Sous la direction de Franck Chardin Aubin Tchibinda, directeur exécutif de l’O.c.d.h(Observatoire congolais des droits de l’homme), les responsables de trois organisations de promotion et de défense des droits de l’homme, dont Christian Mounzéo, coordonnateur national de la R.p.d.h (Rencontre pour la paix et les droits), et Maixent Agnimbat Eméka, président du F.g.d.h (Forum pour la gouvernance et les droits de l’homme), ont organisé, vendredi 23 juin 2023, au Cinu (Centre d’information des Nations unies), à Brazzaville, un atelier de sensibilisation sur le nouveau règlement de l’Union européenne, pour faire face à l’ampleur de la déforestation mondiale.
Organisé avec l’appui financier du «Foreign commonwealth and development office», le bureau du Commonwealth pour le développement international, l’atelier animé par les trois organisations de promotion et de défense des droits de l’homme avait comme but d’informer et sensibiliser les participants sur le nouveau règlement de l’Union européenne de lutte contre la déforestation mondiale.
Il a réuni des participants venus des organisations de la société civile, de l’administration publique et de certaines organisations internationales. Plusieurs communications y ont été données. Mme Nina Cynthia Kiyindou Yombo, chargée du programme ressources naturelles et droits des communautés forestières à l’O.c.d.h et le Dr Jim Djontu, expert de l’Institut européen de la forêt, basé en Finlande et à Barcelone, en Espagne, ont engagé le débat, en parlant de la déforestation qui diminue la capacité des écosystèmes à stocker le gaz carbonique de l’atmosphère. D’après le rapport sur l’état mondial des forêts, publié par la F.a.o en 2016, près de 80% de la déforestation mondiale est causée par l’agriculture, les 20% restants se répartissent entre l’industrialisation, la construction d’infrastructures (routes, barrages) d’abord, puis les activités minières et enfin l’urbanisation. C’est dans ce cadre que l’Union européenne, qui contribue à 16% de la déforestation au niveau mondial, se mobilise pour lutter contre la déforestation, en adoptant un règlement renforcé.
Lors de la Cop27 à Charm-el-Cheikh, en Egypte, en novembre 2022, un partenariat forestier a été signé entre l’Union européenne et le gouvernement congolais représenté par Mme Rosalie Matondo, ministre de l’économie forestière. Mais, le contenu de ce partenariat reste peu connu. C’est à ce titre que les organisations de la société civile ont tenu cette rencontre de sensibilisation.
Le Dr Jim Djontu, expert de l’institut européen de la forêt, a édifié l’assistance sur le nouveau règlement européen, pour sauver les trois bassins forestiers du monde de la menace de la déforestation. «Dans ce règlement, il est prévu que tous les importateurs des produits cultivés dans les zones forestières comme le soja, l’huile de palme et certains produits dérivés devront suivre un certain nombre de processus, avant de les mettre sur le marché européen». Adopté le 31 mars 2023, ce règlement est entré en vigueur le 30 juin 2023.
Christian Mounzéo a dégagé la portée de la forêt qui «joue un rôle important aussi bien pour le pays que pour le bassin du Congo au plan économique, environnemental, social et au plan écologique, donc climatique. C’est, principalement, avec l’ambition de protéger et de gérer durablement les écosystèmes forestiers, afin de lutter contre la pauvreté et les changements climatiques que le Congo se déploie à mettre en œuvre un ensemble des réformes dans le secteur de la forêt».
M. BALOUATA-MALEKA