«Professeur Dominique Ngoïe-Ngalla. Négocier l’intelligence de ses ouvrages». C’est le titre du tout nouveau livre de l’abbé Philippe Mabiala (178 pages), publié par les Editions Renaissance Africaine, à Paris (France). Il a été présenté et dédicacé, mercredi 6 décembre 2023, à Brazzaville. Cet ouvrage dévoile la richesse immatérielle du prof Dominique Ngoïe-Ngalla, par l’entremise de la relecture de son vécu et de son œuvre littéraire. Sous la modération de Ghislain Aristide Ngouma, journaliste à La Semaine Africaine, cet événement dédicatoire a connu la participation de l’abbé Aubin Banzouzi, écrivain et critique littéraire, Omer Massoumou, doyen de la Faculté des lettres, arts et sciences humaines, du père Christian de La Bretesche, et des amoureux du livre.
L’ouvrage de l’abbé Philippe Mabiala en hommage au prof Dominique Ngoïe-Ngalla est un essai qui a pour ambition de contribuer à une connaissance aussi approfondie que possible de ce qu’était cet illustre personnage, de manière à évaluer la consistance de l’héritage qu’il a légué à l’humanité, partant du triptyque intellectuel, spirituel et éthique.
L’abbé Philippe Mabiala justifie la rédaction de son ouvrage, premièrement par la nécessité de «rendre hommage à un ami, Dominique Ngoïe-Ngalla, intellectuel rigoureux et exigeant qui a préfacé son ouvrage en 2013: «Le Congo-Brazzaville et son église: défi de la démission».
La deuxième motivation qui a présidé à la rédaction de cet ouvrage, c’est de «souligner l’apport de l’historien, préoccupé par ce que les historiens européens ont écrit sur le Congo de la vallée du Niari, son terroir, sans trop de consistance… Les sources, dit-il, sont tellement faibles et peu crédibles, qu’il s’est employé à en donner une, soit cinq siècles d’histoire obscure à remonter (pour corriger et rétablir la vérité)», a indiqué l’abbé Philippe.
Troisièmement, il s’est agi de faire connaître les principaux ouvrages du prof Ngoïe Ngalla. Il a fait de la littérature africaine d’expression française, son violon d’Ingres. Il a embrassé plusieurs genres littéraires, allant du récit à la poésie, en passant par l’essai et la fiction. «Et, c’est parce que ses ouvrages sont difficilement accessibles que je me suis employé à les faire connaître. Surtout de nombreux poèmes perdus dans la nature», a-t-il expliqué.
Par ailleurs, l’auteur a fait savoir que le but visé à travers cet ouvrage c’est de: fixer la mémoire de Ngoïe Ngalla, c’est-à-dire l’héritage biographique, préserver ses écrits (l’héritage documentaire), instituer le prof Dominique Ngoïe-Ngalla comme une icône intellectuelle (un processus qui devrait conduire à l’organisation d’un colloque international sur le géant intellectuel qu’il est.
Pour l’abbé Aubin Banzouzi, qui a décortiqué l’ouvrage, «préfacé par Mgr Louis Portella Mbuyu (évêque émérite du Diocèse de Kinkala), avec la post-face du prof Théophile Obenga, le livre présente un homme totalement engagé dans la vie intellectuelle, qui a marqué ses pairs par des vertus chrétiennes ainsi qu’une plume féconde et humaniste». Raison pour laquelle, dans sa post-face, le prof Théophile Obenga souligne que «le professeur Dominique Ngoïe-Ngalla est l’une des rares personnes à qui j’ai fait confiance, les yeux fermés. C’est un esprit, au sens philosophique du terme. Extrêmement intelligent et d’une grande culture générale, il fait partie, de par sa probité morale et sa droiture de vie, d’une espèce humaine, hélas, en voie de disparition, c’est-à-dire des hommes et des femmes qui vivent pour le bien des autres et pour l’avènement d’un monde de justice et de paix».
Tout en félicitant l’auteur du livre, le prof Omer Massoumou estime que c’est oser d’écrire sur Dominique Ngoïe-Ngalla, au regard de la densité du personnage qu’il a représenté. Et père Christian de La Bretesche interpelle, par cette occasion, les mécènes à s’emparer de l’œuvre de Dominique Ngoïe-Ngalla à travers, entre autres, la peinture et toutes les activités y afférentes, pour mieux conserver et pérenniser l’héritage qu’il nous a légué.
Prêtre et théologien, docteur en sciences de l’information et de la communication, l’abbé Philippe Mabiala mène des recherches sur les modèles d’Eglise et leurs répercussions sur la communication. Il a déjà publié plusieurs ouvrages: «L’éditorial dans la presse chrétienne»; «Le germe et le terreau. Quête identitaire d’un prêtre»; «Le Congo-Brazzaville et son église. Le défi de la démission»; «Profession prêtre, autopsie d’une vie donnée des prêtres congolais» et un recueil de poèmes intitulé «Kisinza», en français: «souche».
Joseph MWISSI NKIENI