de l’action politique. Le lissoubisme dont on parle dans l’ouvrage n’est autre que l’ensemble des conceptions et des attitudes politiques des lissoubistes, qui ne sont autres que les partisans du prof Pascal Lissouba, ceux qui ont adopté ses idées ou qui s’en servent et s’en inspirent. Selon l’auteur, «la trame du lissoubisme est une vision stratégique du développement du Congo et la construction d’une Nation congolaise solidaire, débarrassée du tribalisme et de toute logique de patrimonialisation de l’Etat et de ses ressources par une faction ethnique, un clan ou un parti politique».
Les principaux éléments constitutifs du lissoubisme sont, entre autres: au plan politique, il prône l’indépendance et la souveraineté du Congo, c’est un engagement nationaliste; au plan économique et social, il cherche à combiner l’économie du marché et le social, rejetant le capitalisme et le communisme; au plan judiciaire, il prône l’indépendance de la justice, sans envisager le gouvernement des juges; sur le plan de l’industrialisation, il prône le développement de l’industrie agricole et de l’agro-industrie, afin de nourrir le peuple.
Il faut indiquer que le lissoubisme conçoit le développement de la société, non pas en termes de réalisations des infrastructures somptueuses sans lien avec les besoins prioritaires du peuple, mais en termes de démocratisation sociale et politique. Pour le lissoubisme, le recourt à l’emprunt pour financer les projets de l’Etat n’est envisageable que sur les projets productifs et rentables. Il milite pour un recours de l’endettement public ad minima.
Enfin, sur le plan panafricain, le lissoubisme fait de la construction d’une Afrique développée et consciente de son rôle de tête de pont de la civilisation humaine hier, locomotive de la planète demain, son projet majeur.
D’autres concepts meublent cet ouvrage à savoir: la tribu classe qui est ce phénomène politico-social identifié comme frein à l’avènement de la conscience nationale; la démocratie qui est à configurer aux réalités socioculturelles et voulue consensuelle, participative et de partage du pouvoir; la décentralisation, ce pilier de la refondation de l’Etat, de la démocratie politique et sociale, du partage et de la redistribution de la richesse nationale; l’éducation, la formation, la science et la technologie qui sont les facteurs de développement socioéconomique. En écrivant sur Pascal Lissouba, Martin Koumba pense avoir ouvert la voie à d’autres parce qu’il y a beaucoup de choses à dire le lissoubisme.

Chrysostome
FOUCK ZONZEKA

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